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JOUTER, verbe intrans.
A. −
1. HIST. Combattre à cheval, avec la lance. Jean de Neufchâtel (...) et le comte d'Eu, qui venait d'être armé chevalier par le duc de Bourbon, joûtèrent pour un diamant de la valeur de cent écus (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 10).Le long de la route, il s'arrêtait de trois en trois milles pour joûter contre tout venant (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 119).
Emploi trans. Me voici tout prêt et armé de toutes pièces pour joûter trois coups de lance, trois coups d'épée et trois coups de dague (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 1, 1821-24, p. 182).
2. P. anal.
a) ,,Combattre avec de longues perches sur l'eau`` (Ac. 1935). V. joute A 2 a.
b) [Le suj. désigne un animal] Courir au cirque des Taureaux et (...) y acclamer la bête sanglante joutant avec de beaux hommes (Barrès, Sang,1893, p. 145).
B. − P. ext. Lutter, rivaliser avec quelqu'un (dans un certain domaine). C'est à toi de savoir si tu veux jouter avec un diplomate qui me paraît diablement roué (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 279).Toute la Bretagne se crut offensée par le récit de Varillas; plusieurs écrivains joutèrent contre lui (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 620).Ce talent de rimer par lequel elle avait un moment émerveillé le monde et jouté, tout enfant, avec M. de Benserade (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 118).V. ajustement ex. 7.
Jouter de + compl. indiquant sur quoi porte la rivalité.Jouter d'adresse, d'élégance, de verve, de zèle. Vauvinet cligna d'un œil en regardant Bixiou, grimace que font les maquignons pour se dire entre eux : « Ne joutons pas de finesse » (Balzac, Comédiens,1846, p. 332).Les eaux d'un aqueduc romain y formaient un long bassin, où les dames du harem (...) trouvaient un grand plaisir à s'asseoir dans des nacelles pour jouter de vitesse les unes avec les autres (Tharaud, Rayon vert,1941, p. 94).
Jouter à qui + fut. ou cond.Bonaparte ne disait pas un mot, Changarnier ne faisait pas un geste; l'un ne bougeait point, l'autre ne soufflait pas; tous deux semblaient jouter à qui serait le plus statue (Hugo, Nap. le pt,1852, p. 34).C'était un bruit de voix continuel, et chacune semblait joûter à qui parlerait le plus longtemps et le plus haut (Kock, Âne M. Martin,1862, p. 21).
P. anal. [Le suj. désigne un animal, une chose] La tribu qui chasse et pêche, Qui vit libre, et dont la flèche Jouterait avec l'éclair (Hugo, Orient.,1829, p. 17).Comme le lièvre joûtant avec la tortue, mon idée arrive au but, ensuite elle laisse ramper l'autre (la parole) et court ailleurs (Vigny, Journ. poète,1841, p. 1155).
Prononc. et Orth. : [ʒute], (il) joute [ʒut]. Ac. 1694 et 1718 : jouster; Ac. 1740 : joûter; dep. 1762 : jouter. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 juster « rapprocher, réunir, rassembler (des hommes morts au combat) » (Roland, éd. J. Bédier, 2181); id. spéc. « rassembler, ordonner (les divisions qui vont attaquer) » (ibid., 3252); id. juster bataille « engager, livrer une bataille » (ibid., 2761); id. juster a [aucun] « se mesurer à quelqu'un en combat singulier [à cheval et à la lance] (ibid., 3169); 2. fig. a) 1174-76 a sei juster « gagner pour soi, faire entrer dans son parti » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, 861 ds T.-L.), emploi isolé; b) 1555 jouster « lutter contre » (V. Philieul, trad. de Plutarque, L. I, sonn. 135 ds Hug. : Mais à ce bon penser un autre jouste); c) 1718 « disputer, rivaliser avec » (Ac.); 3. 1559 faire jouxter des coqs (Amyot, Antoine, XL ds Œuvres, éd. G. Walter, t. 2, p. 895). Du lat. vulg. *juxtare proprement « être attenant, toucher à » (v. jouxter), dér. de juxta, v. jouxte. Fréq. abs. littér. : 41.