Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
HEURE, subst. fém.
I.
A. − Espace de temps égal à la vingt-quatrième partie du jour (pratiquement, aujourd'hui, du jour solaire moyen). À Paris, où tout le monde voudrait trouver une vingt-cinquième heure à chaque journée (Balzac, Cous. Pons,1847, p. 294).Nous en avons pour deux heures et demie, aller et retour (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 115) :
1. « Partir? dit-il. − Oui! partir. − Encore une heure! − Oui, encore une heure, » répondit le digne major. Et, l'heure écoulée, Glenarvan demanda en grâce qu'une autre heure lui fût accordée. On eût dit un condamné implorant une prolongation d'existence. Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 124.
Heure d'horloge. Heure qui paraît particulièrement longue. Si elle n'est pas restée une heure d'horloge à se pommader, elle n'est pas restée cinq minutes (Proust, Sodome,1922, p. 787).
Rem. Cette expr. s'emploie aussi, sans nuance d'exagération, pour insister sur l'exactitude du décompte du temps écoulé.
ASTRON. Heure sidérale, solaire moyenne, solaire vraie; heures égales, équinoxiales, moyennes.
Heure temporaire. Douzième partie du jour naturel (temps allant du lever au coucher du soleil) et dont la durée varie selon les saisons (d'apr. Goyot 1953).
ADMIN. PUBL., DR. Vingt-quatre, quarante-huit heures. Durée d'un, de deux jours. Le commandement allemand sera tenu de signaler, dans un délai de quarante-huit heures après la signature de l'armistice, toutes les mines (Foch, Mém., t. 2, 1929, p. 309).
Dans les vingt-quatre, les quarante-huit heures. Dans l'espace d'un, de deux jours entiers. On devait répondre à cet ultimatum dans les vingt-quatre heures (Ac.1935).
LITURG. CATH., vieilli. Prières de(s) quarante heures et p. ell., les quarante heures. Prières publiques et prolongées devant le Saint Sacrement exposé, que l'on fait dans des circonstances extraordinaires ou, chaque année, lors de l'entrée en Carême. On fit des prières de quarante heures pour la maladie du roi (Ac.).Chez nous quand si peu tu demeures [Carnaval], Des prières de quarante heures Les heures qu'on retranchera Sont tout ce qu'on y gagnera (Béranger, Chans., t. 2, 1829, p. 132).
SYNT. Une, deux heure(s) après, avant, plus tard, plus tôt; après, au bout de, depuis, durant, pendant une, deux, etc., heure(s); à chaque heure du jour, plusieurs fois dans l'heure, par heure, l'heure; une, plusieurs heure(s) par jour, par mois, par semaine; des heures entières, plusieurs heures d'affilée, consécutives, de suite; avancer, retarder un départ de plusieurs heures; partir, revenir dans une, deux heure(s); consacrer, passer une heure à, perdre une heure, avoir une heure d'avance, de retard; avoir une heure à donner à qqn, à perdre; un quart d'heure, une heure et quart, une heure et demie, une heure trois quarts; une heure s'écoule, passe; une heure de temps.
Rem. Heure est souvent abr. en h (en ce sens, mais surtout au sens I B 2). Wright a établi le record de distance. Il a (...) tenu l'air pendant 1 h 31' 25'' (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 29).
1. [Cet espace de temps considéré sous l'angle de l'activité ou de l'événement qui l'occupe, ou servant d'unité pour certaines mesures ou évaluations] Heure + compl. déterminatif.Heure consacrée à, passée à, occupée par. Heure de garde, de lecture, de liberté, de loisir, de marche, de repos, de sommeil. Cinq heures de travail accroupi dans une atmosphère étouffante (Gide, Journal,1931, p. 1066).V. infra ex. 3 :
2. ... une heure d'oraison, et à peu près une demi-heure de lecture spirituelle et mes visites au Saint-Sacrement. Cette heure passée paisiblement avec Dieu en me promenant me fera grand bien. Dupanloup, Journal,1857, p. 191.
