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MALSAIN, -AINE, adj.
A.− Qui est en mauvais état, en mauvaise santé. C'était toujours la même face rose, imberbe, avec des dents malsaines (Verlaine, Œuvres posth.,t. 1, Souv. et fantais., 1896, p. 253).En se retournant, elle me sourit. Je lui répondis obligeamment; sous sa peau fatiguée et striée de veinules rouges et malsaines, elle avait le sourire du bonheur (Abellio, Pacifiques,1946, p. 77).Enfin, la nature chimique du radioélément peut être choisie de façon que la fixation de ce produit radioactif se fasse sélectivement dans l'organe où se trouvent les cellules malsaines à détruire, cette fixation sélective constituant la base de l'utilisation thérapeutique (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 231).
B.− Qui porte atteinte à la santé. Le siége du Dam se poursuivait, non sans difficulté; le pays était marécageux et malsain; les chevaux mouraient par milliers et leurs corps infectaient le camp (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 1, 1821-24, p. 309).Était-ce par attrait personnel ou dans un but pieux que saint Bernard bâtissait ses ermitages dans des lieux malsains et plats? (Huysmans, En route,t. 1, 1895, p. 251):
1. Quelquefois ils se décidaient, puis, craignant de se repentir plus tard, ils changeaient d'avis, l'endroit leur ayant paru malsain, ou exposé au vent de mer, ou trop près d'une manufacture ou d'un abord difficile. Flaub., Bouvard,t. 1, 1880, p. 16.
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Je crois du reste qu'à cet endroit j'ai une faculté de perception particulière; en fait de malsain, je m'y connais (Flaub., Corresp.,1853, p. 270).Ça fleure le malsain, ça prédit la misère (Verlaine, Œuvres compl.,t. 3, Invect., 1896, p. 354).
C.− Au fig. Qui dénote, qui révèle une perversité intellectuelle ou morale. Je confessai Bérénice; elle me répondit avec une aisance, bien éloignée de l'effronterie et mêlée de douceur, qui me toucha d'une sensualité un peu malsaine (Barrès, Jard. Bérén.,1891, p. 151):
2. Elle était à sa merci; elle ne songeait pas à se battre... Elle aurait pu se blottir chez elle mais, de temps en temps, elle ne résistait pas à une curiosité malsaine, au désir de s'humilier. François lui décochait des railleries. Queffélec, Recteur,1944, p. 146.
Qui présente un danger pour l'équilibre moral, intellectuel. Il y en eut un consacré à Chopin auquel j'aurais bien voulu également assister, mais ma mère tenait la musique de Chopin pour « malsaine » et refusa de m'y mener (Gide, Si le grain,1924, p. 465):
3. ... car si elle [ma grand'mère] jugeait les lectures futiles aussi malsaines que les bonbons et les pâtisseries, elle ne pensait pas que les grands souffles du génie eussent sur l'esprit même d'un enfant une influence plus dangereuse et moins vivifiante que sur son corps le grand air et le vent du large. Proust, Swann,1913, p. 39.
D.− P. ext., fam. Qui présente des dangers, des menaces. L'endroit devient malsain :
4. Des gars vernis, ce sont ceux de la compagnie Ménétrier qui s'aboulaient, leur barda sur le dos et traînant les godasses. Boum! roum-boum-boum! « C'est malsain là-haut, qu'ils se sont dit. C'est pas des trucs à faire pour l'arrivée des gens. Puisque c'est comme ça, on n'y va pas. » Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 36.
REM. 1.
Malsainement, adv.De façon malsaine. Rien n'a racheté la fatigue de quatre heures de spectacle dans une salle chaude et malsainement odorante (Barb. d'Aurev., Memor 1,1836, p. 15).
2.
Malsanité, subst. fém.,hapax. Caractère de ce qui est malsain. De l'amour un peu effrayant par sa malsanité et sa canaillerie (Goncourt, Journal,1880, p. 68).
Prononc. et Orth. : [malsε ̃], fém. [-εn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1340 « malade, souffrant » (Batard de Bouillon, éd. R. F. Cook, 4141); b) 1573 « déraisonnable (d'une personne) » (Baïf, Passetems, L. IV (IV, 394) ds Hug.); c) av. 1577 fig. esprit mal sain (R. Belleau, Petites inventions, A sa maistresse, I, 117, ibid.); 2. a) ca 1460 il fait malsain (pour qqn) « il y a du danger (pour quelqu'un) » (Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 218); b) 1721 mar. côte malsaine (Trév.); 3. a) 1808 « qui nuit à la santé morale » (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, p. 115); b) 1846 littérature malsaine « qui se complaît dans la peinture de mauvaises mœurs » (Baudel., Salon, p. 160). Composé de mal2* et de sain*. Fréq. abs. littér. : 525. Fréq. rel. littér. : xixe. : s. : a) 398, b) 1 214; xxes. : a) 1 053, b) 608. Bbg. Dub. Pol. 1962, pp. 337-338. Lew. 1968, p. 147.