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IVRAIE, subst. fém.
A. − Plante de la famille des Graminées particulièrement nuisible aux céréales et provoquant une espèce d'ivresse. C'était la moisson, et aucune ivraie ne doublait chaque épi, aucune nielle chaque bleuet (Giraudoux, Ondine,1939, III, 3, p. 183):
1. Les racines du chiendent sont quelquefois confondues avec celles de l'ivraie vivace ou raygrass (lolium perenne, L); mais celles-ci se distinguent en ce qu'elles sont beaucoup plus courtes, très-chevelues aux articulations, et moins blanches. Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 187.
B. − P. métaph. et au fig. [P. allus. à la parabole de l'Évangile (Matth., XIII, 24-30)] Réalité maléfique et nuisible. Le diable a été homicide dès le commencement; c'est le semeur d'ivraie dans le champ du père de famille, Satan, l'auteur de tous les maux; il mange de la chair et du sang (Théol. cath.,t. 4, 1, 1920, p. 354).L'ennemi, à leurs yeux [de certains nationalistes], détenait seul la formule de vie. Les idées de Sorel et de Maurras, étouffées chez nous par l'ivraie démocratique, comme elles avaient germé, comme elles avaient levé en Italie et en Allemagne! (Mauriac, Cah. noir,1943, p. 375).
[Avec l'idée de passer au crible] Séparer le bon grain et l'ivraie. Discerner le bien et le mal, les bons et les méchants, le vrai et le faux. La quatrième République se trouve prise dans un dilemme : châtier les grands coupables, séparer le bon grain de l'ivraie, mais aussi rétablir les libertés publiques et d'abord la liberté d'opinion (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 439):
2. La préoccupation, de plus en plus grande, d'aller au delà de la simple connaissance des titres et de séparer le bon grain de l'ivraie a donné naissance, au début du xxesiècle, à un nouveau type de documentation bibliographique : les recueils d'analyses ou, comme on dit en pays anglo-saxon, d'abstracts. Civilis. écr., 1939, p. 24-16.
Loc. Ne recueillir que de l'ivraie. ,,Être mal payé de ses peines`` (Littré).
Prononc. et Orth. : [ivʀe]. Ac. 1694, 1718 : yvroye; 1740 ivroye; 1762 : ivroie, puis ivraie. Étymol. et Hist. Ca 1223 p. allus. à Matth. xiii, 27 (Gautier de Coinci, éd. Fr. Kœnig, II Mir. 17, 242, t. 4, p. 104). Du lat. vulg. ebriaca herba, planta « ivraie » (de ebriacus, v. ivre, cette plante étant réputée causer une sorte d'ivresse). La voyelle initiale serait due à l'infl. de ivre d'apr. Bl.-W.1-5alors qu'elle est expliquée phonétiquement par Fouché, p. 457. Fréq. abs. littér. : 80.