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MÉDUSE, subst. fém.
A. − [P. réf. à celle des trois Gorgones dont le regard étincelant était mortel, changeant en pierre tous ceux qui la regardaient]
1. Vieilli, littér. Objet ou être d'une laideur saisissante. Je n'en revenais pas de me découvrir par eux: ni merveille ni méduse, un gringalet qui n'intéressait personne (Sartre, Mots, 1964, p.110).
2. Tête de Méduse. [En parlant d'êtres ou de concepts] Phénomène qui frappe de stupeur et d'épouvante. Quand la patrie est en danger, on ne raisonne pas. Cette horrible tête de Méduse qui pétrifie les coeurs les plus braves, c'est la France après tout (Renan, Drames philos., Abbesse jouarre, 1886, iii, 5, p.648).De la même manière nous arrivons à considérer les pouvoirs, ces vieilles têtes de Méduse, comme une poussière d'éléments qui n'ont pas plus de vouloir que le vent et la vague (Alain, Propos, 1933, p.1121):
1. Pour leur faire peur du peuple, ils ont montré sans cesse à ces gens effrayés deux têtes de Méduse qui les ont à la longue changés en pierre: la terreur et le communisme. Michelet, Peuple, 1846, p.153.
Rem. Emploi adj. p. appos. Les plus hardis auraient abaissé la paupière devant cet œil Méduse à vous changer en pierre, qu'il s'efforçait de rendre doux (Gautier, Albertus, 1833, p.153).
B. − ZOOL., p. anal. (de forme avec la chevelure de Méduse). Animal marin appartenant à l'embranchement des Coelentérés, vivant en pleine eau ou en surface, au tissu transparent d'apparence gélatineuse, en forme d'ombrelle avec, à la face inférieure, une bouche et de longs tentacules dont l'action, chez certaines espèces, peut être très urticante sur l'épiderme humain. Une méduse bleuâtre et transparente, à peine visible, fleur d'azur pâle, vraie fleur de mer, laissait traîner son corps liquide dans notre léger remous (Maupass., Contes et nouv., t.1, Soir, 1889, p.1132).Sous mes yeux, une méduse heurtait la vitre de l'aquarium, fronçait mollement sa collerette, s'effilochait dans les ténèbres (Sartre, Mots, 1964, p.89):
2. ... d'assez gros animaux inattendus (...) de l'espèce méduse (...) hors de l'eau, ressemblaient à du cristal mou, et (...) rejetés dans l'eau, s'y confondaient avec leur milieu, par l'identité de diaphanéité et de couleur, au point d'y disparaître... Hugo, Travaill. mer, 1866, p.79.
Vieilli, fam. Tête de méduse. Variété d'astérie. Il en est probablement de même des étoiles de mer dites têtes de méduse. La cavité alimentaire des méduses est aussi compliquée que celle des astéries (Cuvier, Anat. comp., t.4, 1805, p.144).
REM.
Méduséen, -éenne, adj.[Correspond à supra A] Pétrifiant; échevelé. Je le ramènerai à la surface pour le transpercer de mon glaive, à moins qu'il ne soit changé en pierre par mon œil horrifique et méduséen (Gautier, Fracasse, 1863, p.121).Tous les yeux convergèrent vers Mérodack qui se leva, méduséen et d'une voix âpre comme un nabi confondant les faux prophètes (Péladan, Vice supr., 1884, p.193).
Prononc. et Orth.: [medy:z]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1754 (Aubert de La Chesnaye-Desbois, Système naturel du règne animal, II, p.266 cité par R. Arveiller ds Fr. mod. t.21, p.214). Du nom propre Méduse empr. au lat. Medusa, empr. au gr. Mε δ ο υ σ α personnage mythologique, une des trois Gorgones, la seule mortelle, dont la tête était hérissée de serpents, et dont le regard pétrifiait quiconque osait la regarder (les tentacules de l'animal ayant été comparées aux serpents de la chevelure). Fréq. abs. littér.: 141.