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HOMUNCULE, HOMONCULE, subst. masc.
A. − Être vivant de très petite taille, aux pouvoirs néfastes et surnaturels que les alchimistes du moyen âge prétendaient pouvoir créer :
Il [le comte de Kueffstein] avait la science infuse et Joseph Kammerer, son valet de chambre, a relaté dans son Livre des comptes les aventures de son maître, certaines de ses expériences incroyables, parmi lesquelles la plus merveilleuse, celle de la génération spontanée ou « insolite », dit-il, la création artificielle des homuncules [it. ds le texte]. Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 141.
B. − P. ext. Homme de petite taille, fluet. Des procédés utilisés par le peintre, il résulte une série de visions théâtralement fausses. Dans une lugubre atmosphère d'incendie, des homoncules se meuvent, tandis que l'orchestre clame l'allégresse débordante du premier mouvement (Lifar, Traité chorégr.,1952, p. 70).
Péj. Petit homme contrefait. Synon. avorton.Exposition chez Jouault de lithographies de Toulouse-Lautrec, un homuncule ridicule, dont la déformation caricaturale semble se refléter dans chacun de ses dessins (Goncourt, Journal,1896, p. 966).
C. − Au fig. Expression caricaturale et amoindrie de l'homme. Le comble était qu'ils semblaient déjà résignés, tristes homoncules philosophes d'une philosophie dont le verre à vitre, qui n'empêche point de voir mais empêche de saisir, eût été le symbole et le principe (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 21).
Rem. Souvent attesté sous la forme lat. homunculus, ou pseudo-latine homonculus. Le minotaure et ses vierges immolées, Europe et Jupiter, le cygne de Léda, sont des mythes sortis d'une conception ondique et qui se perpétue au Moyen Âge avec l'homonculus, ou homme artificiel (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 60). Son renom d'alchimiste grandit d'autant plus qu'ami de la mystification et ayant la vantardise facile, Paracelse assurait à qui voulait l'entendre qu'il était parvenu à fabriquer un homunculus (Caron, Hutin, Alchimistes, 1959, p. 37).
Prononc. et Orth. : [ɔmɔ ̃kyl]. Att. ds Ac. 1935, s.v. homuncule. V. acupuncture et homme. Étymol. et Hist. 1. 1611 occult. homoncule « petit homme créé par les alchimistes et doué de pouvoirs surnaturels » (Recueil des révélations, ch. II ds Delb. Notes mss); 2. 1704 anc. méd. homocule « petit homme » (Trév.); 1749 homoncule « id. » (Buffon, Hist. nat., t. 2, p. 154). Empr. au lat.homunculus « petit homme », dimin. de homo, -inis (homme*). Fréq. abs. littér. : 20.