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INTRONISER, verbe trans.
A. − Emploi trans. Installer solennellement un monarque ou un dignitaire de l'Église sur le trône. Ces rois-prêtres étaient intronisés avec un cérémonial religieux (Fustel de Coul., Cité antique,1864, p. 222).
P. anal.
Installer quelqu'un dans une fonction. Introniser au conseil municipal :
1. Et alors, quand on voit M. Langlois saluer cérémonieusement et solennellement en Sorbonne M. Lavisse et l'introniser et le patroniser, alors on est conduit à se demander si ces grandes, ces fameuses méthodes (...) qui ne s'inclinent pas devant le saint et devant le héros, ne s'inclineraient pas quelquefois devant les puissances temporelles. Péguy, Argent,1913, p. 1148.
Introduire avec le cérémonial d'usage un nouveau membre dans une assemblée, une association, une confrérie. Et le lendemain, au château du Clos-Vougeot − monument historique et haut lieu de la viticulture bourguignonne − furent intronisés les trente premiers chevaliers avec un cérémonial parfaitement réglé et avec le concours de la chorale des cadets de Bourgogne (Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 258).
Au fig.
[En parlant d'une pers.] Installer dans un état, attribuer une fonction. Voici donc la première lettre d'amour que j'ai reçue (...) je vous ai intronisée : vous êtes la souveraine absolue de ma vie, la reine de mes pensées, la divinité de mon cœur (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 230).Frédéric aurait accepté d'être sourd (...) pour avoir quelque chose qui l'intronisât dans une intimité pareille (Flaub., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 62).
[En parlant d'une chose] Installer de manière souveraine, introduire officiellement. Introniser le luxe, le principe du mal :
2. On l'a vu, en moins d'une génération, introniser en Europe l'art japonais, qui y a exercé une action tantôt favorable, tantôt dangereuse sur l'évolution de sa peinture... Arts et litt.,1935, p. 58-7.
B. − Emploi pronom. réfl. S'installer avec autorité. Les hommes d'affaires (...) s'intronisaient inconsciemment les moteurs de l'histoire (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 621).
REM.
Intrôner, verbe,synon. San Salvador (...) et la Virgen de la Pena, avec son admirable portail peuplé d'anges musiciens, de rois intrônés et de démons faisant la joute sur des dragons de tournoi (T'Serstevens, Itinér. esp.,1933, p. 229).
Prononc. et Orth. : [ε ̃tʀ ɔnize], (il) intronise [ε ̃tʀ ɔni:z]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. Ca 1223 « placer (sur un trône) » (Gautier de Coinci, Les Miracles de Nostre Dame, éd. V.Fr. Kœnig, I Mir. 11, 745 : Es grans chaieres, es haus trones Les riches boute et intronixe); 1294 liturg. (Les Miracles de Saint-Éloi, éd. M. Peigné-Delacourt, p. 66); 2. ca 1485 « installer un souverain sur le trône » (Mistére du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, IV, 265, 33124 : Aucuns, par leurs pensées folles, se sont cuidez esvertuer A ung autre constituer et introniser roy des Juifz); 3. 1690 « placer en cérémonie un évêque sur son siège » (Fur.); 4. 1832 fig. verbe pronom. (Balzac, L. Lambert, p. 93 : peut-on attribuer la magie par laquelle la volonté s'intronise si majestueusement dans les regards); 1839 (Id., Illus. perdues, p. 409 : de théâtre en théâtre, où Lucien fut intronisé comme rédacteur, complimenté par les directeurs). Empr. au lat. eccl.inthronizare « placer sur un trône épiscopal », lui-même empr. au gr. ε ̓ ν θ ρ ο ν ι ́ ζ ε ι ν. Fréq. abs. littér. : 19.