Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
INFECTER, verbe trans.
A. − Imprégner d'émanations puantes, de germes malsains. Infecter un puits, un sol, une source. Des laiterons dont les tiges, pleines d'un jus de lait de chaux infectent les doigts qui les touchent (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 103):
1. ... les habitants dont il était l'idole, par un retour de sentiment tel qu'on en trouve dans l'excès des douleurs, se fâchèrent contre lui, entourèrent sa maison de cadavres pour l'infecter et jetèrent même des corps par-dessus les murs, pour le faire périr plus sûrement. Camus, Peste,1947, p. 1403.
MÉD. Communiquer des germes pathogènes ou des microbes susceptibles de produire une infection générale ou locale. Infecter une blessure, une plaie, sa famille, ses proches. Ainsi enkystée, la larve attend des semaines et des mois l'occasion propice pour infecter l'organisme (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 323).
Emploi pronom. Ces cancers s'ulcèrent et s'infectent très souvent (QuilletMéd.1965, p. 167).
P. métaph. La bourgeoisie capitaliste (...) a tout infecté. Elle s'est infectée elle-même et elle a infecté le peuple, de la même infection (Péguy, Argent,1913, p. 1108).
P. anal. Répandre une odeur infecte :
2. Je n'ai pas parlé non plus (...) de la cour aux poules qui infectait la petite classe; de l'arrière-classe où l'on déjeunait... Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 89.
Rare. Infecter qqc.Exhaler l'odeur mauvaise de quelque chose.
[Le suj. est une pers.] J'ai pris l'omnibus de Melun en compagnie de deux maçons fortement allumés et d'un ouvrier champêtre qui infectait l'eau-de-vie et l'ail (Flaub., Corresp.,1864, p. 156).
[Le suj. est une chose] Le vôtre [le bouillon] n'embaume pas... il infecte le vieux cassis (Labiche, Prix Martin,1876, II, 12, p. 73).
Emploi abs. Puer. Un haut-le-cœur lui vient devant un lépreux dont les croûtes soulevées infectent (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 74).
B. − Au fig. Rendre infect, souiller moralement. Infecter l'âme, l'esprit, les mœurs; infecter d'hérésies, de mauvais goût, de violence. Des quartiers sont infectés par l'orgueil, la méchanceté, l'envie, l'avarice. Il n'y a que la mort qui puisse les assainir (Renard, Journal,1909, p. 1240):
3. Sans doute le gouvernement avait-il le devoir de garder la tête froide. Mais passer l'éponge sur tant de crimes et d'abus c'eût été laisser un monstrueux abcès infecter pour toujours le pays. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 107.
Prononc. et Orth. : [ε ̃fεkte], [-fe-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1416 « souiller, empoisonner (une rivière) » (F. A. Isambert, Recueil gén. des anc. lois fr., t. 8, p. 565); 2. 1520 « transmettre, communiquer l'infection à quelqu'un, à quelque chose » (Le Guidon en françois, ap. Sigurs, p. 440); 3. 1530 « empester par une odeur infecte » (Palsgr., p. 591a); 1845 absol. (Besch.). Dér. de infect*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 196.