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INCARCÉRER, verbe trans.
A. − Incarcérer qqn
1. DR. Mettre en prison. Le débiteur est écroué à la prison où l'on incarcère les inculpés, les prévenus, les accusés et les condamnés (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 730).Trafic, intelligence avec l'ennemi, commerce avec les armées d'occupation... plainte avait été déposée par plusieurs industriels. Le ministère public avait fait inculper et incarcérer David (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 457).
2. P. ext. Enfermer. L'auberge : c'est là que le père Léon, écourtant la promenade, l'incarcérait dans une buanderie vide pour pouvoir faire sa partie à l'estaminet! (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1365).
Emploi pronom. réfl. C'est égal, reprit-il après un silence, c'est tout de même drôle, quand je pense que je vais m'incarcérer dans un cloître, non, vrai, j'ai beau faire, cela m'étonne! (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 274).
3. Au fig. ou p. métaph. :
Elle avait jeté un cachemire sur ses épaules. Ses regards décidaient de toute une destinée. Elle faisait la balance. Face de l'amour je te dévisage. Toi celui que j'aime. Est-ce que je sais même son nom? Le danger en commun. Le danger, voilà ce qui la forçait, l'incarcérait! Elle était prisonnière mais lui aussi était prisonnier. Jouve, Paulina,1925, p. 67.
B. − MÉD., emploi pronom. réfl. S'étrangler (cf. incarcération B). Anse intestinale qui s'incarcère dans un orifice herniaire (Lar. encyclop.).
Prononc. et Orth. : [ε ̃kaʀseʀe] ([-sε-] ds Passy 1914 sous l'infl. des formes fortes), (il) incarcère [ε ̃kaʀsε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1798. Conjug. : devant [ə] change é en è sauf au fut. et au cond. : incarcérerai(s). Étymol. et Hist. 1. 1remoitié xiiies. pic. encarcéré « emprisonné » (Deux versions inédites de la légende de l'Antéchrist, éd. E. Walberg, II, 422); 1488 incarcérer (La Mer des Histoires, II, 19c, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 82) − fin xvies. (Brantôme ds Littré), à nouv. au xviiies. 1766 (Voltaire, Corresp., éd. Th. Besterman, Genève, 1961, t. 62, p. 94); 2. 1858 méd. (Littré-Robin). Empr. au lat. médiév.incarcerare (composé de in « dans » et carcer « prison ») « emprisonner » (ixes. ds Latham). Fréq. abs. littér. : 23.
DÉR. 1.
Incarcérable, adj.Qui peut être incarcéré. Nous étions la gent corvéable, taillable et tuable à volonté; nous ne sommes plus qu'incarcérables (Courier, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1819, p. 11).[ε ̃kaʀseʀabl̥]. 1resattest. av. 1814 (Bernardin de Saint-Pierre d'apr. FEW t. 3o, p. 363b), 1819 (Courier, loc. cit.); de incarcérer, suff. -able*.
2.
Incarcérateur, subst. masc.Celui qui incarcère (ou fait incarcérer). D'un côté, comme victimes, des fils de famille, de pauvres ouvriers, des hommes qui ont livré légèrement leur signature, des gens du petit commerce; de l'autre, comme incarcérateurs, des escompteurs sans pitié, des usuriers implacables ou des créanciers que la passion anime (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 428).[ε ̃kaʀseʀatœ:ʀ]. 1reattest. 1788 (Merc., Tabl., XII, 168 ds Gohin, p. 265); de incarcérer, suff. -(at)eur2*.