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HUMBLE, adj.
A. −
1. Qui s'abaisse volontairement (à faire quelque chose) en réprimant tout mouvement d'orgueil par sentiment de sa propre faiblesse. Anton. orgueilleux.Devenir, se sentir humble. Ceux qui sont véritablement humbles ne s'offensent point du mépris d'autrui (Ac.).Il est resté une demi-heure, à la fois humble et arrogant (Goncourt, Journal, 1895, p. 754).Ma question était si ironique que tout autre eût rompu. Mais, lui, humble : − Je ne te demande pas de m'aimer autant que je t'aime (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 286).La mère est humble vis-à-vis de l'enfant et le jardinier devant la rose. Moi, le roi, je m'irai soumettre sans gêne à l'enseignement du laboureur. Car il en sait plus long qu'un roi sur le labour (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 864) :
1. C'est une jeune fille assez jolie, avec un air trop hardi, des yeux malins. Elle est humble avec Marceline, trop familière avec Clotaire et insolente avec Jef. Achard, J. de la Lune, 1929, II, 4, p. 18.
Humble à + subst.Humble à la besogne et toujours prête à se soumettre, elle ne voulait manger que le pain qu'elle avait gagné (Guéhenno, Journal homme 40 ans, 1934, p. 72).
Emploi subst. Personne qui fait preuve d'humilité. Dieu résiste aux superbes et donne grâce aux humbles (Ac.).J'ai vu celui par qui Dieu règle l'univers Qui hausse l'humble au ciel et dompte le pervers (Leconte de Lisle, Poèmes trag., 1886, p. 97).
2. Qui témoigne de l'humilité (de quelqu'un) (supra A 1). Voix, regard, geste humble; humble sourire. Et donnez-moi la foi très humble (Verlaine, Œuvres compl., t. 2, Amour, 1888, p. 8).Elle ne pouvait détacher son regard de cette main (...) qui semblait tendue vers elle dans un geste humble d'appel (Chardonne, Épithal., 1921, p. 411) :
2. − Pardonnez-moi, monsieur l'abbé, dit confusément Fleurissoire, je n'ai reçu d'instruction de personne : je suis une pauvre âme pleine d'angoisse et qui cherche de son côté. Ces humbles paroles semblèrent désarmer le curé... Gide, Caves, 1914, p. 792.
B. − Qui donne des témoignages de grande déférence (envers quelqu'un). Un humble serviteur. Elle se fit, dans son for intérieur, la servante humble, dévouée et aveugle de son créateur (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 23).Et puis, regardez aussi l'humble amoureux que je suis, si vraiment humble et maladroit peut-être (Estaunié, Ascension M. Baslèvre, 1919, p. 178).
En partic. [Dans des formules de politesse] Pour vous, Monsieur, vous connaissez les vifs sentiments et l'entier dévouement avec lequel j'ai l'honneur d'être votre très humble serviteur, Victor-M. Hugo (Hugo, Corresp., 1821, p. 326).Permettez-moi de vous baiser les mains et de vous dire que je suis votre très humble et affectionné (Flaub., Corresp., 1879, p. 240).
[En parlant d'actes de conduite socialisés] Qui témoigne de la grande déférence (de quelqu'un). Le Parlement fit de très humbles remontrances au roi (Ac. 1878-1935). Faire de très humbles remerciements (Ac. 1835-1935). Lorsqu'il se tut, les applaudissements éclatèrent. Je crus devoir joindre mes humbles félicitations à celles de ses amis (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 281).Je veux présenter mes humbles excuses à chère Madame Verdurin et savoir d'elle la vérité (Proust, Sodome, 1922, p. 962).
À mon humble avis, selon mon humble opinion (Ac. 1935). [S'emploie par modestie réelle ou affectée pour introd. son opinion] Claretta : Et alors, cher monsieur, il y a deux possibilités, à mon humble avis (Camus, Cas intéress., 1955, 2etemps, 7etabl., p. 681).
C. −
1. Qui est d'une condition sociale modeste. Synon. modeste.Un humble personnage. Pour n'être pas victimes du nombre, un jour, donnez-lui l'exemple du droit respecté chez tous les hommes, du plus haut au plus humble (Clemenceau, Iniquité, 1899, p. 405).C'est une famille assez humble de métallurgistes (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1909, p. 98).Les ouvriers et les plus humbles employés ont des demeures mieux agencées qu'autrefois celles des riches (Carrel, L'Homme, 1935, p. 13).
Emploi subst. Personne qui est d'une condition sociale modeste. Il s'est toujours occupé du sort des humbles (Ac. 1935). Cher Justin, alors que tu décidais, de ton côté, d'aller vivre parmi les humbles, je me suis promis de respirer le souffle des héros (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 27).
2. Qui est sans prétention, sans éclat, peu élaboré ou de peu d'envergure. Synon. modeste; anton. grandiose, imposant.
a) Emploi attribut. Plus la maison sera humble, plus vous y serez en sûreté, mon seigneur (Dumas père, Lorenzino, 1842, I, 9, p. 206).J'admire ce chiffre. Savez-vous pourquoi? Parce que je le trouve humble. 7 500 000! Pourquoi 7 500 000? C'est peu. Personne ne refusait à M. Bonaparte la bonne mesure (Hugo, Nap. le Pt, 1852, p. 161) :
3. Mais quelle épreuve inattendue de se sentir, par qui l'on méprise, devinée? Car elle s'était crue aussitôt devinée, par une naïve ignorance de sa propre vie intérieure, qu'elle jugeait trop humble et trop facile... Bernanos, Joie, 1929, p. 567.
b) Emploi épithète. Une humble échoppe, un humble métier. L'humble violette. Un humble asile (Ac. 1835-1935). Voilà en apparence une besogne bien humble, et à laquelle suffirait le dernier élève de l'école des Chartes (Renan, Avenir sc., 1890, p. 217).J'aime l'odeur humble et fade qui rôde (...) dans cet intestin de ma maison (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 35) :
4. ... depuis Leibniz (...) le mécanisme serait considéré volontiers comme une philosophie humble et embryonnaire. Ruyer, Esq. philos. struct., 1930, p. 2.
REM.
Humblesse, subst. fém. rare.Humilité. Jean : (...) On aurait tiré son chapeau à toutes les meules de foin, heureux de notre humblesse tranquille, sous la lampe que tu avais allumée entre tes deux doigts (Giono, Bout route, 1937, I, 8, p. 43).
Prononc. et Orth. : [œ ̃:bl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1100 [d'une pers.] ici valeur adv. (Roland, éd. J. Bédier, 1163 : Vers Sarrazins reguardet [Rollant] fierement E vers Franceis humeles e dulcement); 1remoitié xiies. humle (Ps. de Cambridge, éd. F. Michel, CXXXVII, 6); b) id. [d'une chose] humele (ibid., CXII, 6). Empr. au lat.humilis (de humus) « près du sol, bas » fig. « humble, obscur, faible; modeste, conscient de sa faiblesse », ce dernier sens étant surtout attesté en lat. chrétien. Fréq. abs. littér. : 3 696. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 172, b) 5 525; xxes. : a) 6 325, b) 4 539.