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MALHONNÊTE, adj.
A.− Qui va à l'encontre de la décence, de la pudeur. Ce qui touche à l'épouvantable, c'est l'objet même que l'on emploie pour attirer la foule, c'est la femme nue (...). Le spectacle est plus affreux que malhonnête (Veuillot, Odeurs de Paris,1866, p. 137).Zazie tremble de désir et d'anxiété, car elle n'est pas du tout sûre que le type ait vraiment des intentions malhonnêtes (Queneau, Zazie,1959, p. 62):
1. ... elle tenait sa traîne à la main, pour ne rien frôler. Cela ne l'empêcha pas de venir près du fourneau, de regarder les plats, et même d'y goûter. Quand elle levait un peu la main, la manche retombait, et le bras était nu jusqu'au-dessus du coude : ce que Christophe trouva laid et malhonnête. Rolland, J.-Chr.,Aube, 1904, p. 34.
B.− Qui enfreint les règles de la politesse. On m'offrait un verre de vin partout, je ne pouvais pas refuser sans être malhonnête; je bus quelques coups de trop (Lamart., Tailleur pierre,1851, p. 544):
2. Celui qui sait. Qui peut être un homme grossier, vulgaire, inculte, malhonnête. Mais qui sait. Et l'homme devant lui, qui peut être un esprit supérieur et raffiné, et qui pourtant lui dit : « Je suis entre vos mains ». Montherl., Lépreuses,1939, p. 1479.
Malhonnête homme (p. oppos. à honnête homme). Homme sans éducation, qui ignore les convenances et les usages de la bonne société. Labredèche : Laissez-moi passer (...). Une femme : Est-il malhonnête, ce monsieur!... Vous voyez bien que vous ne pouvez pas passer (Dumas père, Napoléon,1831, ii, 2, p. 31).
Emploi subst. Prullière se conduisit comme un malhonnête à l'égard de madame Maloir, qu'il ne servit pas une fois (Zola, Nana,1880, p. 1290).
C.− Qui manque à la probité; qui n'est pas honnête. Dans le journalisme, l'honnête homme est celui qui se fait payer l'opinion qu'il a; le malhonnête, celui qu'on paie pour avoir l'opinion qu'il n'a pas (Goncourt, Journal,1863, p. 1360).Il ose marquer de traits flétrissants les usuriers, les banquiers malhonnêtes (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 343):
3. ... chacun ici était prêt à quitter sa place pour châtier le voleur. Ces hommes, ces femmes si pauvres, soumis à tant de privations, sont d'une probité sévère, et ne peuvent tolérer un acte malhonnête. A. France, Dieux ont soif,1912, p. 78.
Prononc. et Orth. : [malɔnεt]. Ac. 1694, 1718 : malhonneste, dep. 1740 : -nête (accent circonflexe amuïssement de s). Étymol. et Hist. 1. 1406 « dans un état délabré » sieges et bancs ... moult malhonestes (Nicolas de Baye, Journal, éd. A. Tuetey, I, 155); 2. ca 1462 « qui manque à la décence, à la pudeur » (Cent Nouv. nouv., éd. Fr. P. Sweetser, XLIV, 263 : Orde et sale et malhonneste); 3. 1668 malhonnete homme « homme n'ayant pas les usages de la société (p. oppos. à honnête homme) » (Molière, Georges Dandin, III. 7); 4. 1674 « qui manque à la civilité, à la bienséance » (Bouhours ds FEW t. 4, p. 462a); 5. 1680 « qui manque à la probité » (Rich.). Comp. de mal2* et de honnête*. Fréq. abs. littér. : 223. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 219, b) 261; xxes. : a) 487, b) 327.
DÉR.
Malhonnêtement, adv.a) De manière impolie. Les protestants ayant pénétré dans le château le 23 mai 1618, jetèrent par la fenêtre deux seigneurs catholiques avec le secrétaire d'état; les trois plongeurs se sauvèrent. Le secrétaire, en homme bien appris, demanda mille pardons à l'un des deux seigneurs d'être tombé malhonnêtement sur lui (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 248).On serait tenté de voir dans l'ex. cité un glissement de sens : de ce qui ne convient pas d'être fait à ce qui ne devrait pas arriver et de traduire malhonnêtement par malencontreusement, mal à propos.b) D'une manière contraire à la probité. Argent malhonnêtement gagné. Hélas! Il tombe rue Saint-Honoré au milieu d'un groupe d'ouvriers qui, n'ayant pas d'ouvrage, et se trouvant malhonnêtement renvoyés par des imprimeurs ruinés, s'étaient déclarés le matin même pour Henri V (Mussetds Le Temps,1831, p. 59). [malɔnεtmɑ ̃]. Ac. 1694, 1718 : malhonnestement, dep. 1740 : -nêtement. 1resattest. a) av. 1679 (De Retz, Mémoires, 2epart. ds Œuvres, éd. A. Feuillet et J. Gourdault, III, 110), b) 1690 (Fur.); de malhonnête, suff. -ment2*.