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HUMANISER, verbe trans.
A. − [Correspond à humain I B] Rendre humain.
1. Donner la forme, la nature humaine (à un être, une chose, une divinité). Michelet aime les plantes, les insectes, les montagnes et il en fait des personnes; il les humanise (Barrès, Cahiers, t. 2, 1898, p. 53).Elle était d'une beauté très différente, plus terrestre et comme humanisée; l'angélique candeur de la miniature le cédait à une langueur passionnée (Gide, Isabelle, 1911, p. 654).
2. Rare. [En parlant d'une chose] S'humaniser. Rappeler l'homme, une présence humaine. L'odeur d'air froid et de prairie s'humanisait d'un parfum de tabac (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 212).
B. − Rendre plus humain.
1. [Correspond à humain I C 1] Mettre quelqu'un ou quelque chose à la portée de l'homme.
a) Humaniser qqn.La diminuer [Sophie], en somme, (...) l'humaniser un peu à notre mesquine mesure (Céline, Voyage, 1932, p. 585).
b) Humaniser qqc.M. de Laprade, avec ses dons de poète noble (...) n'est jamais parvenu à passionner sa poésie, à l'humaniser suffisamment (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 1, 1861, p. 5).Un retour au vieil idéalisme, élargi, assoupli, humanisé et libéré de certaines étroitesses condamnées (Art et litt., 1936, p. 42-8).
c) S'humaniser :
Quand il [le vase grec] raconte les aventures de guerre ou interprète les vieux mythes, il s'humanise délicieusement. Faure, Hist. art, 1909, p. 129.
2. [Correspond à humain I C 2] Policer, rendre moins frustre, plus doux.
a) Humaniser qqn
α) Civiliser, faire perdre son caractère primitif. Humaniser beaucoup de nations anthropophages (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 192).L'enfant perdait sa sauvagerie, tu l'humanisais (Zola, Faute abbé Mouret, 1875, p. 1452).
β) Rendre plus doux, plus compatissant. C'est ce tyran qu'il faut humaniser, diriger (Michelet, Journal, 1857, p. 325).
b) Humaniser qqc.Humaniser des conditions de travail. Deux charmants bijoux de chair humanisèrent ce temps inhumain et grotesque (...) la flexible Joséphine et la belle Paulette (L. Daudet, Rech. beau, 1932, p. 165).N'est-il pas nécessaire de nous confier un peu vos machines pour voir si nous saurons les humaniser (Cocteau, Lettre Amér., 1949, p. 29).
c) S'humaniser.Devenir plus doux, plus compréhensif. Victoire prit le parti de le railler avec esprit et douceur, et il parut s'humaniser un peu au dessert (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 472).
Se civiliser. À cet endroit, les broussailles s'humanisaient en cultures (Ch.-A. Cingria, Œuvres compl., t. 1, L'Âge d'homme, Lausanne, 1928, p. 141).
REM.
Humanisable, adj.Que l'on peut humaniser. Ce je ne sais quoi de rude, de peu humanisable, d'anciennement féroce (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, 1834, p. 248).
Prononc. et Orth. : [ymanize], (il) humanise [ymani:z]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. A. 1. 1554 « rendre humain » (Le Caron, Poésies, le Ciel des Graces, 43 vods Hug.); 2. 1559 « mettre à la portée des hommes » (Amyot, De l'esprit familier de Socrate, ibid.). B. 1657 « rendre plus sociable, plus bienveillant » (Scarron, Roman comique, 2epartie, chap. 3, éd. 1786, p. 204). Dér. sav. de humain* d'apr. le lat. humanus; suff. -iser*. Fréq. abs. littér. : 165. Bbg. Gohin 1903, p. 296.