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ITALIEN, -IENNE, adj. et subst.
D'Italie.
I. − Emploi adj. et subst. [En parlant d'une personne]
A. − Emploi subst. Celui, celle qui est né(e) en Italie, qui y vit, qui en est citoyen ou qui est originaire de ce pays. La veuve : certainement une Italienne. Veuve d'officier sans doute. Quelle décence dans son geste! Quelle tendresse dans son regard! Comme son front est pur! (Gide, Caves,1914, p. 850).Je n'ai jamais rencontré d'Italiens quelconques et incolores. Ceux que j'ai connus étaient, ou très charmants, ou ratés (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 324).
En partic. (Chez) l'Italien. (Chez) le restaurateur, l'épicier qui vend de la cuisine ou des produits typiques de ce pays :
1. − Vous m'emmenez dîner? − Je suis venu pour ça (...). Il demanda : « Où voulez-vous aller? Chez l'Italien? − Chez l'Italien. » Elle n'était pas contrariante; elle le laissa choisir leur table, elle commanda comme lui des peperoni et un ossobuco... Beauvoir, Mandarins,1954, p. 52.
THÉÂTRE
Les Italiens (p. ell. de comédiens). Troupe installée à Paris de 1659 à la fin du xviiiesiècle et qui, à l'origine, se consacrait au répertoire de la comédie italienne. Aller aux Italiens. (Dict. xixeet xxes.).
Théâtre des Italiens ou, p. ell., les Italiens. Ancien théâtre de Paris où l'on jouait des opéras italiens :
2. Ce soir-là, tout Paris resplendissait aux Italiens. On donnait La Norma. C'était la soirée d'adieu de Maria-Felicia Malibran. La salle entière (...) s'était levée et rappelait la cantatrice dans un tumulte glorieux. Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 311.
B. − Emploi adj. Chanteur, paysan italien. Le petit professeur italien qui ressemble à un polichinelle de la Commedia de l'Arte [sic]; de petits yeux brillants et malicieux, des taquineries d'enfant (Green, Journal,1942, p. 268).
II. − Emploi adj. [En parlant d'une chose]
A. − Qui est propre à l'Italie et aux Italiens. Botte, péninsule italienne. La vision italienne est une sensualité; les yeux jouissent des couleurs, comme la langue d'un fruit juteux et parfumé (Rolland, J.-Chr., Nouv. journée, 1912, p. 1444).Une campagne de mûriers, de verdure, de villas et toute cette forêt dont les cyprès parachèvent le caractère italien (Barrès, Cahiers, t. 11, 1916, p. 177).Cette aile, bâtie dans le goût italien, à la manière des palais dont Claude Gelée aime à semer ses paysages, faisait avec la sombre façade un parfait contraste (Gracq, Argol,1938, p. 24):
3. ... il y a quelques années, la France s'enthousiasma pour l'Italie. Tout ce qui était italien provoqua du jour au lendemain l'admiration : spaghettis, tranches et romances napolitaines, peintures et cartes postales, fascisme, solfatares, saucisson de Milan, etc. Fargue, Piéton Paris,1939, p. 228.
SYNT. Art, opéra italien; littérature, musique, peinture italienne; (en partic. primitifs italiens; école italienne); fascisme italien; formation de l'unité italienne; renaissance italienne.
HISTOIRE
République italienne. ,,Nom que prit en 1802 la république cisalpine, lorsqu'elle eut Bonaparte pour chef`` (Littré).
Républiques italiennes. États indépendants que formèrent la plupart des villes de la haute Italie, au xiiesiècle :
4. C'est (...) hors de Florence (...) que l'esprit de la Renaissance devait trouver son expression tout à fait claire. Le rôle historique des républiques italiennes, si l'on en excepte Venise, était fini. Exténuées par leurs luttes intérieures et l'exercice sans frein de leur liberté passionnelle, elles étaient au bout de leur effort. Faure, Hist. art,1914, p. 392.
B. − Loc. adv. À l'italienne. À la manière des Italiens. Il reconnut un bénédictin, quand ce prêtre chanta : Dominous vobiscoum, car l'abbé Gévresin lui avait appris que les bénédictins prononçaient le latin à l'italienne (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 256).La galerie ouverte qui fait le charme de cette maison à l'italienne, de plain-pied avec la cour sablée qui continue le jardin (Gide, Porte étr.,1909, p. 581).
[P. réf. à la Commedia dell'Arte, ou à la tradition populaire de chanteurs improvisateurs] :
5. ... à un oiseau qui se trouvait là dans une cage (...). « Pauvre petit! Tu meurs de langueur! Comme je te plains! Comme tu dois souffrir en entendant les troupes de tes semblables qui t'appellent et partent sur les vents pour des pays inconnus! (...) » Elle improvisait volontiers ainsi, à l'italienne, des sortes de poèmes parlés qui ne manquaient ni d'abondance, ni de force. Maurois, Ariel,1923, p. 270.
En partic.
