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LOUCHE2, subst. fém.
A. − Ustensile de cuisine et de table à cuilleron demi-sphérique et à long manche utilisé en particulier pour servir le potage. Louche en bois; louche d'argent; à pleine louche; plonger la louche dans la soupière; puiser dans une marmite avec une louche. La louche creuse et polie comme une calotte d'évêque (Renard,Journal, 1896, p. 361).
Loc. adv. À la louche. [À propos d'aliments habituellement servis en petite quantité] En abondance. Une nuée de serviteurs en blanc distribuent à la louche le caviar d'Iran, les crevettes roses et un saumon miraculeusement frais (J.-L. de Vilallonga, À pleines dents, Paris, éd. J'ai lu, 1974 [1973], p. 239).
P. méton. Contenu d'une louche. Synon. louchée (infra dér.).On recevait une louche d'eau grasse où flottaient des ronds de betterave et un bout de viande bouillie (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 362).
B. − P. anal.
1. TECHNOLOGIE
a) AGRIC., vx. ,,Grande écuelle en bois fixée au bout d'un long bâton et servant à verser les engrais liquides`` (Fén. 1970).
b) TOURNAGE. ,,Outil creux, conique et à bords tranchants qui sert à agrandir les trous déjà commencés`` (Chesn. 1857-58).
2. Arg. et pop.
a) Cuiller à potage. (Ds Bruant 1901, p. 137).
b) Main. Elle amorça un cri (...). D'une louche tremblante, elle reposa la bouteille de fine sur un plateau (Le Breton,Rififi,1953, p. 101).
Loc. Serrer la louche à qqn, se serrer la louche. Serrer la main à quelqu'un, se serrer la main. Il devait juste sortir du trou (...). La correction aurait voulu que j'aille lui serrer la louche (Simonin,Touchez pas au grisbi,1953, p. 229).
Prononc. et Orth.: [luʃ]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Mil. xiiies. «grande cuiller» (Du Vallet, p. 299, 164 ds T.-L.); 2. 1455 «main» (Procès des Coquillards ds Sain. Sources Arg. t. 1, p. 98: ferme à la louche «qui a une forte poigne»); 1889 serrer la louche (Larch. Nouv. Suppl., p. 140); 3. techn. a) fin xiiies. [ms.] loche «bêche» (Garin le Lorrain, ms. de Berne 113, fo16d); b) 1464 loce «vrille pour percer les tonneaux» (Doc. ds Joubert, Ét. sur la vie privée au XVes., p. 96); c) 1803 tournage «mèche conique pour agrandir les trous» (Boiste); d) 1809 agric. (Thouin, Nouv. cours compl. d'agric., t. 8, p. 57). Forme normanno-pic. (encore considérée comme pic. par Nicot 1606 et Cotgr. 1611), de l'a. fr. louce, loce (lousse dans les dial. de l'Ouest; cf. FEW t. 16, p. 483 a); lui-même de l'a. b. frq. *lôtja «grande cuiller», que l'on suppose d'apr. le m. néerl. loete, loet «nom donné à différents instruments en forme de cuiller à long manche pour puiser ou creuser». Les sens techn. s'expliquent par une anal. de forme. Fréq. abs. littér.: 33.
DÉR.
Louchée, subst. fém.Contenu d'une louche. Une louchée de soupe. La maîtresse (...) allait (...) de l'âtre à la table, avec sa grande louche (...). Elle savait l'ordre des choses: une louchée pour le patron, une pour Saturnin, une pour moi (Giono,Baumugnes,1929, p. 68).Le chevreau s'était gardé entier malgré les louchées de jus que Jourdan lui avait fait entonner par toutes les ouvertures de sa peau (Giono,Que ma joie demeure,1935, p. 168). [luʃe]. 1resattest. a) 1273 «mesure à céréales» (Doc. ds C. Brunel, Recueil des actes des comtes de Pontieu, p. 621); b) xves. [ms.] lochié «contenu d'une louche » (Songe de Pestilence, fol. 202 vods G. Tilander, Glanures lexicographiques, p. 158), rare avant 1822 (Mézière, Jargon ds Esn.); mot essentiellement pic. et flam. (wallon) à l'origine (cf. FEW t. 16, p. 483a), de louche2, suff. -ée (v. ).
BBG.Sain. Arg. 1972 [1907], p. 93.