| * Dans l'article "IMPORTER2,, verbe trans." IMPORTER2, verbe trans. A. − Acheter et faire pénétrer sur le territoire national des matières premières, des biens de consommation, d'autres pays. Importer des matières premières. Tout le monde est intéressé à exporter des marchandises, et à importer de l'argent (Say, Écon. pol.,1832, p. 178). − Vieilli. Transporter dans un pays des marchandises qui viennent d'un autre pays : 1. Quand je [Napoléon Bonaparte] pris le gouvernement, les Américains venaient chez nous à l'aide de leur neutralité, nous apportaient les matières brutes, et avaient l'impertinence de repartir à vide pour aller se remplir à Londres des manufactures anglaises (...). J'exigeai qu'aucun Américain ne pût importer aucune valeur, sans exporter aussitôt son exact équivalent.
Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 832. B. − 1. Introduire (dans un pays, un continent) une plante, un produit, d'un autre pays, d'un autre continent. Synon. acclimater, transplanter.Des comestibles nouveaux ont été trouvés, les anciens ont été améliorés, les uns et les autres ont été combinés de mille manières. Les inventions étrangères ont été importées; l'univers entier a été mis à contribution et il est tel de nos repas où l'on pourrait faire un cours complet de géographie alimentaire (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 287). 2. Introduire (dans une civilisation, un domaine d'activité intellectuel) des idées, des mœurs d'autres civilisations, d'autres sphères d'activité. Ainsi va la France dans son ardent prosélytisme, dans son instinct sympathique de fécondation intellectuelle. La France importe, exporte avec ardeur de nouvelles idées, et fond en elle les unes et les autres avec une merveilleuse puissance (Michelet, Introd. Hist. univ.,1831, p. 451).Cette douce obscurité que le romantisme importa d'Allemagne (Mussetds Le Temps,1831, p. 25) : 2. [Les Anglaises] qui croient que l'amour suffit à l'amour, et qui importent le spleen dans les jouissances en ne les variant pas, dont l'âme n'a qu'une note, dont la voix n'a qu'une syllabe...
Balzac, Lys,1836, p. 228. Rem. Rare, avec un compl. d'attribution. Pour l'honneur des dames françaises, nous supposerons qu'en temps de paix les autres pays nous importent une certaine quantité de leurs femmes honnêtes, principalement l'Angleterre, l'Écosse, l'Italie (Id., Physiol. mar., 1826, p. 80). REM. Importable, adj.Qui peut être importé. Des modifications qu'apportent au « mécanisme des relations extérieures » les investissements directs quand ils sont importables (Perroux, Écon. xxes., 1964, p. 540). Prononc. et Orth. : [ε
̃pɔ
ʀte], (il) importe [ε
̃pɔ
ʀt]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1382, 14 avr. « apporter (une certaine somme) dans une entreprise commerciale commune » (Arch. départ. Côte-d'Or, B 11306, fol. 79 vo, éd. L. Gauthier, Lombards ds deux Bourgognes, 1908, p. 267); 1396 « transporter dans un pays des marchandises provenant d'un autre pays » (Coutumes de Dieppe in Fréville, Mém. sur le comm. mar. de Rouen, II 226 ds Barb. Misc., X, no12 : marchans estranges... et ceulx de Dieppe important par mer hors de la ville); 1669 (Colbert, Lettres VII, 230 ds Kuhn, p. 33 : nos toiles qui sont importées dans les Indes); 1755 (Ess. mod. sur l'état du comm. d'Anglet., I, 16 ds Bonn. : les bêtes-à-cornes qui peuvent être importées de l'île de Man); 1801 (S. Mercier, Néol. : Ecrivains, ne craignez pas d'importer dans notre langue des loc. neuves et vigoureuses). Empr. au lat.importare proprement « porter dans », terme de comm. « importer », le terme fr. ayant eu au xviies. une vitalité nouv. sous l'infl. de l'angl. to import, terme de comm. « introduire dans un pays une marchandise étrangère » (1548; dès 1508 « introduire quelque part une chose venue de l'extérieur » terme gén. ds NED), lui-même empr. au m.fr. terme de comm. supra et antérieurement ca 1200 soi emporter « s'introduire » (Job, 353, 3 ds T.-L.; v. FEW t. 9, p. 222a, note 6), 1345 soi importer a « se reporter à » (Arch. JJ 77, fol. 8 rods Gdf.). STAT. − Importer1 et 2. Fréq. abs. littér. : 10 193. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 175, b) 12 820; xxes. : a) 14 496, b) 19 079. BBG. − Barb. Infl. 1923, p. 5. - Bonn. 1920, p. 76. |