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INERTIE, subst. fém.
A. − Domaine sc. et techn.
1. MÉCAN. et PHYS. Propriété qu'ont les corps, la matière, de ne pouvoir par eux-mêmes, changer l'état de repos ou de mouvement dans lequel ils se trouvent. Un corps (...), en vertu de son inertie dans le champ d'attraction terrestre, se déplace selon une parabole (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 266).Le seul principe d'inertie permet de définir, en mécanique classique, une restriction de la relativité du mouvement (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 149):
1. Ces molécules, étant électrisées, ne peuvent se déplacer sans ébranler l'éther; pour les mettre en mouvement, il faut triompher d'une double inertie, de celle de la molécule elle-même et de celle de l'éther. H. Poincaré, Valeur sc.,1905, p. 195.
Force d'inertie. Résistance qu'un corps oppose au mouvement et qui est proportionnelle à sa masse. Les forces d'inertie sont susceptibles de communiquer à un corps d'épreuve une accélération indépendante de ce corps d'épreuve (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 166).
Moment d'inertie. ,,Masse d'un point matériel multipliée par le carré de la distance du point à l'axe de rotation`` (Sc. 1962). On désigne par : K, le moment d'inertie de la masse stationnaire par rapport à l'axe de rotation (Rothé, Géophys.,1943, p. 330).
2. CHIM. Propriété d'un corps de ne pas réagir au contact d'un autre corps. Elle [la cellophane] présente une grande inertie vis-à-vis des agents chimiques, se montre 4 000 fois moins perméable à l'hydrogène que le caoutchouc (C. Duval, Verre,1966, p. 119).
3. ÉLECTR. Synon. de masse électromagnétique :
2. Tout se passe donc comme si, en vertu de sa charge, la particule possédait une inertie supplémentaire, autrement dit une masse supplémentaire, auxquelles on donne le nom d'inertie ou de masse électromagnétique. MmeP. Curie, Radioactiv., t. 1, 1910, p. 65.
4. PAPET. Propriété d'un papier, d'un carton, de résister à l'humidité et de rester bien plat. L'emploi de la charge est, selon certains fabricants, d'une utilité absolue pour obtenir une inertie parfaite du papier (Chelet, Lithogr.,1933, p. 282).
B. − P. ext. [En parlant d'un être vivant]
1. PHYSIOL. Perte de la contractilité des muscles d'un organe. Inertie intestinale, vésicale. Ses jeûnes systématiques excessifs, qui semblaient aussi refroidir son sang et frapper d'inertie les organes digestifs (Michelet, Journal,1857, p. 348).
Inertie utérine. Insuffisance ou absence des contractions de l'utérus au début de l'accouchement; absence de la rétraction de l'utérus après l'accouchement. (Dict. xixeet xxes.).
P. ext. État caractérisé par une absence de mouvement et de vie. Synon. immobilité.Inertie d'un mourant. Garder avec l'agilité d'un clown l'inertie d'un cadavre (Blondel, Action,1893, p. 9):
3. Sarcelotte (...) se laissait soulever sans résistance, se prêtait mollement à l'étreinte, écœurait l'homme et le déconcertait par cette inertie de mannequin. Mais, soudain, rassemblant ses muscles, (...) il coulait contre le ventre de l'adversaire, (...) il poussait des épaules avec des saccades violentes... Genevoix, Raboliot,1925, p. 272.
2. Au fig.
a) État d'abattement, caractérisé par une absence de réaction(s) et un manque d'énergie physique ou morale. Synon. apathie, atonie, prostration; anton. action, activité, énergie, entrain, fougue, vigueur.Demeurer, vivre, être plongé dans une complète, profonde inertie; s'arracher à, sortir de son inertie. Fanny (...) suspectait malgré elle l'inertie, la langueur, même la pâleur de cet enfant imprégné de secret (Colette, Seconde,1929, p. 112):
4. ... dans l'inertie absolue où elle vivait, elle prêtait à ses moindres sensations une importance extraordinaire; elle les douait d'une motilité qui lui rendait difficile de les garder pour elle, et à défaut de confident à qui les communiquer, elle se les annonçait à elle-même... Proust, Swann,1913, p. 50.
PSYCHOPATHOL. Absence d'activité et d'initiative provoquée soit par un état morbide, soit par des médicaments. Inertie motrice; inertie psychique. Plus la maladie se prolonge, plus elle s'aggrave et plus on voit augmenter cette inertie caractéristique (Janet, Obsess. et Psychasth.,1903, p. 353):
5. On retrouve cette même bonne conscience spontanée chez les sujets d'asile, dont l'inertie et la déchéance mentale ont évacué toute autre perspective spirituelle qu'une extase béate et inefficace. Mounier, Traité caract.,1946, p. 691.
b) Résistance passive et volontaire qui consiste principalement à s'abstenir d'agir ou à refuser toute contrainte physique ou morale. En toutes choses, il opposait aux volontés de son père une force d'inertie, et croyait avoir fait beaucoup s'il avait retardé le moment où il serait contraint d'obéir (Mérimée, Hist. règne Pierre le Gr.,1864-68, p. 539).Les Mazelle (...) s'entêtaient à ne pas céder [à leurs filles], non dans des explications violentes, mais par leur inertie bonasse, une sorte de vague ensommeillement, qui, croyaient-ils, lasserait son caprice (Zola, Travail, t. 2, 1901, p. 165).
POL. Absence de réaction et d'initiative, état d'immobilisme. Inertie de la démocratie, de la République, du gouvernement. On cause de l'inertie du gouvernement, du mécontentement produit dans la population par l'absence de l'action du général Trochu (Goncourt, Journal,1870, p. 701):
6. Depuis quelques années, l'industrie était prospère. Une crise éclata. Ces accidents sont périodiques. Plusieurs mauvaises récoltes étaient cause de celle-ci. Mais il faut bien blâmer le gouvernement. L'opposition se plaignit de l'inertie des ministres. Maurois, Disraëli,1927, p. 310.
Prononc. et Orth. : [inε ʀsi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 inhertie « absence de mouvement » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 337, n. 7), attest. isolée; 1648 (Descartes, Lettre au marquis de Newcastle ds Œuvres, éd. A. Bridoux, p. 1299 : une sorte d'inertie qui dépend de la quantité de la matière); 2. 1720 force d'inertie (M. Coste, Traité d'optique [trad. de l'angl. de Newton], p. 539 ds Mack. t. 1, p. 163; inertiae vis chez Newton, ibid.). Empr. au lat.inertia « inertie, inaction, indolence », proprement « ignorance de tout art, incapacité », dér. de iners (inerte*). Fréq. abs. littér. : 581. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 612, b) 468; xxes. : a) 890, b) 1 161.