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MARQUIS, subst. masc.
I. − HISTOIRE
A. − HAUT MOY. ÂGE. Gouverneur militaire de l'époque franque préposé à la garde des provinces ou des villes frontières appelées marches ou marquisats. Vous qui m'avez suivi jusqu'à cette montagne, Normands, Lorrains, marquis des marches d'Allemagne (Hugo,Légende, t. 1, 1859, p.197).
B. − MOY. ÂGE et HIST. MOD. Titre seigneurial accompagnant la possession d'un marquisat; personne portant ce titre. Mon grand-père (...) était gouverneur de Saint-Domingue, général de brigade, et marquis de l'Isle-Adam, près Paris (Villiers de L'I.-A.,Corresp., 1873, p.179).Le Pléchéous fut donné en fief à un croisé venu du Nord, le marquis de B., dont les enfants sont encore les seigneurs du lieu (Abellio,Pacifiques, 1946, p.100):
1. Les nobles prirent des titres selon la qualité de leurs fiefs; (ces titres, à l'exception de ceux de baron et de marquis, étoient d'origine romaine); ils furent ducs, barons, marquis, comtes, vicomtes, vidames, chevaliers, quand ils possédèrent des duchés, des marquisats, des comtés, des vicomtés, des baronnies. Chateaubr.,Ét. ou Disc. hist., t. 3, 1831, p.369.
C. − HIST. MOD. et CONTEMP. Titre de noblesse situé dans la hiérarchie après le titre de duc et avant celui de comte; personne qui porte ce titre. Monsieur le marquis; couronne de marquis; un ci-devant marquis. Personne ne mettait en doute que le roi ne fît, à propos de cette alliance, la faveur de rendre à Lucien le titre de marquis (Balzac,Splend. et mis., 1844, p.84).Du fond de la province le marquis, c'était son titre, n'avait pas rompu ses relations avec les bons faiseurs et les bonnes faiseuses (Gautier,Fracasse, 1863, p.66):
2. Quand on n'est pas du grand monde, on aime bien savoir tout de même ce qui s'y passe. M. Ohnet, qui le sait, nous renseigne abondamment sur la haute vie et nous révèle les mystères de l'élégance mondaine. Les trois quarts de ses personnages appartiennent à la meilleure société, sont ducs, marquis ou comtes. Lemaitre,Contemp., 1885, p.351.
Par antiphrase. Le Divin Marquis. Le marquis de Sade. En 1789, celui qui a bien mérité d'être appelé par dérision le Divin Marquis appelait de la Bastille le peuple au secours des prisonniers (Éluard,Donner, 1939, p.82).
P. plaisant. Mon cher Ponpon, duc de lithographie, marquis du dessin, comte du bois gravé, baron de charge et chevalier des caricatures et autres lieux (Balzac,Corresp., 1841, p.281).Quand est-ce que le duc de Nogent, prince de la prétention, archiduc des convenances, marquis du piquage, arrive? (Flaub.,Corresp., 1843, p.38).
HABILL., vx. [P. réf. à la coiffure portée par les marquis aux xviieet xviiies.] Petit chapeau à trois pointes et à bords roulés (cf. Ningler, Mode, 1939). Synon. tricorne.
II. − P. anal.
A. − Personnage de comédie censé appartenir à la noblesse élégante et à la mode, et qui est souvent dépeint sous des traits prétentieux et ridicules (notamment par Molière). Je n'ai pas vu en Allemagne de bons acteurs du haut comique, des marquis, des fats, etc. (Staël,Allemagne, t. 3, 1810, 218).Le savant répliqua (...) que les Orléanistes outraient sur le marquis de Mascarille, (lequel voulait, comme chacun sait, mettre l'histoire romaine en madrigaux) (Bourges,Crépusc. dieux, 1884, p.175):
3. Pour avoir la paix et se donner en même temps un air de grandeur et de générosité, M. Levrault tira sa bourse et la jeta à Timoléon avec la grâce et le laisser-aller d'un marquis de l'ancienne comédie. Sandeau,Sacs, 1851, p.62.
B. − P. iron. Petit marquis. Personnage aux manières affectées, désinvoltes, d'une élégance étudiée. Toujours correct, soigné, frisé au fer, ayant des mines de petit marquis du XVIIIesiècle (Loti,Rom. enf., 1890, p.76).De la main, une main blanche et grasse, aux ongles roses de petit marquis, il faisait tournoyer dans le vide un énorme gourdin (Courteline,Ronds-de-cuir, 1893, 6etabl., iii, p.249).
[P. allus. au conte de Perrault Le Chat Botté] Marquis de Carabas. Homme qui possède ou se vante de posséder de nombreux biens. S'il est encore par-ci par-là quelques marquis de Carabas, entichés de leurs titres (...), nous sommes les premiers à nous railler de leurs travers (Courteline,Ronds-de-cuir, 1893, p.9).Le soir, dîner à Montmorency (...) dans une des villas possédées par le père Félix, le marquis de Carabas de l'endroit (Goncourt,Journal, 1860, p.768).
Prononc. et Orth.: [maʀki]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1225 titre de noblesse ital. (Péan Gatineau, Vie de St Martin, éd. W. Söderhjelm, 9006 et 9011 [à propos du marquis ital. Boniface de Montferrat, en Piémont]); ca 1460 en gén., ici titre de fantaisie (Martial d'Auvergne, Arrêts d'amours, 9earrest, éd. J. Rychner, p.38: Par devant le marquis des Fleurs et des Violettes d'Amours); 1536 (R. de Collerye, Œuvres, p.206 ds IGLF: Les grans trésors n'ay en ce monde acquis Ainsi comme ont Ducs, Contes et Marquis, Aultres assez leur estat soustenant). Empr. à l'ital. marchese, titre de noblesse héréditaire attribué à un seigneur qui gouvernait une région comprenant plusieurs comtés (dep. le xiiies., Chiaro Davanzati ds Batt.), d'abord «seigneur chargé de gouverner une région frontalière dite marche» (id., Anonyme génois, ibid.; dér. de marca «marche», v. marche1*), avec adaptation du suff. d'apr. l'a. fr. marchis «gouverneur d'une marche» (att. de ca 1100, Roland, éd. J.Bédier, 630, à 1524, P. Gringoire, Le Blazon des Heretiques ds Œuvres, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 1, p.296; dér. de marche1*, suff. -is*), qu'il a supplanté. Fréq. abs. littér.: 4 942. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 11 142, b) 13 376; xxes.: a) 4 198, b) 1 816. Bbg. Hope 1971, p.43.