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LOCHER, verbe
A. − Emploi intrans., vx ou littér. Qqc. loche
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.; en partic. un fer à cheval] Être mal fixé et près de se détacher; être branlant. Synon. branler, remuer.Regardez aux pieds de ce cheval, j'entends un fer qui loche (Ac.1798-1878).
Expr. fig.
Avoir toujours quelque fer qui loche. Être d'une santé précaire. (Ds Ac. 1798-1878; Littré).
Il y a quelque fer qui loche. ,,Il y a quelque chose qui fait obstacle (à la bonne marche d'une affaire, etc.)`` (Ac. 1798-1878; ds Littré). Il y a toujours quelque fer qui loche; ou l'affaire est en faillite, ou je n'ai pas de nippes présentables, ou on me propose des choses malhonnêtes (Arnoux, Écoute,1923, p. 151).
2. Au fig. Aller de travers. Synon. clocher.Quand il y a, dans une maison, un détail qui cloche et quand on le laisse locher, toute la maison fout le camp (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 133).
B. − Emploi trans. Qqn loche qqc.
1. Région. (Normandie). Secouer (un arbre) pour en faire tomber les fruits; p. méton. faire tomber (les fruits d'un arbre). Synon. hocher.Mon serviteur, hier, a manqué se casser la margoulette en dégringolant du haut d'un noyer où il lochait des cerneaux (Flaub., Corresp.,1873, p. 59).Pisque t'as point d'ouvrage, loche des pommes à cuire, et pis tu feras quatre douzaines de douillons (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Vieux, 1884, p. 133).
Emploi abs. Les deux bénéficiaires ne pouvaient convenir (...), l'une haute comme trois pommes, et l'autre aussi longue qu'une perche à locher (La Varende, Saint-Simon,1955, p. 11).
2. SUCR. Secouer (la forme; p. méton. le pain de sucre qu'elle contient) pour faciliter le démoulage. Lorsque la masse est suffisamment solide, on loche les pains, en frappant la forme sur un billot de bois (Wurtz, Dict. chim., t. 3, 1878, p. 65).On loche de temps en temps quelques formes; c'est-à-dire qu'on les retourne, et qu'on dégage le pain, en frappant les bords de la forme sur un billot de bois (Rouberty, Sucr.,1922, p. 95).
REM.
Lochage, subst. masc.Action de locher (supra B 2); résultat de cette action. Les pains sont ensuite soumis à un nouveau lochage (...). On loche définitivement; on enlève les formes (Rouberty, Sucr.,1922p. 96).
Prononc. et Orth. : [lɔ ʃe], (il) loche [lɔ ʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. a) ca 1170 « agiter (un hanap) » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 3821); b) 1740 norm. « secouer un arbre pour en faire tomber les fruits » (Liger, Nouvelle Maison rustique, t. 2, p. 532); c) 1759 « détacher le sucre des formes » (Rich.). B. Verbe intrans. a) ca 1174-77 « se détacher, se soulever » (Renart, éd. M. Roques, 5654); b) 1560 avoir toujours quelque fer qui loche (Grevin, Les Esbahis, I, 1 ds Hug.); 1690 il y a toujours quelque fer qui loche (Fur.). Mot d'orig. incertaine. D'apr. Diez 627 il est à rattacher au m. h. all. lücke « peu tendu, mou, branlant » (cf. l'all. locker « branlant »). EWFS, suivi par FEW t. 16, p. 488, propose d'y voir l'a. b. frq. *luggi qui correspond au m. h. all. lücke, d'où en gallo-roman un dér. en -icare. Cette étymol. n'est pas très convaincante étant donné qu'elle n'explique pas le o ouvert du mot fr. et que l'all. locker n'apparaît qu'à une date relativement récente, son existence en a. b. frq. est donc sujette à caution. Brüch (Z. rom. Philol. t. 39, 1919, p. 200) fait remonter le mot à l'a. nord. loka « laisser pendre ». Le changement de c intervocalique en ch rend cette étymol. suspecte. Tilander (Romania t. 52, 1926, p. 488 sqq.) considère que eslochier, qu'il fait remonter à un lat. *eslocicare (lui-même dér. de locus, v. lieu), est la forme primitive et que lochier pourrait en être issue par dér. régressive.