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MAKHZEN, MAGHZEN, subst. masc.
HISTOIRE
A. − Ensemble de l'administration marocaine (en particulier sous le Protectorat français). Il était fier qu'il fût tombé pour le makhzen. Il dit: «le makhzen», c'est-à-dire le gouvernement du Sultan. Mais nous tous, nous comprenions bien qu'Abd El Malek était tombé pour la France (Tharaud, Marrakech, 1920, p. 270).
Emploi apposé avec valeur d'adj. Qui est relatif à l'administration du Sultan. Le cadi au tribunal du Chraa, rend une justice «compétente seulement pour les matières régies par la loi religieuse (...)». Pour le reste c'est la justice Makhzen (des caïds et pachas) qui décide (Lanly1962):
. Puis l'on pénètre dans la capitale impériale de Moulay Ismail, le plus grand bâtisseur maghrébin, et dont Meknès est la réalisation la plus grandiose. L'ancienne cité makhzen offre encore aujourd'hui un tableau extraordinaire... Maroc, Paris, Hachette, 1978, p. 235 [Les Guides bleus].
Tribu makhzen. Tribu qui était tenue, en échange d'une exemption d'impôt, de fournir au souverain les soldats dont il avait besoin pour son armée. Moulay el Hassan (...) doit consolider son autorité dans les régions les plus facilement accessibles du royaume en instituant quatre tribus makhzen (Maroc, Paris, Hachette,1978, p. 67 [Les Guides bleus]).
Rem. Noter l'absence de marque du pluriel.
P. méton. Partie du territoire marocain sur laquelle s'exerçait effectivement l'autorité du gouvernement central. La jeunesse du souverain Abd el Aziz (1894-1908), qui accéda au trône à 14 ans et subissait l'influence de son ministre Ba Ahmed ben Moussa, ainsi que l'appauvrissement du makhzen, favorisèrent plusieurs mouvements de révolte (Maroc, Paris, Hachette,1978, p. 67 [Les Guides bleus]).
Emploi apposé avec valeur d'adj. Bled makhzen. Avant l'instauration du Protectorat l'autorité des Sultans ne s'exerçait que sur une partie du Maroc (bled makhzen) (...) le reste était en dissidence permanente (bled siba) (Lanly1962).
B. − En Algérie, corps de cavalerie formé par les ,,cavaliers de certaines tribus algériennes qui, moyennant divers privilèges, devaient aux deys un service militaire spécial et qui, au fur et à mesure de la conquête, se mirent au service de la France`` (Nouv. Lar. ill.). On lit dans un journal: le colonel A... s'est mis à la tête du maghzen (...) puis il est allé faire une razzia (Mérimée, Ét. litt. russe, t. 2, 1870, pp. 231-232).En ce qui concerne le nom du gouvernement en Algérie, le mot turc (beylick) s'est substitué au mot arabe ancien (makhzen). Celui-ci désignait uniquement les cavaliers arabes du beylick turc (Lanly1962).
Rem. 1. Lanly 1962 ajoute en note: ,,Dont les membres étaient les maghazni ou moghazni``. 2. ,,Des cavaliers indigènes dits mokhazni (...) furent attachés aux bureaux arabes, puis aux administrateurs civils`` (Lar. encyclop.).
P. méton. Membre de ce corps de cavalerie. Les maghzens des tribus nomades, ainsi que les tribus du Tell, limitrophes du Maroc et chargées de la police et de la surveillance des frontières, jouissaient autrefois de l'exonération du principal impôt arabe, à titre de rémunération des services politiques ou de guerre que ces indigènes rendaient à notre cause (Journ. offic., 10 sept. 1873, p. 5810, 3ecol. ds Littré Suppl. 1877).
Rem. Noter qu'ici le terme prend la marque du pluriel.
Prononc. et Orth.: [makzεn]. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971: un maczen, des maczens. Étymol. et Hist. 1. [1849 maghzen «cavaliers arabes» (s. réf. ds Pt Rob.)]; 1853 (Th. Gautier, Salmis de Nouvelles, les Aïssaoua, p. 21: un cavalier du maghzen); 2. 1907 maghzen, makhzen «au Maroc, gouvernement du Sultan» (Nouv. Lar. ill. Suppl.). Empr. à l'ar. mah̬zan «magasin, entrepôt; bureau; trésor public», ar. maghrébin «gouvernement; les cavaliers du gouvernement; soldats irréguliers» (Dozy, t. 1, p. 369b; FEW t.19, pp.114-115), v. magasin.