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MAQUILLER, verbe trans.
A. − Qqn maquille qqn (ou p. méton. le visage de qqn).Appliquer sur le visage de quelqu'un un fard ou des produits de beauté, pour l'embellir ou en modifier l'aspect. Synon. farder, grimer (théâtre); anton. démaquiller.Maquiller un acteur de théâtre, de cinéma. Je trouvais même que vous vous négligiez beaucoup. Si vous me laissiez vous coiffer, vous maquiller (Cocteau, Par. terr., 1938, i, 4, p. 204).
[P. anal. du compl. d'obj.] Je le maquillais [le caniche] comme une jeune première: et le cosmétique noir au nez, et le crayon gras pour ses pauvres yeux (Colette, Music-hall, 1913, p. 177).
Emploi pronom. réfl. Se maquiller avant d'entrer en scène, avant de sortir. Un rôle! elle allait donc jouer la comédie! Un rôle! elle pourrait enfin se maquiller (Coppée, Poés., t. 3, 1865-1908, p. 34).− Il est fardé comme une maquerelle. − (...) ça le regarde. Vigny se maquillait bien (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 46):
1. ... elle sortit son peigne, sa boîte de fard, et elle se maquilla avec soin. Elle (...) appliquait un peu plus de rouge à ses lèvres, un peu plus de poudre sur son front. Roy, Bonheur occasion, 1945, p. 313.
Emploi pronom. réfl. indir. Se maquiller les yeux. Synon. fam. se faire les yeux.Les acteurs n'ont certes pas besoin, pour avoir l'air pâle, de se maquiller la figure (Verlaine, Corresp., t. 1, 1863, p. 11).
Au part. passé. Synon. peint (vieilli), fardé (moins fréq., fam., péj.), grimé (p. exagér.), peinturluré (p. plaisant.).Acteur bien, mal maquillé; femme bien, trop, excessivement, outrageusement, parfaitement maquillée; yeux maquillés (synon. fam. faits), figure maquillée. C'était la première fois que je voyais, du moins de près, une vieille femme peinte − on ne disait pas maquillée en ce temps-là − (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 239).Une jeune femme survint; elle était très maquillée, mise avec recherche (Arland, Ordre, 1929, p. 113).
P. anal. Derrière ce groupe trottinait (...) la mule-mère, (...) les yeux faits, maquillés au bleu, à l'ocre, à la craie jaune (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 375).
Rare. Elle mangeait des groseilles (...) à s'en barbouiller la bouche (...); elle avait la bouche rouge, une bouche maquillée, fraîche du jus des groseilles, comme peinte et parfumée de quelque fard du sérail (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 822).
B. − Qqn maquille qqc.
1. P. anal. [L'obj. désigne un inanimé concr.] Modifier l'apparence de, afin de tromper. Synon. camoufler, déguiser, falsifier, truquer (fam.).Maquiller les cartes; maquiller une carte d'identité, un passeport, une voiture volée; maquiller une oeuvre d'art, un manuscrit, un timbre-poste. Un collégien, en cinq minutes, aurait tôt fait de maquiller des fragments d'Euripide et de se les approprier. C'est là le plagiat (Barrès, Cahiers, t. 14, 1922, p. 72).Au dépôt, personne n'a usé de permission maquillée, avec le cachet décalqué au papier carbone? Contrefaçon de sceaux: réclusion de cinq à dix ans! (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 63):
2. Honoré connaissait toutes les ficelles du métier de maquignon, mais l'exemple de son père n'avait jamais pu le décider à maquiller une bête ou à dissimuler les imperfections d'un cheval. Aymé, Jument, 1933, p. 35.
Arg. Faire (au sens général). Décarrons. Qu'est-ce que nous maquillons icigo? (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 180).
2. Au fig. [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Fausser la nature de quelque chose, afin de tromper. Synon. déguiser, dénaturer, falsifier, truquer (fam.).Maquiller les faits, la vérité; maquiller des chiffres, des résultats, des sondages, des statistiques; maquiller un crime en suicide. Ils croyaient (...) que je me servais d'un subterfuge pour maquiller des folles dépenses (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 290):
3. ... ils (...) ne gardaient, bien entendu, que celles [des notes] qui pouvaient soutenir la fantaisie de leurs contes. Ces gens-là se défendaient de toute imagination, de tout enthousiasme, prétendaient ne rien inventer, ce qui était vrai, mais ils n'en maquillaient pas moins, par la sélection de leurs documents, l'histoire. Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 32.
Prononc. et Orth.: [makije], (il) maquille [makij]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. 1. a) α) 1455-70 macquiller «travailler» (Villon, Ballades en Jargon, éd. A. Lanly, p. 122, 3); β) 1790 «faire» (Le Rat du Châtelet ds Sain. Sources arg. t. 1, p. 339); b) 1628 «voler» (Chéreau, Le Jargon ou Langage de l'argot réformé, ibid., p. 226); c) α) 1827 maquiller les brêmes «jouer aux cartes» (Monsieur comme il faut, p. 22); β) 1847 maquiller une brême «marquer une carte d'un signe spécial (pour tricher)» (nain ds Esn.); 2. vers 1815 «falsifier» (Winter, Chanson ds Esn.). B. 1. Vers 1840 verbe pronom., arg. de théâtre «se grimer» (d'apr. Esn.); 2. a) 1867 au part. passé «fardé (en général)» (Mérimée, Lettres à une inconnue, p. 118: yeux ... maquillés); b) 1891 au fig. «dénaturer, fausser» (Huysmans, loc. cit.). Terme arg. pic., dér. à l'aide du suff. -iller*, de l'a. verbe pic. maquier «faire» (2 attest. en Artois au mil. du xiiies. ds T.-L., v. aussi FEW t. 16, p. 505a), lui-même empr. au m. néerl. maken «faire»; id. en néerl. Fréq. abs. littér.: 127.
DÉR.
Maquille, subst. fém.,arg. a) Jeux de cartes. Tricherie qui consiste à maquiller les cartes, à les marquer pour tricher. (Ds Lar. Lang. fr.). Faire la maquille. P. méton. Marque faite à une carte. (Ds Esn. 1966). b) ,,Maquillage de voitures volées ou d'occasion`` (Car. Argot 1977). c) Tromperie. Je suis le fils d'une gueuse Qui (...) Comptait ses maris par cents; (...) Je n'ai pas connu la fille Qui m'a fait cette maquille De me cacher mon papa (Richepin, Chans. gueux, 1876, p. 128). [makij]. 1resattest. 1875 «marque faite à une carte (pour tricher)» (A. Cavaillé, Les Filouteries du jeu, p. 68 ds R. Ling. rom. t. 29, 1965, p. 377), b) 1952 «transformation d'automobiles volées» (d'apr. Esn.); déverbal de maquiller*.
BBG.Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1965, t. 29, p. 377. _ Foerster (W.). Maquiller. Z. rom. Philol. 1879, t. 3, p. 565. _ Guiraud (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 74. _ Sain. Arg. 1972 [1907], p. 124, 267, 269, 293.