N'avoir pas une heure à soi. N'avoir pas de temps dont on puisse disposer, être accablé d'occupations.
a) ENSEIGN. Espace de temps, approximativement égal à 60 minutes, pendant lequel a lieu un cours, une surveillance. Heure de classe, d'enseignement; heure de dessin, de français, de mathématiques, de travaux pratiques; heure de colle, de consigne. Les élèves ont une heure de morale par semaine, mais le professeur découragé n'ayant pas de morale à enseigner à ses élèves... (Barrès, Cahiers, t. 7, 1909, p. 221).La durée des cours ne peut être inférieure à 150 heures ni supérieure à 200 heures par an, à raison de quatre heures au moins et de huit heures au plus par semaine (Encyclop. éduc.,1960, p. 162).
b) Domaine des communications
α) [Mesure d'une distance selon le temps passé à la parcourir]
[Avec un compl. déterminatif indiquant le mode de locomotion ou la nature du trajet] Heure d'avion, de bus, de chemin de fer, de métro, de route, de train, de voiture. Encore une heure de marche... encore cinq cents mètres. Encore cent mètres. Encore cinquante (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 230).Trois ou quatre heures de vol; et un avion vous dépose à Naples; mais il ne faut pas moins de six jours ensuite (...) pour gagner la frontière (Gide, Journal,1943, p. 215).
[P. ell. du compl. déterminatif] Nous allâmes camper à environ une heure de cet endroit funeste (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 63).
β) À l'heure, par heure [Mesure d'une vitesse; heure est précédé de l'indication de la distance parcourue en 60 minutes] Parcourir vingt milles à l'heure. Le chameau (...) fait régulièrement ses quatre ou cinq kilomètres par heure (Lowie, Anthropol. cult.,1936, p. 61).
[Avec ell. du subst. indiquant la distance] Rouler à, faire du cent à l'heure. Toutes les voitures, cette nuit, allaient à quatre-vingts à l'heure (Malraux, Espoir,1937, p. 443).
[Avec ell. de la prép. et du déterm.] 120 kilomètres heure.
γ) Distance parcourue en 60 minutes. Battre le record de l'heure.
c) Domaine du travail.Espace de temps d'une durée de 60 minutes.
α) Emploi abs., p. ell. du compl. déterminatif de travail. Journée de huit heures; heure supplémentaire. C'est lui [le syndicalisme] qui, en un siècle, a prodigieusement amélioré la condition ouvrière depuis la journée de seize heures jusqu'à la semaine de quarante heures (Camus, Homme rév.,1951, p. 367) :
3. ... deux heures de travail par jour. Au taux où il me rétribue, deux heures acquittent et avec générosité ce que je dois à cet égard. Si je laisse de côté les dimanches, et que pour simplifier je compte tous les mois à trente jours, cela fait cinquante-deux heures par mois, cela fait 9 fr. 50 par heure. Ces deux heures doivent (...) prendre place le matin de 8 à 10. Du Bos, Journal,1924, p. 163.
β) Locutions
Loc. verb. Prendre (une personne ou un moyen de transport) à l'heure. L'employer, l'utiliser en payant à l'heure. J'ai dit au cocher qu'on le prenait à l'heure et qu'il aurait pour boire (Mérimée, Deux hérit.,1853, p. 8).
Coûter, gagner, être payé tant par l'heure/à l'heure, l'heure ou de l'heure (fam.). Un ouvrier français qui gagne 2 fr. 50 de l'heure, ce n'est pas rare (Barrès, Cahiers, t. 14, 1923, p. 253).C'est 20 francs l'heure.
Pop. S'embêter, s'emmerder à cent sous de l'heure. S'ennuyer profondément.
Loc. adj. À l'heure. Qui est payé ou loué à l'heure. Anton. au forfait, à la course.Une course capricieuse et désordonnée, un trimballement insensé de fiacre à l'heure (A. Daudet, Nabab,1877, p. 102).
