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LANDE, subst. fém.
A. − Terre inculte et le plus souvent sans relief de la zone tempérée, résultant généralement de la dégradation de la forêt, où poussent des plantes sauvages, parfois quelques arbres; partie de l'espace correspondante. Lande aride, déserte, rase. Comme en leur soleil d'or l'Armorique ou l'Irlande Ont des brouillards pensifs couchés sur une lande (Banville, Cariat.,1842, p. 36).C'était un pays âpre et dur, tout en landes d'ajoncs et de bruyères (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 245):
Sur la zone lumineuse, dont la teinte tournait au rose, une forme bizarre se profilait, qui de loin ressemblait à un compas tenu par un géomètre invisible et mesurant la lande. C'était un berger monté sur ses échasses, marchant à pas de faucheux à travers les marécages et les sables. Gautier, Fracasse,1863, p. 78.
SYNT. Lande bretonne, désolée, immense, incendiée, inculte, monotone, nue, parfumée, pierreuse, sablonneuse, sauvage, stérile; lande grise, noire, rousse, verte; lande à genêts; sur la lande, à travers la lande.
P. méton.
Milieu géographique et social correspondant. Bien sûr, nous avons de la famille : dans la lande, tout le monde est cousin (Mauriac, Asmodée,1938, II, 7, p. 85).
Ajonc qui pousse sur cette terre; ensemble de ces plantes. Une éminence, où poussaient des genêts et des landes alors toutes blanches de givre (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 263).Sur le continent (...) des fermes (...) où la lande étincelle dans les cheminées, plus belle qu'à la floraison de Pâques (Queffélec, Recteur,1944, p. 7).
B. − P. métaph. et au fig. Cette fois (...) la question ne s'égarerait point sur les hautes landes spéculatives, au modelé changeant (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 298).
En partic., au plur. Parties ennuyeuses, longueurs d'un livre, d'un récit. Tout l'ennui de cette vie sans intérêt que menait Julien est sans doute partagé par le lecteur. Ce sont là les landes de notre voyage (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 413).
REM.
Landier, subst. masc.,région. (Ouest). Ajonc. Qu'à votre chaperon passiez blanches coquilles, Jaunes fleurs de landier, ou bien quelques bluets (Brizeux, Marie,1840, p. 81).
Prononc. et Orth. : [lɑ ̃:d]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début xiies. « terrain boisé » St Brendan, 390 ds T.-L. : eissirent dous urs de la lande [de saltu]); ca 1200 (Aiol, éd. W. Foerster, 49 : Es landes de Bordele); 1514 (Coutume de Labourd, Nouv. coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 4, p. 969 a : Si aucun... met feu aux landes ou boscages...); cf. 1778 Bordeaux (Arch. hist. Gironde, nouv. série, 1, 266, Mém. de Brémontier ds DAG, § 201, t. 1, p. 116 : on comprend... sous le nom de lande toute espèce de terrein, bon ou mauvais, non cultivé et qui ne produit que quelques herbes et arbustes continuellement broutés par les bestiaux auxquels ils servent de pâture). D'un gaul. *landa que l'on peut restituer d'apr. l'irl. land, lann, le cymrique llan, le cornique lan qui signifient, le plus souvent dans des composés, « plaine, espace dégagé » et « pièce de terre clôturée, enclos » (Thurneysen, p. 65; Dottin, p. 264; à ces mots se rattache le germ. *landa- « terre » [all. Land], Kluge20, s.v. Land). Le type *landa est attesté dans une grande partie de l'anc. domaine gaul. : a. ital. landa (DEI); cat. [Capcir] landa; Alava landa [1257]; aragonais landa « champ, terre cultivable » [in campo de Landas, 1096] (J. Hubschmid, Pyräneenwörter, p. 48); navarrais landa « champ, pièce de terre » [Pampelune, topon. lat. médiév. 1189], labourdan landa « id. » [lat. médiév. 1096], biscaien, guipuscoan id. (Hubschmidt. 2, p. 73); domaine gasc. : lat. médiév. lana [Saint-Mont, Gers 1085; cf. ca 1130 Pseudo-Turpin, De Vita Karoli Magni, cap. 11 ds Du Cange, s.v. landa 1 : in landis Burdigalensibus]; a. gasc. lana [topon. Lanepla, Pyrénées-Atlantiques, xes.], landa [anthropon., Gimont, Gers, 1150]; lena [Comminges, 1186] ds DAG, loc. cit., p. 114; domaine d'oil : lat. médiév. landa dep. 838-839 [Cart. de Redon, Ille-et-Vilaine ds Nierm.]. V. aussi topon. datés ds J. Lemoine, Topon. du Pays basque et des Pays de l'Adour, Paris, Picard, 1977, pp. 217-218 et Longnon, no2766. Fréq. abs. littér. : 632. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 612, b) 777; xxes. : a) 848, b) 1 238.