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LOQUETEUX, -EUSE, adj.
A. − [En parlant d'une étoffe, d'un vêtement] Qui est en loques. J'ai vu le sort de ces enfants rendu inévitable par l'école : ils attendaient ficelés, prêts à être livrés. Leurs vêtements loqueteux, leur chair creuse et tarée attendaient (Frapié, Maternelle,1904, p. 292).La salle (...) ne montra plus que le loqueteux velours de ses sièges et la poussière talonnée de son sol (Queneau, Pierrot,1942, p. 18):
1. Les croûtes, il les gardait longtemps avant d'y mettre la dent, parce que quand elles sont dures et quasi moisies on en mange moins. Il les mendiait de porte en porte, couvert de guenilles si loqueteuses qu'on ne savait plus que par tradition que ç'avait été des habits. Pourrat, Gaspard,1930, p. 175.
[P. anal. En parlant de papiers, de livres] De vieux bouquins loqueteux d'avoir été souvent feuilletés (Genevoix, Raboliot,1925, p. 58).
B. − [P. méton. En parlant d'une pers.] Vêtu de loques. Je vois passer sur des chevaux fourbus des débris de dragons, tout loqueteux et couverts de boue (Goncourt, Journal,1870, p. 598).Ces deux malandrins loqueteux qui ululent à la porte (Huysmans, Marthe,1876, p. 48):
2. Je traverse une petite pièce et je trouve, assises sur le rebord de la fenêtre, ses deux sœurs qui, toutes loqueteuses, avec leurs couettes de cheveux blancs et leur fanchon de madras, ressemblent à des Parques de la Halle. Goncourt, Journal,1871, p. 738.
Emploi subst. Cette escouade de béquillards et de loqueteux qui geignent pitoyablement, le chapeau tendu, quand l'église s'emplit de monde (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 22).Quelques effrayants loqueteux qui ont une fleur fanée à la boutonnière (Morand, Londres,1933, p. 89).
C. − Au fig.
1. Vieilli. Délabré. J'affectionne particulièrement ce ballet loqueteux, poussiéreux (Levinson, Danse,1924, p. 134).
2. [En parlant d'une pers. ou, p. méton., de son esprit, sa pensée] À bout de souffle, sans caractère. C'est, plutôt qu'une œuvre, l'étalage d'un esprit loqueteux où l'on rencontre un peu de tout : de la pitié, de la méchanceté, du déjà dit et du mauvais goût (Renard, Journal,1894, p. 243).
Prononc. et Orth. : [lɔktø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1530 [date d'éd.] subst. « individu dont les vêtements sont en loques, misérable » (Contredictz de Songecreux, fo74 vods Gdf.). Dér., à l'aide du suff. -eux*, de loquette « frange » (1461, Jacques du Clercq, Mémoires, éd. Reiffenberg, III, p. 165 ds Gay, s.v. loquet), dimin. de loque1* ou dér., à l'aide du suff. -eux, et d'un t d'intercalation, de loque1*. Fréq. abs. littér. : 56.