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INIQUITÉ, subt. fém.
A. − Caractère de ce qui est inique, injuste; injustice grave.
1. [En parlant de qqn] Comportement contraire à l'équité, à la justice. L'iniquité des juges; l'iniquité des jugements (Ac. 1798-1878). Mes biens avoient été vendus. J'attendis quelque temps dans l'espoir d'obtenir justice : l'iniquité prévalut (Chateaubr., Natchez,1826, p. 190).L'iniquité du persécuteur (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 463):
1. L'iniquité est : force immense, au regard de la justice qui veut être. L'arbitraire s'installe sur la loi, le mensonge sur la vérité, la force écrase la pensée. Clemenceau, Iniquité,1899, p. 11.
2. Ce qui est inique; acte commis contrairement à la justice, à l'équité. Suprême iniquité. Commettre une iniquité, des iniquités (Ac. 1835-1935). Mirabeau et l'abbé Grégoire (...) ont surtout défendu les victimes d'iniquités indignes d'une époque de lumières (Weill, Judaïsme,1931, p. 36):
2. Je ne réussissais pas mieux à dévoiler M. Crottu à ma bonne Justine. Peu disposée d'ordinaire à me croire, quand je lui rapportais les iniquités de mon professeur, elle me disait : − Mon petit maître, si vous appreniez bien vos leçons et si vous ne faisiez pas endêver ce pauvre monsieur, vous n'auriez point à vous plaindre de lui... France, Vie fleur,1922, p. 319.
B. − Au fig. Corruption des mœurs; état, condition de pécheur. Hommes d'iniquité; mystère(s) d'iniquité. Je viens vers vous, du fond de mon iniquité, je viens vers vous, Seigneur (Ch. Guérin, Cœur solit.,1904, p. 164).L'iniquité de ce monde sans Dieu, la sécheresse et l'égoïsme des gens bien pensants (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 176):
3. C'est que la prière fait sa demeure dans ces asyles, et que, malgré l'iniquité des hommes, elle est plus forte que leur souillure. C'est qu'elle y purifie continuellement l'atmosphere, et que vous participez à sa pureté, dès que vous approchez de ses influences. Saint-Martin, Homme désir,1790, p. 233.
Le plus souvent au plur. Fautes graves, péchés, actes commis contrairement à la morale, à la religion. Ce feu criminel qui vous devore et vous punit n'est qu'une foible image de celui que l'enfer réserve aux pécheurs qui persévèrent dans leurs iniquités (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 333).On fait toujours Dieu complice, afin de légaliser par là ses propres iniquités (Amiel, Journal,1866, p. 471):
4. Mon Dieu (...) qui nous délivrera de ces ouvriers d'iniquités, de ces possédés des synagogues et des loges? Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 247.
[P. allus. à l'Écriture Sainte] Boire l'iniquité comme l'eau. Commettre le mal aisément, sans effort et sans répugnance. (Dict. xixeet xxes.).
Prononc. et Orth. : [inikite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1120-50 « corruption des mœurs; état de ce qui est contraire à la religion, à la morale » cont. biblique (Grant mal fist Adam, I, 14 ds T.-L.); b) 1160-74 « caractère de ce qui est contraire à l'équité; caractère perfide de quelqu'un, de quelque chose » (Wace, Rou, éd. A.J. Holden, II, 2521); 2. a) 1remoitié xiies. « acte contraire à la religion à la morale » cont. biblique (Ps. Oxford, 57, 2 ds T.-L.); b) 1155 « action contraire à l'équité » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1291). Empr. au lat.iniquitas, -atis « inégalité de terrain; position défavorable (d'un lieu) (d'où l'a. fr iniquité « id. », ds Fet des Romains, éd. L.F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 271, 11); injustice, iniquité » à l'époque class.; « violation de la loi divine, péché, iniquité » dans la lang. chrétienne. Fréq. abs. littér. : 534. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 151, b) 452; xxes. : a) 1 229, b) 306.