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LANIÈRE, subst. fém.
A. − Bande longue et étroite (de cuir ou d'une autre matière souple) servant de lien ou d'attache. Synon. partiel courroie.Lanière de cuir; lanière d'un fouet, d'un martinet; lanières cinglantes, sifflantes; coup de lanière; tresser des lanières; découper en lanières. Vois-tu comme mes petites lanières me font mal? On les a beaucoup trop serrées. Si je ne les décroise pas dans un instant, je vais avoir une marque sur le pied (Louÿs, Aphrodite,1896, p. 48).Un enfant de treize ans, (...) le torse traversé en biais par une lanière de fourrure grise (Gide, Voy. Congo,1927, p. 91):
Quand elle m'ouvrit, elle portait (...) des souliers découpés, talons très hauts, dont les lanières s'enroulaient autour de ses jambes : sa collection de souliers aurait fait pâlir un fétichiste. Beauvoir, Mandarins,p. 174.
Rare. [P. ell. du déterminé] Elles chaussaient des lanières rappelant le cothurne selon Talma (Proust, Temps retr.,1922, p. 723).
P. métaph. et au fig. [En parlant d'un élément météor. de la nature qui saisit, cingle, fouette, ou qui tombe en flèches] Lanières de l'ouragan, de la pluie. Des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner (Zola, Germinal,1885, p. 1133).L'hiver était revenu cingler les passants à coups de fines lanières (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 75).
B. − P. anal. Bande longue et étroite.
1. [En parlant de la chair, de la peau arrachée] Tailler des lanières dans la peau d'un homme vivant (About, Nez notaire,1862, p. 92).Ils [les invincibles tortionnaires du vieux temps] (...) vous découpaient des lanières d'épiderme dans le râble (Huysmans, Là-bas, t. 2, 1891, p. 150).
2. Littér. Lanières de brume, de brouillard; lanières d'herbes. D'autres [brasiers] étiraient vers le haut des lanières de feu et de fumée (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 133).
3. GÉOGR. (agraire). ,,Parcelle cadastrale ou cultivée présentant une forme en rectangle dont la longueur est au moins six fois supérieure à la largeur`` (Thinès-Lemp. 1975). [Il] jetait sur tout l'Occident de l'Europe ce tapis de champs en rubans, en lanières, que vingt siècles n'ont pu changer et qui tourne encore aujourd'hui autour de nous en éventail (Guéhenno, Journal « Révol. »,1937, p. 83).En Aquitaine, dans les Alpes, dans les Pyrénées, en Provence, (...) les lanières couvrent les plaines alluviales et les terrasses, tandis que versants et collines se tapissent d'enclos irréguliers (Meynier, Paysages agraires,1958, p. 35).
Prononc. et Orth. : [lanjε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1160 (Eneas, éd. J.-J. Salverda De Grave, 9158). Dér., à l'aide du suff. -ière, de l'a fr. lasne « lanière » (xiies. ds Gdf. et T.-L.), mot issu, par métathèse consonantique [sous l'infl. de laz « lacet »], de l'a fr. *nasle, que l'on peut restituer d'après le wallon nale « ruban » et le dér. nalière « lacet de cuir » (xiiies. ds Romania t. 39, p. 239-240). *Nasle représente l'a. b. fr. *nastila « lacet » (cf. l'all. Nestel, de même sens). FEW t. 16, p. 598b. Fréq. abs. littér. : 209. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 254, b) 388; xxes. : a) 332, b) 263. Bbg. Atkinson Jenkins (T.). Fr. etymologies. Mod. Philol. 1913, t. 10, p. 440. - Bugge (S.). Étymol. fr. et rom. Romania. 1874, t. 3, p. 154.