Loc. adj. et adv. À l'heure. (Qui est payé) selon le nombre d'heures de travail fourni. Anton. au mois, aux pièces, aux primes, à la tâche.Être (payé) à l'heure. Formules, qui sont des combinaisons du salaire à l'heure et du salaire aux pièces (Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 129) :
4. ... une capitale où les idées s'échangent et se vendent à tant la ligne, où tous les jours amènent de succulents dîners, de nombreux spectacles; où fourmillent de licencieuses prostituées, où les soupers ne finissent que le lendemain, où les amours vont à l'heure comme les citadins... Balzac, Peau chagr.,1831, p. 44.
Le quart* d'heure de grâce; passer un mauvais quart* d'heure.
γ) P. méton. Tarif horaire. L'heure est de deux francs (DG). L'heure est à x francs.
d) SPORTS. Les vingt-quatre heures (du Mans), les 24 Heures. Course automobile qui a lieu chaque année au Mans. Le succès de la Formule 1 a balayé toutes les autres disciplines du sport automobile, à l'exception des 24 Heures du Mans (L'Action automobile et touristique, no211, avr. 1978, p. 54).
2. Durée correspondant approximativement à cet espace de temps.
a) Adj. + heure
Une bonne/grande/longue heure. Un peu (ou beaucoup) plus d'une heure. Toute une grande heure je me suis senti plus léger, comme si m'avait été remis un crime (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 160).Je ne vais pas vite. J'en ai pour trois bonnes heures (Abellio, Pacifiques,1946, p. 370).
Fam. Une petite heure. Un peu moins d'une heure :
5. ... il se hissait sur un antique et flegmatique cheval blanc, lequel en moins de deux petites heures [it. ds le texte] (c'était son expression) le transportait à la ville. Là, il s'oubliait encore deux ou trois petites heures au cabaret... Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 282.
Littér. Mortelles heures. Heures où l'on s'ennuie considérablement. Une lecture qui dura trois mortelles heures (Genlis, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 244).
b) P. exagér. [Pour marquer l'impatience] Voilà une heure que je t'attends, que je t'écoute. D'où venez-vous, d'où sortez-vous, depuis une heure que je vous appelle? (Labiche, Edgar,1852, 19, p. 248).
c) Littér. Temps (qui passe).
Au sing. La volupté d'aimer clôt à demi leurs yeux, Ils ne savent plus rien du vol de l'heure brève (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 18).Tu dors, Robespierre! L'heure passe, le temps précieux coule (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 289).
Au plur. Je ne m'aperçus de la fuite des heures qu'au soleil de midi qui atteignait déjà la cime des pans de muraille de l'abbaye (Lamart., Raphaël,1849, p. 162).
B. − Point précis du jour, déterminé par référence à la position du soleil ou au temps civil moyen du pays − et le plus souvent, au moyen d'une horloge ou d'une montre. Seriez-vous assez bonne pour me dire l'heure à laquelle vous passerez samedi par Rouen? (Flaub., Corresp.,1866, p. 222).Sans montre, sans aucun moyen mécanique de mesurer le temps, (...) ils lisent l'heure au soleil le jour et la nuit aux étoiles (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 231).V. infra ex. 7 :
6. Elle [l'horloge] retarde de cinq bonnes minutes. J'ai vu l'heure au clocher, madame. Je viens de la voir il y a un instant. On devrait toujours avoir des horloges à l'heure, n'est-ce pas, madame? Arland, Ordre,1929, p. 451.
SYNT. Demander, dire, donner, indiquer, lire, regarder, savoir, voir l'heure; heure avancée, indue, matinale, tardive; heure exacte, juste, pile (fam.); la date et l'heure, le jour et l'heure; quelle heure est-il? à quelle heure? à n'importe quelle heure; à cette heure du jour, de la nuit; x heure(s) passée(s).
