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INESTIMABLE, adj.
A. − Qui est au-dessus de toute estimation. Diamant, don, joyau inestimable. Il en existe un certain nombre qui passent de mains en mains, comme des reliques précieuses, et qui sont d'un prix inestimable (...). Les Turcs et les Arabes, qui estiment ces lames plus que les diamants, sacrifieraient tout au monde pour une pareille arme (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 226).Cette bête est inestimable depuis que tu as pu la soumettre, et ce n'est pas avec ton argent que tu la payeras (About, Grèce,1854, p. 104).Elle apportait une dot des Mille et une Nuits, (...) des tapis et des tapisseries d'une valeur inestimable, tout le luxe raffiné de Byzance (Grousset, Croisades,1939, p. 185):
1. Un Lorrain nous montre avec orgueil le paysage industriel, les hautes cheminées s'étendant à perte de vue (...) − On cite toujours l'Alsace, (me dit-il,) mais la Lorraine! ça, monsieur, il n'y a pas d'argent pour le payer; c'est inestimable, ce coin de terre. Barrès, Cahiers, t. 14, 1923, p. 250.
P. ext. Dont il est impossible ou très difficile de faire l'estimation. Dégâts inestimables. Il s'agit là d'impondérables souffrances, d'inestimables, mais où la valeur même de l'homme est en jeu (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1238).
B. − Au fig. Qu'on ne saurait trop apprécier.
1. [En parlant d'un bien] Avantage inestimable. Combien d'hommes avez-vous vus sacrifier à leur maîtresse ce bien inestimable, cette nécessité sans prix, (...) l'honneur! (Sand, Lélia,1833, p. 24).Le silence, qui est devenu une valeur inestimable, une chose du plus grand luxe (Valéry, Variété IV,1938, p. 155):
2. ... rien ne manqueroit encore à l'homme juste, puisqu'il lui resteroit la paix, la paix du cœur! trésor inestimable, santé de l'âme, charme de la vie, qui tient lieu de tout et que rien ne peut remplacer! J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 237.
2. [En parlant d'une pers.] Lorenzino : Et si je servais aussi bien Votre Altesse en amour qu'en politique? Le duc : Alors, tu serais un homme précieux, incomparable, inestimable (Dumas père, Lorenzino,1842, VII, p. 224).La honte pare infiniment une jeune femme (...). Jouissances, à vrai dire, sans fond, parce qu'on y sent la valeur d'une personne inestimable et l'inestimable prix de l'immolation, de la pudeur souffrante (Michelet, Journal,1857, p. 356).
Rem. Qq. dict. récusent cet usage, notamment Littré pour lequel ,,inestimable ne s'applique jamais aux personnes en ce sens; car, si l'on disait d'un homme qu'il est inestimable, cela signifierait qu'il n'est digne d'aucune estime``.
REM.
Inestimablement, adv.D'une manière inestimable. Ni parmi les actrices, ou les paysannes, ou les demoiselles de pensionnat religieux, je n'avais rien vu d'aussi beau, imprégné d'autant d'inconnu, aussi inestimablement précieux, aussi vraisembablement inaccessible (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 797).Il fallait la rejoindre (...) dans une tiédeur d'âme inestimablement éloignée de la température et du siècle courants (Giraudoux, Bella,1926, p. 152).
Prononc. et Orth. : [inεstimabl̥], [-ne-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1377 « que l'on ne peut évaluer » (N. Oresme, Le Livre du Ciel et du Monde, éd. A. D. Menut et A. J. Denomy, L. II, chap. 25, p. 534, 320-21); 2. ca 1380 « que l'on ne saurait trop apprécier » (Consolacion de Boece, Ars. 2670, fo72c ds Gdf. Compl.). Dér. de estimable*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 271. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 458, b) 182; xxes. : a) 417, b) 412.