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MALVOISIE, subst.
A.− Vin grec doux et liquoreux. Pardon, Pulchérie, mille idées folles se croisent dans mon cerveau. Peut-être m'as-tu versé trop de malvoisie ce soir (Sand, Lélia,1839, p. 439).Il faut savoir regarder d'un œil sec tout événement, avaler des couleuvres comme de la malvoisie (Chateaubr., Mém.,t. 3, 1848, p. 540).Une saveur prononcée de goudron (...) selon lui, en prouvait l'authenticité. Il faut quelque temps pour se faire à ce raffinement hellénique, nécessaire sans doute à la conservation du véritable malvoisie (Nerval, Voy. Orient,t. 1, 1851, p. 194).
− Emploi adj. Cépage malvoisie. Aujourd'hui, le cépage malvoisie est cultivé en Grèce, à Samos, à Chypre, en Espagne (...), en Italie, en France... (Lar. 20e).
B.− P. ext. Vin cuit obtenu avec le cépage de Malvoisie. Synon. muscat.Malvoisie de Chypre, de Madère, des Pyrénées orientales. Jamais, hélas! jamais une captive aux yeux noirs ne vous présenta le champagne mousseux, le malvoisie de Madère, les liqueurs, création du grand siècle, vous en étiez réduits à la cervoise ou au surêne herbé (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 392).
Rem. Fém. dans la plupart des dict. du xixes., mais masc. ou fém. dans ceux du xxes.
Prononc. et Orth. : [malvwazi]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1393 malvesy « vin liquoreux de Grèce » (Edit. de Rich., III, Rymer, VII, 745 ds Gdf. Compl.); fin xives. malvoisie (Froissart, Chroniques ds Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 14, p. 221); 1690 « vin de Provence » (Fur.); 1694 « vin cuit » (Ac.); 1701 « nom d'une variété de raisin » (Nouv. maison rustique). De Malvoisie, nom d'un village de Grèce (1341-46 Malevesie : Chronique de Morée, éd. J. Longnon, p. 22), situé sur la côte orientale du Péloponnèse, célèbre autrefois pour ses vignes. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Hope 1971, p. 43.