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INTELLECTUALISME, subst. masc.
A. − PHILOS. [P. oppos. à volontarisme et à pragmatisme] ,,Doctrine selon laquelle tout ce qui existe est réductible, du moins en principe, à des éléments « intellectuels », c'est-à-dire à des idées (aux différents sens de ce mot), à des vérités et à des implications`` (Lal. 1968). La croyance dogmatique au « monde » pris comme réalité en soi dans l'empirisme et comme terme immanent de la connaissance dans l'intellectualisme (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 37).La vocation de la philosophie est d'éclairer par notions l'existence même. À quoi convient une phénoménologie descriptive : elle est la ligne de crête qui sépare l'effusion romantique et l'intellectualisme sans profondeur (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 20):
1. Les grands métaphysiciens classiques éprouveront du reste beaucoup de difficultés à justifier et sauver spéculativement, avec les principes du rationalisme ou de l'intellectualisme absolus, cette liberté elle-même de la volonté humaine. Maritain, Human. intégr.,1936, p. 28.
PSYCHOL. Doctrine qui affirme la spécificité, l'antériorité ou la prédominance des fonctions intellectuelles par rapport aux autres aspects du psychisme, notamment par rapport à l'affectivité et à la volonté, qui sont alors considérés comme réductibles ou du moins subordonnés à l'intelligence. La raison d'être de l'activité du moi s'exprimerait en une formule de pur intellectualisme : transmuer la sensation en perception, transformer en spectacles des émotions (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 277).La pathologie [des états morbides] se trouvait ainsi placée devant le dilemme du sensualisme et de l'intellectualisme, selon qu'on interprétait les déficiences du sujet comme des anéantissements matériels ou comme des effondrements catégoriaux (J. Vuillemin, Être et trav.,1949, p. 159).
Rem. ,,Ce terme [intellectualisme] est devenu très usuel dans les discussions philosophiques contemporaines; il y a, presque toujours, un sens péjoratif, apparenté à l'usage défavorable qui a été fait aussi du mot Intellectuel dans les discussions politiques`` (Lal. 1968).
B. − P. ext. [À propos d'une pers.] Attitude qui consiste à accorder la prédominance aux solutions intellectuelles au point souvent de méconnaître les réalités. Les poèmes du cycle breton, de Thibaut de Champagne, de Marie de France sont de pures expressions de sentiments, où ne se glisse sous aucun masque le démon de l'intellectualisme (Benda, Fr. byz.,1945, p. 167).Le danger de tout intellectualisme est de se dessécher dans le dogme et dans le procédé. Le cubisme y a échappé. Sans doute parce que ses créateurs étaient beaucoup moins théoriciens qu'ils ne le prétendaient (Cassou, Arts plast. contemp.,1960, p. 185):
2. ... il n'y avait pas échange, et chacun gardait ses idées (...). Cette réserve avait des causes multiples (...). D'abord, un excès de critique, qui voit trop nettement les différences irréductibles entre les esprits, et un excès d'intellectualisme qui attache trop d'importance à ces différences... Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 982.
Plus rare. Intellectualisme de qqc.L'intellectualisme systématique de la civilisation du livre a commencé par submerger (...) le capital authentique de la sensibilité personnelle (Huyghe, Dialog. avec visible,1955, p. 53).
Prononc. et Orth. : [ε ̃tεl(l)εktɥalism], [-telεk-]. Att. ds Ac. 1935. Cf. intellect. Étymol. et Hist. 1851 (Amiel, Journal intime, 7 avr. ds Quem. DDL t. 15). Dér. sav. de intellectuel*; suff. -isme*; cf. l'angl. intellectualism (1829 ds NED). Fréq. abs. littér. : 193.