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INVITER, verbe
I. − Emploi trans.
A. − Prier de venir (en un lieu), d'assister ou de prendre part (à). Synon. convier.Inviter qqn à un bal, une cérémonie religieuse, une fête, un mariage, un repas; inviter qqn à sa table, chez soi, au restaurant.
1. Qqn invite qqn à
Qqn invite qqn à + subst.Je l'inviterais bien au cinéma, mais pour qu'elle voie des films pleins de gigolos nus, merci! (Montherl., J. filles,1936, p. 1033).Les jeunes gens des auberges de la jeunesse m'avaient invité à leur congrès, à Toulouse (Guéhenno, Journal « Révol. »,1938, p. 139):
1. Je venais vous inviter à la bénédiction de mon lit de mariée, demain, après-midi, à trois heures; à la bénédiction, et au coup de vin, avec M. le curé. Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 3.
Qqn invite qqn à + inf.Ce sera une autre qu'il invitera à danser − mais je saurai que c'est moi qu'il aime (Anouilh, Répét.,1950, II, p. 41).
2. Qqn invite qqn.Ma femme m'a offert d'inviter M. de Clayet. Vous avez passé la soirée avec lui chez moi (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 38).Des danseurs invitent des danseuses en leur prenant par derrière les rubans de leur bonnet (Goncourt, Journal,1863, p. 1228).
Emploi pronom. réciproque :
2. ... le grand jour de la fête, (...) les parents, fournisseurs de la cour, fonctionnaires supérieurs, grands bourgeois, officiers, faisaient maintenant bande à part, s'invitant mutuellement et passant le dimanche dans telle ou telle propriété de famille des environs... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 126.
3. Qqn invite.Synon. recevoir.Je ne vous ai pas présentée, disait la maîtresse de maison à Odette, parce qu'on n'aime pas beaucoup aller chez elle et elle invite énormément (Proust, Sodome,1922, p. 748).
4. En partic., emploi pronom. réfl. Assister ou prendre part (à quelque chose) sans en avoir été prié. Il s'invite sans façon à déjeuner chez nous pour le lendemain (Goncourt, Journal,1865, p. 195).
B. − P. ext.
1.
a) Engager, inciter quelqu'un (à). Synon. entraîner, exhorter, porter, presser.
Qqn invite qqn à
Qqn invite qqn à + subst.− Puisque vous m'invitez à la franchise, j'avoue que j'ai eu un mouvement d'humeur (About, Roi mont.,1857, p. 122):
3. Quand Dostoïevsky ose opposer sa triste église orthodoxe (qui d'ailleurs tient si grande place dans son œuvre) à l'église de Dieu, il invite tout de même à des comparaisons écrasantes. Claudel, Corresp. [avec Gide], 1923, p. 239.
Qqn invite qqn à + inf.L'évêque, mitre en tête, invita l'assistance à prier pour obtenir le secours divin que la persévérance exige (Billy, Introïbo,1939, p. 136).Le gouvernement français sera invité à faciliter à ces soldats démobilisés leur passage dans la vie civile (Gide, Journal,1943, p. 173).
Qqn invite qqn.Faire des avances à. La servante ne prenait plus la peine de dissimuler son manège et l'invitait d'un sourire aguichant (Aymé, Travelingue,1941, p. 28).
b) En partic. Prier instamment quelqu'un. Synon. enjoindre, ordonner, sommer.Madame de Gueldre avait dit durement et crûment à Juvisy ce qu'elle pensait de cette façon de faire, l'invitant à venir chez elle le moins possible (Gyp, Passionn.,1891, p. 106).Mon enfant, vous voyez, je suis très calme. Je pourrais doubler votre punition. Je vous invite seulement à ne pas ajouter un mot (Mauriac, Asmodée,1938, I, 2, p. 19):
4. En vue d'éviter qu'il y ait collision entre les forces britanniques et les forces françaises, nous vous invitons à donner aux troupes françaises l'ordre immédiat de cesser le feu et de se retirer dans leurs cantonnements. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 192.
2. Au fig.
a) Inciter, porter à, pousser à.
Qqc. invite qqn à
Qqc. invite qqn à + subst.Le brouillard fond, les sentiers au loin s'éclairent, la terre nue est criblée de rayons. L'ombre d'une aile m'invite au voyage (Alain, Propos,1931, p. 1006).
Qqc. invite qqn à + inf.Une témérité (...) dangereuse (...) nous invite à trop présumer de nous-mêmes (Gilson, Espr. philos. médiév.,1932, p. 8):
5. ... les textes admirables que j'ai tenu à citer abondamment paraissent à quelques-uns (...) des signes très graves de quelque chose qui est parfois nommé poésie et que notre temps, par cent moyens démoniaques, nous invite sans cesse à oublier. Béguin, Âme romant.,1939, p. xvii.
[P. ell. du compl. d'obj. dir.] Qqc. invite à
Qqc. invite à + subst.L'ombre tiède du parc invitait à la flânerie (Martin du G., Thib., Belle sais., 1923, p. 901).La vieillesse invite à l'égoïsme (Gide, Journal,1927, p. 863).
Qqc. invite à + inf.C'était là vraiment une demeure confortable qui invitait à rester (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Bar., 1887, p. 1304).Voilà certes de beaux documents [des estampes] et qui invitent à rêver (Tharaud, Tragédie de Ravaillac,1913, p. vii).
b) Littér. Attirer :
6. Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime; Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours; Quand tout change pour toi, la nature est la même, Et le même soleil se lève sur tes jours. Lamart., Médit.,1820, p. 81.
II. − Emploi intrans., JEUX. Jouer une carte au whist de manière à faire connaître son jeu à son partenaire pour l'engager à l'appuyer. Inviter au roi. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Invitatif, -ive, adj.,rare. Qui invite. Synon. engageant, inviteur.Il leva le bras d'un mouvement invitatif et bon enfant (R. Bazinds Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : [ε ̃vite], (il) invite [ε ̃vit]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1356 « prier quelqu'un de se rendre, de se trouver à quelque endroit, d'assister ou de prendre part à quelque chose » (cité ds Rec. gén. des anc. lois fr., par MM. Decrusy, Isambert, Jourdan, t. 4, p. 781); 1585 pronom. (N. du Fail, Contes d'Eutrapel, xvii ds Œuvres facétieuses, éd. J. Assézat, II, 78); d'où 1786 un invité part. passé subst. (Staël, Lettres jeun., p. 73 : la moitié des invités est déjà partie); 2. 1607 « (d'une chose) attirer, exciter, inciter à faire quelque chose » (Malherbe, Poésies, XIX, 176 ds Œuvres, éd. L. Lalanne, I, 82 : Soit qu'aux bois la chasse l'invite); d'où 1856 invitant part. prés. adj. « qui est attirant » (Michelet, Oiseau, p. 68 : L'entrée n'est pas fort invitante); 3. 1769 « prier avec quelque autorité » (Voltaire d'apr. Lar. Lang. fr.); 1790 (Marat, Pamphlets, p. 100); 4. 1867 jeux inviter au roi (Littré). Empr. au lat. class.invitare « inviter », en partic. « inviter à table »; « inviter, engager, convier ». Fréq. abs. littér. : 3 109. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 3 393, b) 3 913; xxes. : a) 4 191, b) 5 709.