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LUNATIQUE, adj. et subst.
A. − [En parlant d'une pers.] .
1. Adjectif
a) Qui est influencé par la lune; qui présente des caractères rappelant certains aspects de la lune ou de son influence (aspect changeant, rêve, naïveté, folie, p. ex.). Sans doute avais-je affaire à quelque innocent de la solitude, un berger lunatique des hauts plateaux, dévoyé par le voisinage des planètes (Arnoux,Juif Errant,1931, p. 174).
b) En partic.
Qui est atteint de folie:
1. La chambre du Tasse, ainsi se nomme la pièce où couchait ce prince lunatique [Louis II] à Hohenschwangau, et quel nom y conviendrait mieux que celui du grand poète qui ressentit jusqu'à la démence, la difficulté d'accorder son moi avec le moi général? Barrès, Enn. Lois,1893, p. 222.
Qui est fantasque, capricieux, d'humeur changeante, qui change d'avis. Ils étaient aussi lunatiques l'un que l'autre, tour à tour tendres et violents (Rolland,Beethoven, t. 2, 1937, p. 572).Pourquoi voudriez-vous que j'aie changé d'avis? Je ne suis pas lunatique (Queneau,Pierrot,1942, p. 108).
[P. méton.] En cette perpétuelle et lunatique envie de nouveaux visages (E. de Goncourt,Élisa,1877, p. 100).L'intuition vraie n'est d'ailleurs ni constante, ni universelle (...). C'est la faculté lunatique par excellence (L. Daudet,Monde images,1919, p. 88).
P. anal., plais. Je vois une grande chambre humide. Araignées et poussière. Un poêle hargneux, lunatique (Duhamel,Journal Salav.,1927, p. 185).
2. Substantif
a) Celui, celle qui est influencé(e) par la lune, qui présente des caractères rappelant certains aspects de la lune ou de son influence:
2. Paul Guigou, le Marseillais blond, si doux, si bon, jeune homme gras, reluisant de force et bientôt phtisique à Paris. Je revois la lenteur, la candeur, le malheur de ce lunatique du pays du soleil, vrai personnage des féeries de Shakespeare... Barrès,Cahiers, t. 9, 1912, p. 416.
b) En partic.
Personne atteinte de folie. V. concorder ex. 1.
[Dans l'Évangile] Personne atteinte d'épilepsie, possédée du démon. Il [Jésus] (...) chassait les démons, rendait conséquent le lunatique (Arnoux,Juif Errant,1931, p. 24).
Personne fantasque, capricieuse, d'humeur changeante. Sénac avait presque chaque jour un accès de mélancolie (...). Jusserand prenait le parti de morigéner le lunatique (Duhamel,Désert Bièvres,1937, p. 212).
B. − Plus rare, adj.
1. [En parlant d'une chose]
a) Relatif à la lune:
3. La lune, astre d'opinion, a cédé peu à peu devant le soleil, réelle puissance. Mais la marque lunatique est encore dans la fête de Pâques, et dans nos douze mois, souvenir des douze lunaisons qui faisaient autrefois l'année. Alain,Propos,1921, p. 247.
b) Qui présente des ressemblances avec certains aspects de la lune:
4. Rien de plus lunatique que ce vieux pont où de rares ombres se glissent à l'entrée de la nuit, semblables à des funambules, aux Pierrots et Arlequins, aux Gilles et aux Colombines, la face enfarinée par l'astre... Jammes,Mém.,1921, p. 172.
2. [En parlant d'un animal]
a) Plais. [En parlant d'un chien et p. réf. au fait que des chiens aboient à la lune] La lune y tombait [dans une cour de ferme] comme dans un puits. Un chien lunatique vint frôler le copain, mais n'aboya pas (Triolet,Prem. accroc,1945, p. 394).
b) Vieilli. [En parlant d'un cheval] Qui est périodiquement atteint d'ophtalmie, maladie qu'on reliait autrefois au cours de la lune. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [lynatik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1277 «qui a perdu la raison [par une prétendue influence pernicieuse de la lune]» (Reg. du Parl., A.N. J 1029 ds Gdf. Compl.); 2. 1611 «capricieux, fantasque» (Cotgr.); 3. 1690 cheval lunatique (Fur.); 1718 subst. «id.» (Ac.). Empr. au b. lat. lunaticus (dér. de luna «lune») «lunatique, maniaque, épileptique» et subst. «fou»; cf. gr. σ ε λ η ν ι α κ ο ́ ς «épileptique» et σ ε λ η ν ι α ́ ζ ω «être épileptique», de σ ε λ η ́ ν η «la lune»; lunatique a évincé le terme plus anc. lunage (début xiiie-xves., s.v. lunage ds Gdf. et T.-L.). Fréq. abs. littér.: 73.