| ![]() ![]() ![]() ![]() MÛRI, -IE, part. passé et adj. I.− Part. passé de mûrir*. II.− Adj. Qui a achevé sa maturation; qui est parvenu à maturité. A.− [Correspond à mûrir A 1] Deux fois l'année le fruit mûri pend à l'arbre, et l'agneau à la mamelle de sa mère (Chateaubr., Martyrs,t. 3, 1810, p. 196).Dans un visage hâlé, chauffé et mûri comme une pêche, deux larges yeux brûlaient du bleu le plus intense (Lorrain, Phocas,1901, p. 63).Sur sa petite figure de rouquin, tavelée de son mûri, qui s'empourprait si facilement, une excitation intense se peignit (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 388). B.− [Correspond à mûrir B] Les chemins salutaires Aux jeunes essayant le charme de leurs ans, Aux voyageurs mûris ne sont plus bienfaisants (M. de Guérin, Poésies,1839, p. 135).Baccarat était redevenue cette femme des anciens jours, à l'esprit investigateur et mûri, au cœur fort (Ponson du Terr., Rocambole,t. 5, 1859, p. 388).Il repartit (...) le soir. Mais le lendemain j'étais à Paris, chez lui. J'étais perdue; mais j'adorais ma perte. Je n'avais pas vécu jusque-là, pas aimé. Mon corps, que je croyais mûri et saturé, naissait (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1937, p. 337): 1. ... tout ce qu'on peut dire, c'est que dans le second [roman de Marguerite Andoux], nous voyons plus de personnages (un orchestre plus nombreux) à travers la sensibilité d'une Marie-Claire plus âgée, plus mûrie, plus « raisonnable »...
Larbaud, Vice impuni,1941, p. 244. − [Correspond à mûrir B 1 c] − Oh! s'écria-t-elle, dans ce temps-là, j'étais meilleure qu'aujourd'hui. − Pourquoi donc? interrogea le jeune homme, qui la savait bien un peu mûrie, mais à qui cette tare légère la faisait paraître plus femme qu'autrefois. − Je n'avais rien de trouble. Je cherchais partout de belles âmes (Barrès, Appel soldat,1900, p. 145). C.− [Correspond à mûrir C] Arrêt, dessein, plan, travail mûri; affection, opinion, réflexion mûrie. L'amour de Diderot pour mademoiselle Voland fut un de ces amours de l'été de la vie, profonds, mûris, irrémédiables, et qui ne demanderaient que des obstacles pour devenir orageux (Sainte-Beuve, Prem. lundis,t. 1, 1830, p. 387).La critique n'est-elle point allée (...) jusqu'à tourner en ridicule les rappels thématiques devenus plus fréquents dans les œuvres les plus mûries et les mieux ordonnées du maître de Bonn? (D'Indy, Compos. mus.,t. 2, 1, 1897-1900, p. 388).V. décision ex. 1 : 2. ... un vouloir qui essaie rationnellement ses projets et qui, par cette épreuve rationnelle, s'élève d'une motivation ingénue à une motivation mûrie.
Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 127. Prononc. et Orth. : [myʀi]. V. mûr. |