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LITIÈRE, subst. fém.
A. −
1.
a) Couche de paille ou d'autres matières végétales souples et absorbantes qu'on étend pour le couchage des animaux. La chaude litière de l'étable (Pergaud, De Goupil,1910, p. 64).
b) Couche de choses, de débris qui jonchent le sol. Des sommes fabuleuses passent de main en main. Le sol est jonché de feuilles de couleur, comme un champ de courses. À cette litière d'ordres jetés viennent s'ajouter les serpentins déroulés du ticker, indiquant les cotes (Morand, New-York,1930, p. 59).
PÉDOL. Résidus végétaux (feuilles et brindilles) encore inaltérés ou peu altérés qui couvrent le sol (d'apr. Agric. 1977).
2. Faire litière. Coucher. Janin à l'endroit de Rachel ne compte pas (...) c'est affaire d'argent et de lit, si elle lui faisait pension ou si elle avait fait litière quelconque, l'animal ne brairait plus (Sainte-Beuve, Corresp., t. 5, 1843, p. 64).
3. Au fig. Faire litière de.Sacrifier une chose de valeur à quelque chose. Quand on vit que je faisais litière des talents supérieurs à une médiocrité avérée, (...) on me pria (...) d'envisager le théâtre à un autre point de vue que celui de la tragédienne préférée (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 82).Il sentait une secrète sympathie pour cet homme qui faisait ainsi litière de tout respect humain à cause d'une femme (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 486).
Vx. Répandre à profusion, dilapider, galvauder une chose de valeur. Et puis, au fait, qu'aurait-on à craindre? (...) Que je courusse encore après la gloire? Je m'en suis gorgé, j'en avais fait litière (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 820).
B. − Lit généralement couvert et clos, posé sur deux brancards et porté soit à bras d'hommes, soit par des bêtes de somme. Nous avancions vers le désert. Devant nous cheminait le prince, porté sur une litière fermée; nul de nous ne pouvait le voir (Gide, El Hadj,1899, p. 346).
Synon. de civière, brancard.Mais quelques hommes s'étaient éloignés; ils revinrent avec des branches coupées. Alors, en une minute, une litière fut faite (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Souv., 1882, p. 169).
Prononc. et Orth. : [litjε:ʀ]. Ac. 1694 litiere, Ac. 1740 -iére, dep. 1762 -ière. Étymol. et Hist. 1. a) Fin xies. judéofr. « couche d'objets » (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1, p. 89); b) 1150 « couche de paille pour les bêtes » (Le Conte de Floire et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, 1432); ca 1200 faire litière de (en parlant de pers.) « couvrir le sol des cadavres (des ennemis) » (Aliscans, éd. E. Wienbeck, W. Hartnacke, P. Rasch, CXXI, a 3); xiiies. « jouir (d'une femme) » (Marguet Convertie ds Jubinal, Nouv. recueil, t. 1, p. 318 : Maint home font de vous litière); fin xvies. av. 1614 « faire usage habituellement » (Brantôme, Rodomontades espaignolles, VII, 74 ds Hug.); 1611 « mépriser, faire peu de cas de » (Cotgr.); 2. a) ca 1155 « brancard, civière (pour transporter des blessés ou des morts) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 8884); b) 1311 « sorte de chaise à porteurs » (Arch. du Pas-de-Calais ds Gay); c) 1680 au fig. en litière « à l'abri des indiscrets » (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 6, p. 408). Dér. de lit*; suff. -ière*; cf. b. lat. lect(u)arius, adj. (dér. de lectus « lit ») « qui a trait au lit » et neutre plur., subst., lect(u)aria « litière » et « literie ». Fréq. abs. littér. : 425. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 602, b) 770; xxes. : a) 713, b) 450.