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MACÉRATION, subst. fém.
I.
A. − Opération qui consiste à laisser séjourner un corps solide dans un liquide ou dans un milieu humide, pour extraire certains principes actifs ou nutritifs de ce corps ou pour obtenir une modification de celui-ci; état d'un corps soumis à cette action. Il est certain que la macération et la coction détachent nettement les muscles des parties dures, ce qui ne peut avoir lieu que par la dissolution de leur moyen d'union (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 134).La macération est un des procédés permettant d'améliorer la qualité des jus de fruits. On peut distinguer la macération enzymatique, la macération sulfureuse et la macération à chaud (Clém.Alim.1978):
1. On a soin de les arroser [des glands] de loin en loin. Ils attendront là le printemps, dans une sorte de macération continue, s'amollissant, s'attendrissant dans cette stratification maintenue humide... Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 30.
P. méton. La solution ainsi obtenue. Synon. macéré (cf. ce mot II).Sa qualité [du cuir] dépend surtout du tannage, séjour très prolongé des peaux dans une macération d'écorces de chêne et dans un lit de tan (Macaigne,Précis hyg., 1911, p. 178).
B. − Fait de séjourner longuement dans un liquide ou dans un milieu humide. La plus grande partie des tissus (...) ayant été détruite, soit par une longue macération dans l'eau ou dans un sol humide, soit par l'action du liquide qui a déterminé la silicification de ces organes (Ad. Brongniart, Graines foss., 1878, p. 16).
P. méton., PATHOL. Gonflement et altération de tissus à la suite d'un séjour prolongé dans un liquide ou à l'humidité. Macérations épidermiques; macération d'une plaie. Ces suppurations locales peuvent être l'origine d'accidents divers. En certaines régions, l'abcédation [transformation en abcès] aboutit à la macération et à la nécrose des tissus (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 441).On évitera les conséquences de l'incontinence d'urine, la macération de la peau (Quillet Méd.1965, p. 308).
En partic. Macération du foetus. ,,Décomposition des tissus du foetus mort, in utero, à la suite de son imbibition par le liquide amniotique`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
II. − RELIG., souvent au plur. Pratique d'ascétisme, privations, mortifications que l'on inflige à son corps, par esprit de pénitence, pour soumettre la chair à l'esprit. S'imposer des macérations; se livrer à des macérations. Il ne parle que des tourmens de l'autre vie, et il pense que, pour s'y soustraire, il doit imiter les abstinences et les macérations des anciens anachorètes; il s'interdit dès-lors toute nourriture (Pinel,Traité alién. ment., 1801, p. 59).Il faut le renoncement, la macération, la soumission complète du coeur, et ce ne sont pas des mérites qui s'obtiennent sans peine et sans travail (Gobineau,Nouv. asiat., 1876, p. 93):
2. ... il se jetait, pour calmer ce désarroi, dans des exercices religieux, des macérations, des pénitences, dont la brutalité le terrassait pour quelques heures, s'obligeant à coucher nu sur le carrelage de sa chambre, se déchirant le dos à coups de règle. Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 14.
Prononc. et Orth.: [maseʀasj ]. Ac. 1694, 1718 maceration, dep. 1740 -cé-. Étymol. et Hist. 1. Fin xiiies. [ms.] «pratique d'austérités pieuses qui épuisent le corps» (Vie et mir. de plus. s. confess., Maz. 1716, fo71a ds Gdf. Compl.); 2. 1555 «opération par laquelle on fait macérer une substance» (Tresor de Evonime, XII, ibid.); 3. 1765 terme de métall. (Encyclop. t. 9); 4. 1845 «liquide chargé des matières dissoutes pendant la macération» (Besch.). Empr. au lat. maceratio «macération», en lat. chrét. «mortification». Fréq. abs. littér.: 78.