ART CULIN. Accommodé à l'huile d'olive, à la sauce tomate et au parmesan. On se décida pour un potage queue de bœuf, des rougets de roches grillés, un filet aux cèpes, des raviolis à l'italienne, des gelinottes de Russie (Zola, Œuvre,1886, p. 353).Pâtes, sauces à l'italienne (Ac. Gastr.1962).
DÉCORATION. Chambre à l'italienne. ,,Chambre (...) ornée de colonnes, d'un plafond à caissons, et dont les murs étaient décorés de peintures rappelant la fresque`` (Havard t. 3 1889). Rideau* à l'italienne.
TECHNOL. (reliure). Format à l'italienne. ,,Format dans lequel les lignes du texte sont parallèles au grand côté du feuillet`` (Comte-Pern. 1963). Cf. (format) à la française, s.v. français II B.
III. − Emploi adj. et subst. masc., LING.
A. − Emploi subst. masc. Langue parlée en Italie, issue du latin. Italien dialectal; parler, savoir l'italien; emprunts à l'italien (v. italianisme B). Quant à l'italien, j'ignore la meilleure grammaire. J'avais autrefois celle de Vergani, Garnier éditeur (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1893, p. 187).Au xixesiècle, la figure des mots étrangers, même les plus usuels, change et se barbarise. L'italien avait donné brave, il redonne bravo (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 83).
B. − Emploi adj. Qui est propre à cette langue, qui en a les caractéristiques. Le oua-ouaou, c'est le bravo poussé au paroxysme; (...) alors que, transporté, ravi, le larynx oppressé, on ne peut plus prononcer du mot italien « bravo » que le cri guttural oua-ouaou (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 85):
6. ... et le drôle (...) se hâta d'accourir près de la portière, où il se plongeait en courbettes, sans lever les yeux du sol, et répétant continuellement : − Ah! grand princé! Douc magnanimé! Ce cruel accent italien redoubla l'hilarité du duc qui fut aux larmes, sitôt qu'il eut toisé l'animal. Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 10.
REM. 1.
Italo-, élém. form.représentant italien entrant dans la constr. de composés adj., les autres élém. désignant un ensemble géographique et humain, et signifiant « qui est relatif à la fois à l'Italie et à ses habitants, et à d'autres pays, d'autres peuples ».a) [L'adj. est composé de 2 élém.] α)
Italo-allemand, -ande. Commerce italo-allemand (Maurras, Kiel et Tanger,1914, p. 187).
β)
Italo-anglais, -aise. Il se fait 1.000 francs par mois, comme expéditeur de dépêches télégraphiques italo-anglaises (Amiel, Journal,1866, p. 324).
γ)
Italo-espagnol, -ole. Village italo-espagnol (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 209).
δ)
Italo-serbe. Les armées franco-anglaises et italo-serbes (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 127).
b) [L'adj. est composé de 3 élém.] Dis-moi quelques impressions de Tunis, − j'entends sous le rapport des fermentations franco-italo-indigènes, si tu as perçu quelques sons curieux (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1912, p. 423).
2.
Italianité, subst. fém.a) Caractère propre à l'Italie et aux Italiens. La jeune Italie, certes toujours dévouée à ses madones et à ses saints, mais fière de sa race latine, soutenue par son gouvernement, défendue auprès des hommes politiques américains par ses grands quotidiens (...), visitée régulièrement (...) par des propagandistes fascistes qui en entretiennent « l'italianité » (Morand, New-York,1930, p. 101).Il [Cesare Battiste] sentait (...) une vieille tradition des Italiens de Trieste (...) cherchant (...) l'italianité pour résister (...) aux Allemands (Wicart, Orateur, t. 2, 1936, p. 161).b) Rare. Appartenance au territoire italien. Si l'italianité de Fiume est respectée dans son principe, on admettra dans les environs, dans les pays d'alentour un partage territorial qui pourra être garanti par la Société des Nations (Barrès, Cahiers, t. 2, 1919, p. 146).
3.
Italiennement, adv.À la manière italienne. Aussitôt que je vous ai vue, dit-il en pur toscan et d'une voix italiennement mélodieuse, je vous ai aimée (Balzac, Marana,1833, p. 82).
Prononc. et Orth. : [italjε ̃], fém. [-jεn]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1265 ytaliiens subst. masc. plur. « habitants de l'Italie » (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, III, 1, 3); 2. 1512 subst. masc. « langue italienne » (J. Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, t. 1, p. 33); 3. 1786 subst. masc. plur. Italiens « théâtre parisien ayant interprété à l'origine le répertoire de la commedia dell'arte » (Staël, Lettres jeun., p. 73). Soit dér. du nom d'Italie, soit empr. à l'ital. italiano « relatif à l'Italie » (1remoitié du xives., Alighieri ds Batt., 91), « habitant de l'Italie » (id., Guido da Pisa, I-187,ibid.), « relatif à la langue latine » (av. 1519, Leonardo 2, 649,ibid.), dér. de Italia, se rattachant comme le fr. au lat. Italia. Fréq. abs. littér. : 4 018. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 976, b) 5 572; xxes. : a) 5 166, b) 5 041. Bbg. Quem. DDL t. 15; 12, 17 (s.v. italo-).