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HOURRA, HURRAH, mot inv. et subst. masc.
A. − Emploi interjectif [Pour manifester sa joie ou acclamer qqn ou qqc.] Synon. bravo; anton. à bas.Hourra pour le vainqueur. « En résumé (...) elle est bien petite la différence qui distingue l'homme de la femme. » Une voix forte (...) cria : « Hurrah pour la petite différence! » (Maupass., Sur l'eau,1888, p. 336).Le général aime l'empereur d'amitié. Mais il est républicain. − Hourrah! cria M. Grane enthousiasmé. Quelle joie quand les généraux des empereurs sont républicains (Giraudoux, Siegfried et Lim.,1922, p. 190) :
1. Le commissaire de la nouvelle compagnie se mit debout : − Aux ouvriers fusillés à Milan pour sabotage d'obus, hurrah! Malraux, Espoir,1937, p. 801.
Hip, hip, hip hourra. Derrière lui (...) partirent des hurlements épouvantables. On criait : « Hurrah! Hip! Hip! pour Mandiboy! » C'était une troupe d'électeurs qui arrivait à la rescousse (Verne, Tour monde,1873, p. 146).Quel folklore chantaient-ils ces rameurs de qui la chanson (...) se termine par un triple et joyeux Hip! hip! Hourrah! fort anglais (Barrès, Cahiers, t. 6, 1907, p. 202).De la mansarde où je réside J'excitais les farouches bras Des mégères gendarmicides En criant : « Hip, hip, hip, hourra! » (G. Brassens, Poèmes et chansons, Hécatombe, Paris, Éd. Mus. 57, 1973 [1952], p. 19).
Emploi subst. masc.
Cri de « hourra ». Les hourras de la foule; des hourras d'admiration. On venait de saluer le gigot d'un hourra (Zola, Œuvre,1886, p. 84).Le général victorieux rentra à son quartier au milieu des hourras de ses soldats (Ac.1935) :
2. Après ce char, (...) défile (...) une délégation des dactylos de la Cité (...), les autres dactylos, pendues aux fenêtres des maisons, lancent des hourrahs. Morand, Londres,1933, p. 252.
P. ext. Acclamation. Les éclats bourboniens de la musique militaire étaient étouffés sous les hourras de : − Vive le duc d'Angoulême! vive le roi! vivent les Bourbons! (Balzac, Lys,1836, p. 23).
B. − Subst. masc., vx
1. Cri de certaines troupes étrangères, russes notamment, montant à l'assaut ou engageant une action. Le hourra des cosaques. Non, Kirghise jamais, j'espère, ne pourra Pousser encor chez nous son sauvage hourrah (Pommier, Russes,1854, p. 31) :
3. ... nous nous imaginions, pauvres miliciens naïfs, que les Prussiens, passant sous le feu des forts, allaient arriver jusqu'au pied du rempart, appliquer leurs échelles et grimper une belle nuit au milieu des hourras et des lances à feu agitées dans les ténèbres. A. Daudet, Contes lundi,1873, p. 164.
Emploi interjectif. Hourrah! ils ont passé. Dans le mont et la plaine, Ils chassent devant eux les autans de l'Ukraine (Quinet, Napoléon,1836, p. 264).
2. P. méton. Attaque soudaine d'une troupe qui crie « hourra ». Nous eûmes à essuyer trois hourras de cosaques (Ac.1835, 1878).
Au fig. Vive critique (contre quelqu'un). Un hourra de sottises. En attendant je n'ai que moi avec moi sur la brèche. C'est un hourra universel contre mes idées, mon talent, mon caractère surtout (Lamart., Corresp.,1834, p. 8).En ce moment Lucien aperçut les visages attristés de Michel Chrestien, de Joseph Bridau et de Fulgence Ridal qui prirent leurs chapeaux et sortirent au milieu d'un hurrah d'imprécations (Balzac, Illus. perdues,1839, p. 446).
Prononc. et Orth. : [uʀa] init. asp. Hourra, graph. francisée, est attesté ds tous les dict. du xixeet xxes. Ac. dep. 1835, Littré, Rob., Quillet 1965, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Lexis 1975. Houra ds Raymond 1832, comme vedette de renvoi à hourra ds Ac. 1835 et 1878, Littré. DG et plus tard Quillet 1965 distinguent : houra (cris des cosaques) et hourra (cris des marins angl.). Mais selon Dupré 1972 : ,,Qu'il y ait une ou deux étymologies à la base de ce mot, il n'est plus aujourd'hui qu'un seul mot qu'il est préférable d'écrire à la française``. Hurrah, graph. angl. est attestée ds les dict. du xxes. mais le plus souvent en rem. ou si elle est en vedette, après hourra : Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Thomas 1956, Bél. 1957 (en rem.), Dub. et Lexis 1975 (en vedette après hourra). La var. hourrah (à moitié francisée) est présente ds Ac. Compl. 1842 et au xxes. ds Quillet 1965 (à côté de hourra ) et ds Bél. 1957 (en rem.). La docum. en fournit des ex. du xixes. et du début du xxes. (Barrès, Giraudoux, Morand, Pommier, Quinet). Vx : huzza, houzza (Rob. et Lar. Lang. fr. à titre hist.). Au plur. des hourras. Étymol. et Hist. I. a) 1694 houzaye « cri d'acclamation, vivat » (Du Mont, Nouv. voy. du Levant, p. 208 ds Boulan, p. 110); 1718 (Le Roux, p. 272 : Huzza. C'est le cri de joye et de débauche usité chez les Anglois, qui prononcent ce mot houzai; il est aussi en usage chez les Allemands, qui disent huisa; et par corruption on dit en François, houzza); b) 1722 houra (J.-B. Labat, Nouveau voyage aux isles de l'Amérique, t. 1, p. 58 d'apr. R. Arveiller ds Fr. mod. t. 21, p. 213). II. [1802 « brouhaha » ou « émeute, échauffourée » (Boutanquoi, Souvenirs d'une femme du peuple, 1777-1802 ds Brunot, t. 9, p. 981)] 1814 (E. de Labaume, Relation circonstanciée de la Campagne de Russie en 1812, 3eéd., p. 126 d'apr. J. Suchy ds Fr. mod. t. 22, p. 209 : Ces kosaques [...] sortirent du bois en criant hourra! hourra! cri devenu fameux, et dont les Tartares se servent quand ils courent sur leurs ennemis). I a empr. à l'angl. huzza attesté dep. 1573 et réputé aux xviie-xviiies. pour être d'abord un cri d'encouragement ou de salutation des marins, ce qui a permis de faire un rapprochement avec le verbe to heeze « hisser » (cf. hisser étymol.) dont un dér. heisau, cri poussé par les marins hissant les voiles, est attesté en 1549 (cf. NED, s.v. hurra, huzza et to heeze). I b empr. à l'angl. hurra(h), attesté dep. 1686 et qui semble représenter une altération de huzza, peut-être en rapport avec des formes germ. du type de l'all. hurra (NED, s.v. hurrah, hurray). II empr. au russe ura (FEW t. 20, p. 52a) qui, selon Lok. no2167, serait apparenté au turc wurmak « frapper, battre » d'où l'impér. 3epers. sing. urá « qu'il frappe », à moins qu'il ne soit lui-même empr. à l'all. ou à l'angl. par l'intermédiaire du vocab. des marins (cf. Vasmer, p. 187 et Kluge 1967). Fréq. abs. littér. : 262. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 189, b) 777; xxes. : a) 558, b) 199. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p. 263. - Bonn. 1920, p. 74. - Quem. DDL t. 16.