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HOP, HOUP, mot inv.
A. − Seul ou accompagnant un impér. [Pour donner le signal (à une pers. ou à un animal) d'un saut, d'un mouvement rapide ou pour requérir la prompte exécution d'un ordre] − Relevez, relevez; prenez par-dessous, avec les pinces. Tous ensemble, attention, hop! Ils levèrent hors du feu la couronne flamboyante d'un cercle de roue (Giono, Gd troupeau,1931, p. 92).Il offrit à la jeune femme une sorte d'étrier, où elle réussit à mettre le pied. − « Hop! » Il se redressa d'un coup de reins et la souleva au-dessus des têtes (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 450).
Hop là, houp là. − Ventilez un peu! cria le peuple : on étouffe, enlevez cette chiffe! Arribial et Blas se pendirent tous deux aux cordes qui mouvaient le velarium. − Houp là! Des poulies grincèrent, un cabestan gémit (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 293).− Aïcha! Hop-là, petite! La chienne franchit le fossé la première. Elle avait sauté carrément (Genevoix, Raboliot,1925, p. 55).
Allons/allez hop, houp. Allons houp, partons; allez, hop lève-toi. Luizzi se sentit tirer par les jambes, et une rude voix d'homme lui cria : − Allons, houp, en voiture (Soulié, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 17).− Nous donnons les murs aux peintres, mon vieux, les murs nus : allez hop! dessinez, peignez (Malraux, Espoir,1937, p. 470) :
1. − Allons, hop! César... À toi, César! Le lévrier reçut l'orange, gueule ouverte, mais à peine l'eut-il broyée, qu'il tomba pesamment, raide mort. Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 321.
B. −
1. [Pour accompagner une action accomplie avec promptitude] − Hop... hop... hop... Les matelots le remontèrent à la force des poignets, sans précaution, dans la hâte de le tirer de sa dangereuse position (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 191) :
2. Isabelle : Comment avez-vous escamoté l'as de cœur? Crockson : C'est bien simple. Je l'ai pris comme ça entre les deux doigts... vous voyez-là... et puis... houp! ça y est, derrière la main, dans la manche... et vous? Achard, Voulez-vous jouer,1924, I, 3, p. 41.
2. [Pour évoquer la rapidité d'un mouvement, d'un changement (de lieu, d'état), hop, houp se trouve dans la proposition le décrivant ou décrivant son résultat] Attention! tu oublies une des chattes qui se cache sous le rideau (...) je te la houspille et je te la déloge et je te l'envoie dans son panier. Hop! ça y est (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 220).Le tramway démarre au pas. Je prends ma course. Hop! Je saute en marche. Je m'enfourne dans l'intérieur de la voiture (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 116) :
3. Aux soupirs, les dames elles résistaient pas. Elles disaient comme ça : « Mon pauv' l'ami, quoi c'est qu'vous avez envie? » j'avais qu'à dire. Hop! ça s'amenait, pis servi chaud. Benjamin, Gaspard,1915, p. 147.
Et hop. [Marque, dans un récit, un rapport de succession immédiate entre une action et son résultat] « Chacun la sienne! » Et hop! J'étais content qu'elle ait accepté. C'était un moyen pour me rapprocher d'elle (Céline, Voyage,1932, p. 590).− Voilà du travail proprement fait, dit Pradonet qui suivait la scène du haut de sa terrasse. Vous avez vu comment je procède? Un coup de téléphone, et hop! le perturbateur est expulsé sans pertes ni fracas (Queneau, Pierrot,1942, p. 53).
C. − Rare. [Pour attirer l'attention d'une pers.] Synon. de hé, hep.M. Seurel et lui servirait d'appeau... c'est-à-dire que, connaissant les futaies où se trouvaient les dénicheurs, il devait de temps à autre crier à toute voix : − Hop! Holà! Giraudet! Delouche! Où êtes-vous?... Y en a-t-il?... En avez-vous trouvé? (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 184).Y a-t-il au moins quèque mec qu'est d'la rue de la Gaîté? − Hop! par ici, mon gars! (Benjamin, Gaspard,1915, p. 134).
REM. 1.
Houper, verbe trans.,vén., vx. Appeler son compagnon ou exciter un chien, un cheval en criant « houp ». (Ds Ac., Littré).
2.
Hoper, var.(cf. Burn. 1970).
Prononc. et Orth. : [ɔp] init. asp. Houp [up] init. asp. ds Ac. 1935, s.v. houper « appeler quelqu'un ». Littré, Lar. 20e, Quillet 1965 et Lar. Lang. fr. distinguent : houp qui sert à appeler quelqu'un (houper), var. vieillie houpe (Baudr. Chasses 1834, Dionne 1969) et hop (signal d'un saut). Dub. et Lar. encyclop. traitent les 2 formes comme des synon. Ds la docum. hop est en majorité. L'expr. hop là, houp là s'écrit le plus souvent sans trait d'union (Littré, Rob. et ds la docum. Zola, Hérit. Rabourdin, 1874, II, 14, p. 191 et Cladel, loc. cit.). Celui-ci est attesté ds Guérin 1892 et ds l'ex. de Genevoix, loc. cit. Burn. 1970 recommande hoper et non houper ,,car c'est plutôt un hop qu'un houp qu'on lance``. Étymol. et Hist. 1652 houp (L. Richer, L'Ovide bouffon, IV, 75 ds Quem. DDL t. 7); 1828-29 hop! (Vidocq, Mém., t. 1, p. 149). Onomatopée bien ant. cf. houper (fin xiveFroissart, Chroniques, éd. K. de Lettenhove, t. 14, p. 240); (cf. l'onomat. all. hopp! 1807, Stendhal, Corresp., éd. Ad. Paupe et P.A. Cheramy, t. 1, p. 296). Fréq. abs. littér. : 157.