| ![]() ![]() ![]() ![]() LASSÉ, -ÉE, part. passé et adj. I. − Part. passé de lasser*. II. − Emploi adj. A. − Qui éprouve, qui manifeste une grande fatigue physique. Démarche lassée; pieds lassés; d'un geste, d'un ton lassé. Tout le long des chemins je pensais à Ulysse et à ses compagnons (...) au sommeil de leurs membres lassés sur le sable sec des promontoires (Taine, Voy. Ital., t. 1, 1866, p. 54).Atlas porte le monde, et l'on entend le pôle Craquer quand le géant lassé change d'épaule (Hugo, Légende, t. 3, 1877, p. 104). B. − Qui éprouve une fatigue mentale, morale, affective ou psychique. Cœur, esprit lassé; curiosité lassée. Voudriez-vous de cette âme lassée, de cet esprit fatigué, quoique le cœur soit resté pur et enfant? (Balzac, Lettres Étr., t. 2, 1842, p. 37).Les paroles lassées des traîtres, les à quoi bon, qui, Jaurès mort, emporteront le bateau à la dérive (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 341). ♦ Lassé de.Dégoûté de : Mon cœur, lassé de tout, même de l'espérance,
N'ira plus de ses vœux importuner le sort;
Prêtez-moi seulement, vallon de mon enfance,
Un asile d'un jour pour attendre la mort.
Lamart., Médit.,1820, p. 77. − Emploi subst. masc. J'entrais dans un grand étonnement, Moi le lassé qui rêve d'être un ironique, D'ainsi revivre sensuel et platonique (Verlaine,
Œuvres compl., t. 3, Dédicaces, 1890, p. 97).Les lassés de la vie (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 333). Prononc. : [lɑse] et [-a-]. Fréq. abs. littér. : 608. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 021, b) 730; xxes. : a) 1 145, b) 633. |