1.
a) Heure + adj. ou compl. déterminatif.Heure sidérale, heure (solaire) vraie. La carte des fuseaux horaires aidera le lecteur à se faire une idée des écarts pouvant exister entre l'heure locale d'une région du monde et le gmt ou temps de Greenwich (Divin.1964, p. 179).
Heure légale, officielle (vieilli). Heure fondée sur le temps moyen et fixée dans chaque pays par le gouvernement (d'apr. Goyot 1953); en France, heure du méridien de Greenwich, avancée d'une heure en hiver, heure d'hiver et de deux heures en été, heure d'été, depuis 1977.
DR. Heure légale. Moment de la journée pendant lequel peuvent et doivent être exécutées les significations et les exécutions d'actes ou de jugements (d'apr. Jur. 1974). Il était sept heures (l'heure légale où la police a le droit de vous arrêter à domicile) (Montherl., Pte Inf. Castille,1929, p. 631).
Heure ancienne (vieilli), solaire. En France, heure du méridien de Greenwich. Au moment des grands travaux, de la rentrée du foin, de la moisson surtout, qui dépendent non point de l'heure légale ni solaire, mais des états de la température (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 69).
L'heure (qu'il est) au soleil (cf. infra ex. de Meilhac, Halévy).
MAR. Heure du bord. Heure du lieu où se trouve un navire. (Dict. xixeet xxes.).
b) Loc. verb.
Avoir l'heure (sur soi). Avoir un moyen (le plus souvent une montre) de connaître l'heure. Avez-vous l'heure, s'il vous plaît? V. infra ex. 7.
Donner l'heure (à qqn). Indiquer l'heure. Pouvez-vous me donner l'heure?
Être à l'heure (le sujet désigne une horloge, une montre). Indiquer l'heure avec exactitude. V. supra ex. 6.
Mettre (une horloge, une montre) à l'heure; prendre l'heure. Régler (une horloge, une montre) de façon qu'elle indique l'heure avec exactitude.
c) Loc. adv.
À l'heure de + adj. ou subst. désignant une ville, un pays.À la manière, à la mode, selon la méthode, le rythme (de vie) de. À l'heure de Moscou. Nos socialistes français seraient bien inspirés de se mettre à l'heure suédoise (L'Express,6 oct. 1969ds Gilb. 1971).
À l'heure de + adj. ou subst. désignant notamment une invention, une technique moderne.À l'époque, à l'ère de. Vivre à l'heure atomique/de l'atome, informatique/de l'informatique (cf. Gilb.1971).
d) Au fig. Je ne te/vous demande pas l'heure qu'il est (pour signifier à un importun qu'on ne désire pas connaître son avis). (Dict. xxes.).
e) Adj. + heure
P. iron., vieilli. Vous venez à une belle heure; il est belle heure pour venir; la belle heure pour arriver (Ac.).
Dernière heure. ,,Rubrique d'un journal destinée aux nouvelles dites de dernière heure, c'est-à-dire parvenant avant la mise sous presse`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Ce même sentiment que nous éprouvons quand, à la « dernière heure » des journaux, nous lisons la nouvelle que nous attendions le moins (Proust, Sodome,1922, p. 867).
Loc. adj. De (la) dernière*, première* heure.
Loc. adv. À la bonne heure! À propos, au bon moment. Vous arrivez à la bonne heure, seigneurs, pour châtier ce vilain traître (Camus, Dév. croix,1953, 2ejournée, p. 559).
Loc. interjective
[Marque l'approbation] À la bonne heure! aimablement, je réponds au commandant en chef (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 171).
[Marque l'iron.] De la politique maintenant!... À la bonne heure!... (Sardou, Rabagas,1872, II, 11, p. 80).
