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INÉDIT, -ITE, adj. et subst. masc.
A. − [En parlant d'une œuvre ou d'un texte]
1. Qui n'a pas (encore) été édité. Anton. édité, imprimé, publié.Document, fragment, morceau, passage, texte inédit; correspondance, lettre inédite; mémoires, ouvrages inédits; œuvres inédites. Je ne résiste pas au plaisir de vous lire la réponse de Locke; elle était inédite, et elle a été publiée pour la première fois par Dugald-Stewart (Cousin, Hist. philos. xviiies., t. 1, 1829, p. 79).Hélas! le précieux manuscrit inédit de cette croisière a été perdu par le notaire de la succession (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 220).
Emploi subst. masc. Œuvre, partie d'œuvre ou ensemble d'une production écrite qui n'a jamais été publiée. Publier des inédits. Reçu Durendal, revue belge d'une sottise excellente, qui publie à mon insu un de mes inédits dont j'avais autrefois donné le manuscrit à un jeune homme que je croyais mon ami (Bloy, Journal,1897, p. 259).Les deux volumes que M. Faillon a tirés des inédits de M. Olier, et qui ont pour titre : Vie intérieure de la très sainte Vierge (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 494).
2. [P. méton., en parlant d'un aut.] Dont les œuvres n'ont pas été publiées. Poète inédit. Le Marseillais est un musicien inédit, qui, en attendant la représentation d'un opéra, a inventé pour vivre de fabriquer des appeaux (Goncourt, Journal,1879, p. 41).Un éditeur qui, tel qu'un sultan des contes, se déguiserait pour se mêler aux groupes des jeunes hommes de lettres encore inédits (Larbaud, Journal,1934, p. 331).
Emploi subst. :
1. En dehors des musiciens que l'on joue, des auteurs qui s'impriment, des artistes qui exposent, il y a le monde des inédits, devant qui la notoriété s'est dérobée ou qui se sont dérobés à l'effort : romanciers qui ont quarante ans et pas d'éditeurs, peintres connus de seuls Juifs, musiciens qui ont besoin de dix mille exécutants... Péladan, Vice supr.,1884, p. 167.
B. − P. ext. [En parlant d'une chose concr. ou abstr.] Qui est entièrement nouveau, non expérimenté ou éprouvé. Synon. neuf, original; anton. banal, connu, usé.Détail, événement, fait, modèle, moyen, procédé, spectacle, système inédit; absolument, entièrement inédit; recette, sensation inédite. Tout est à dire de nouveau, à mesure que les grands hommes entrent à leur tour dans l'éternité. Chacun d'eux pose un autre problème, un problème inédit et différent de tout ce qui a précédé (Mauriac, Journal 1,1934, p. 99).Antoinette improvisait des dînettes, des jeux inédits, qui l'amusaient autant qu'eux, organisait autour du grand jardin des processions chantantes (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 397):
2. L'amour de Roméo pour Juliette lui apparaît à coup sûr comme amour; ce qui est vrai, c'est que le sentiment réel se présente comme essentiellement neuf; inédit, sans précédent, irréductible à toute expérience antérieure dans laquelle on pourrait l'intégrer. G. Marcel, Journal,1923, p. 299.
Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est entièrement nouveau, ce qui ne s'est jamais vu ou entendu jusqu'ici. Voilà de l'inédit (Ac.1935).Ce que j'ai à vous révéler est absolument inconnu. C'est de l'inédit (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 720):
3. Dans le passé, on n'avait guère vu, en fait de nouveautés, paraître que des solutions ou des réponses à des problèmes ou à des questions très anciennes, sinon immémoriales. Mais notre nouveauté, à nous, consiste dans l'inédit des questions elles-mêmes, et non point des solutions; dans les énoncés, et non dans les réponses. Valéry, Variété III,1936, p. 260.
Rem. Plusieurs grammairiens (Thomas 1956, Dupré 1972) ont blâmé l'emploi fait par Balzac de cet adj., au sens de « secret, non déclaré ». Goupil lui connaissait environ quatre-vingt mille francs de capitaux inédits (Balzac, U. Mirouet, 1841, p. 28).
En partic. [En parlant d'un cheval de course] Qui n'a pas encore paru en course. Prix réservé à des poulains inédits. Emploi subst. Un inédit de belle origine.
Prononc. et Orth. : [inedi], fém. [-it]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. a) 1729 adj. « qui n'a pas encore été publié » (Montesquieu, Corresp., t. 1, p. 276 : Voici un barbouillage inédit digne de l'auberge où il est écrit); 1811 subst. « œuvre ou partie d'œuvre non publiée » (Prince de Ligne, Fragments de l'hist. de ma vie, II, 265 ds Quem. DDL t. 15); b) 1851 « dont les œuvres n'ont pas été publiées » (Murger, Scènes vie bohème, p. 30); 2. 1823 adj. p. ext. « nouveau, original » (Hugo, Han d'Isl., p. 13 : sa gloire inédite); 1862 subst. « ce qui est nouveau, original » (Id., supra). Empr. au lat.ineditus « qui n'a pas été publié », dér. de editus part. passé de edere « faire sortir, mettre au jour, publier » (v. éditer); préf. négatif in- (cf. in-1). Fréq. abs. littér. : 735. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 842, b) 2 286; xxes. : a) 706, b) 757. Bbg. Quem. DDL t. 2, 13. - Wolf (H.J.). Kratylos. 1973 [1974], t. 18, no1, pp. 84-85.