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IDIOTISME2, subst. masc.
A. − LING. ,,Construction qui apparaît propre à une langue donnée et qui ne possède aucun correspondant syntaxique dans une autre langue`` (Ling. 1972). Un idiotisme est plutôt un syntagme figé rebelle à l'analyse grammaticale comme il y a en français (Dupré,1972).Des tournures comme il y a ou c'est... qui, c'est... que sont des idiotismes, particuliers au français; d'autres langues exprimeraient les mêmes rapports par des constructions différentes (Lang.1973) :
1. ... il frappa gentiment à sa porte. − On y va, dit le bandit, qui, en fréquentant la maison de maître Pastrini, avait fini par apprendre le français jusque dans ses idiotismes. Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 740.
P. ext. Mot, expression propre à une personne, à un groupe. Il disait : Cet homme n'est pas de mon ciel, là où les autres disaient : Nous ne mangerons pas un minot de sel ensemble. Chaque homme de talent a ses idiotismes particuliers (Balzac, L. Lambert,1832, p. 187) :
2. Dans notre langage collégial, ce mot être faisants constituait un idiotisme difficile à traduire. Il exprimait un partage fraternel des biens et des maux de notre vie enfantine, une promiscuité d'intérêts fertile en brouilles et en raccommodements... Balzac, L. Lambert,1832p. 37.
B. − P. anal., rare. Caractère qui appartient en propre à quelqu'un, à quelque chose. Nous avons parlé déjà de l'idiotisme de beauté particulier à chaque époque, et nous avons observé que chaque siècle avait, pour ainsi dire, sa grâce personnelle (Baudel., Curios. esthét.,1863, p. 347).Il y a dans tous les êtres un idiotisme de métier, une caractéristique qui peut se traduire physiquement en laideur (Baudel., Curios. esthét.,1863p. 359).
Prononc. et Orth. Cf. idiotisme1. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1558 (B. des Périers, Nouvelles récréations et joyeux devis, éd. P. Jourda, II, p. 370). Empr. au lat.idiotismus « expression propre à une langue », gr. ι ̓ δ ι ω τ ι σ μ ο ́ ς « langage courant ou vulgaire ».
STAT. Idiotisme1 et 2. Fréq. abs. littér. : 72.
BBG. Militz (H.-M.). Zur gegenwärtigen Problematik der Phraseologie. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, pp. 102-103.