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MÂTURE, subst. fém.
A. − MARINE
1. Ensemble des mâts d'un navire. Mâture légère; bâtiment léger de mâture. Les bois sont remplis (...) de ces superbes pins avec lesquels on pourrait faire les mâtures de nos plus grands vaisseaux (Voy. La Pérouse, t.2, 1797, p.188).Des vaisseaux coupés en deux (...), laissant de toutes parts flotter leurs mâtures arrachées et leurs espars (Artaud, Théâtre et son double, 1938, p.43):
. ... le capitaine achetait les matières premières, pour fournir au chantier de bons bois, et pour être sûr de la qualité des marchandises entrant dans la construction des coques et des mâtures. Perpillou, Industr. constr. nav., 1967, p.2.
En partic. Partie des mâts et des vergues d'un voilier située au-dessus du pont. Monter dans la mâture; mâture basse. Les premiers points aperçus étaient la mâture et les vergues supérieures des vaisseaux (Fromentin, Voy. Égypte, 1869, p.45).En haut, dans la mâture, on essayait de serrer les huniers, déjà au bas ris (Loti, Mon frère Yves, 1883, p.131).Davis dit au matelot (...) de placer dans la mâture les feux réglementaires pour signaler l'avarie du navire (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p.185).
P. métaph. La blancheur de la neige fait un contraste agréable avec l'incendie du soir qui s'éteint lentement derrière les innombrables mâtures de la forêt sans feuilles (Baudel., Curios. esthét., 1859, p.268).Des poiriers lisses, dressant une mâture de hautes tiges minces (Zola, Faute Abbé Mouret, 1875, p.1362).
2. Bois propre à la confection des mâts de navires; mâts façonnés. Faire venir de la mâture du Canada (Ac. 1798-1878). Exportation du tribut, jusqu'ici payé en mâtures, en toiles, cordages, cuivre (Maizière, Nouv. archit. nav., 1853, p.55).
3. Confection (et/ou mise en place) de mâts d'un navire. Synon. guindage.C'est sur-tout dans l'île de Barataria (...) que l'on trouve sur le même sol tous les bois de mâture et de construction à-la-fois (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p.169).Son fût mince atteint 50 m, d'où son emploi pour la mâture des navires (Plantefol, Bot. et biol. végét., t.2, 1931, p.268).
4. Vx. Endroit, atelier où l'on confectionne, conserve, répare les mâts. Je vais à la mâture (Ac.1835-1935).
En appos. ou en compos. Ponton(-)mâture. Ponton muni de forts appareils de levage servant à mâter les navires. En France, on se sert depuis longtemps de tôles zinguées pour les coques de torpilleurs et pour celles de la plupart des bâtiments de servitude: chalands, pontons-mâtures, etc. (Croneau, Constr. nav. guerre, t.2, 1892, p.498).Le «ponton mâture» de Philadelphie a une puissance de 300 tonnes (M. Benoist, Pettier, Transp. mar., 1961, p.187).
B. − P. anal., rare. Ensemble des mâts soutenant un chapiteau (une construction, une tente). Entraînant le grand étai, l'estrade du cinéma craquait, avant de s'écrouler au milieu des spectateurs. La mâture de cet édifice fragilement construit pour quelques heures (...) vacillait, pliait, lâchait l'un après l'autre ses agrès brûlants qui retombaient sur la salle (Morand, Fin de s.,1957, p.153).
Prononc. et Orth.: [mɑty:ʀ], [-a-]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. 1638 «ensemble des mâts d'un navire» (Doc. ds Fr. mod. t.26, 1958, p.54); 2. 1687 «atelier, magasin où sont entreposés les bois de mâture, où sont confectionnés et réparés les mâts» (Desroches, Dict. des termes propres de mar. d'apr. FEW t.16, p.540b); 3. 1718 «ce qui sert à mâter» (Ac.); 4. 1765 «art de mâter les navires» (Encyclop. t.10); 5. 1773 «appareil servant à mâter les navires» (Bourdé de Villehuet, Manuel des marins d'apr. FEW, loc. cit.). Dér. de mât*; suff. -ure1*. Fréq. abs. littér.: 110.