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INDIGNER, verbe trans.
A. − Emploi trans. Remplir d'indignation. On comprend combien de pareilles avanies, qui se renouvelaient à chaque bourgade, indignaient les voyageurs (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 316):
1. C'était une invitation qui, il y a deux ans, eût indigné M. Vinteuil, mais qui, maintenant, le remplissait de sentiments si reconnaissants qu'il se croyait obligé par eux à ne pas avoir l'indiscrétion de l'accepter. Proust, Swann,1913, p. 149.
B. − Emploi pronom. et passif. Éprouver de l'indignation. Je fus violemment indigné et je me souvins que mon père l'appelait un homme léger (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 52).S'indigner ici est à peu près aussi raisonnable que de déclamer contre le froid, contre le brouillard ou contre le verglas (Alain, Propos,1921, p. 343):
2. Je m'ennuie tellement avec eux, ils sont vraiment comme les enfants qui aiment surtout les histoires qu'ils connaissent déjà, et répètent à chaque fois que je les vois les mêmes choses, en riant et s'indignant de la même façon. Triolet, Prem. accroc,1945, p. 339.
1. [Suivi d'une prép.]
Être indigné par, être indigné/s'indigner contre, de + subst.Vous étiez indignée, vous, ma sœur farouche, de l'intérêt que j'accordais à un homme (Sand, Lélia,1833, p. 155).Je suis indigné par les opinions littéraires du gars Proudhon dans son livre la Justice (Flaub., Corresp.,1859, p. 309):
3. − « Retire donc cela », lui dit Mâtho, « je sais que tu es un brave! » car il était si écrasé par l'injustice des dieux qu'il n'avait plus assez de force pour s'indigner contre les hommes. Flaub., Salammbô, t. 2, 1863, p. 60.
Être indigné/s'indigner de +inf.Taine s'indigne de voir Jean-Jacques peiner sur son style − mais si Jean-Jacques ne voulait que mieux plier ce style à sa pensée? (Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 80).
2. [Suivi d'une subordination] Être indigné/s'indigner que.Je sais qu'un critique a été indigné que je ne lui aie pas fait de visite (Flaub., Corresp.,1874, p. 129):
4. ... s'il s'enorgueillissoit de la voir si belle (...), il s'indignoit qu'aux transports d'admiration qu'elle excitoit, on osât joindre le nom de Lusignan, et que cet arrogant souverain eût le droit de tenir de son triomphe, la faveur de se placer auprès d'elle... Cottin, Mathilde, t. 2, 1805, p. 156.
Prononc. et Orth. : [ε ̃diɳe]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1330 indigné « qui éprouve de l'indignation » (Renart le Contrefait, éd. G. Raynaud et H. Lemaître, t. 1, p. 260 a); 1352-56 soi indigner contre « éprouver de l'indignation contre » (Bersuire, T. Liv., BN 20312 ter [xives.], fol. 19 a ds Gdf. Compl.); 2. 1366 trans. dir. « braver » (doc. ds Du Cange, s.v. indignare); 3. 1611 « provoquer l'indignation » (Cotgr.). Empr. au lat.indignari « s'indigner »; cf. les verbes de formation pop. : a.fr. soi endeignier « s'indigner » (1130-40 part. passé, Wace, Conception, 463 ds Keller, p. 119 b) et m.fr. soi endaigner « (d'un tissu humain) s'enflammer » (xvies. [ms.] Lanfranc [BN fr. 1323] fol. 20 ds Littré), ce dernier issu de l'accept. méd. du lat. de basse époque : « s'envenimer, s'enflammer ». Fréq. abs. littér. : 2 014. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 056, b) 4 293; xxes. : a) 3 688, b) 2 292.