2. En partic.
a) Ce point précis, chiffré de 0 à 23. Le matin, le soir à x heure(s); la messe, la récréation, le train de x heure(s); le goûter de quatre heures, le thé de cinq heures; à trois heures juste; sur, vers les deux heures, vers une heure, onze heures passées; la pendule sonne trois heures. Pradonet avait l'habitude de se raser sur le coup de cinq heures et demie six heures (Queneau, Pierrot,1942, p. 32) :
7. césar : Félix, tu as l'heure juste? escartefigue : Mais je crois que ta pendule va bien. Il est huit heures précises. césar : Si ma pendule marchait bien, je ne te demanderais pas l'heure qu'il est. Pagnol, Fanny,1932, I, 1ertabl., 1, p. 10.
Le bouillon* d'onze heures.
Loc. verb. Avoir x heures. Avoir une horloge, une montre qui indique x heure(s). P. plaisant. Hélène : (...) Quelle heure as-tu, toi au soleil?... Pâris, regardant en l'air : Trois heures vingt-cinq. Hélène, regardant en l'air d'un autre côté : Déjà!... Moi, j'ai deux heures quarante (Meilhac, Halévy, Belle Hélène,1865, I, 10, p. 194).
Au fig. Chercher midi* à quatorze heures.
Loc. adv. À x heure(s) battant(es), sonnant(es), pétant(es) (fam.), tapant(es). [La forme en -ant s'accorde ou reste inv., ce dernier cas étant un peu plus fréq.] À x heures précises. Sainte-Beuve est mort tantôt à 1 heure et demie sonnant (Flaub., Corresp.,1869, p. 77).Le duc (...) s'écria : « (...) Mmede Saint-Euverte tient à ce qu'on se mette à table à huit heures tapant (...) » (Proust, Guermantes 2,1921, p. 596).À neuf heures tapantes, Léonie est à son poste (Queneau, Pierrot,1942, p. 45).
Rem. 1. La numérotation de 0 à 23 est un usage qui semble en progression et qui est notamment en vigueur dans l'admin., (et partic. les transp. publ.), à la radio et à la télévision. Mais dans le lang. cour., on dit minuit pour 0 heure et midi pour 12 heures; par ailleurs, la numérotation reprenant de 1 à 11 pour les heures qui suivent midi, on précise, pour les heures de la première moitié du jour « de la nuit/du matin » et pour les heures de la seconde moitié du jour « de l'après-midi/du soir ». Ainsi 15 heures se dit 3 heures de l'après-midi; 20 heures, 8 heures du soir. Une, deux heure(s) de relevée*. Les cours du collège nous tiennent depuis 8 heures du matin jusqu'à 5 heures du soir (Hugo, Corresp., 1816, p. 296). Éveillé dès 2 heures de la nuit, debout dès 4 h 30 du matin (Amiel, Journal, 1866, p. 359). Il est midi et la journée est partagée en deux. Le soleil dévore l'ombre de nos corps, marquant l'heure qui n'est point l'heure : midi (Claudel, Échange, 1954, I, p. 754). 2. Dans certains cas, l'heure est indiquée avec une grande précision (par une horloge parlante, à la radio, dans les compétitions sportives p. ex.). Zéro heure quinze, trois heures vingt-quatre minutes et trente secondes. Dans le lang. cour., on indique l'heure en faisant suivre le nombre des minutes écoulées depuis la fin de cette heure, si ce nombre est égal ou inférieur à trente (deux heures cinq, deux heures dix, deux heures vingt-cinq; il est onze heures (passées de) dix minutes); si le nombre des minutes écoulées depuis la fin de la dernière heure entière est supérieur à trente, on indique la prochaine heure à venir puis le nombre de minutes qui doivent s'écouler avant d'y parvenir (quatre heures moins vingt, moins dix, moins cinq). Dans le lang. admin., on indique l'heure en faisant suivre le nombre des minutes écoulées depuis la fin de cette heure, même s'il est supérieur à trente. Le Train de 8 h 47 (titre d'une pièce de Courteline). Par ailleurs − et sauf encore dans le lang. admin. − les indications de minutes 15, 30, 45 sont remplacées par des expr. formées avec quart et demie. Deux heures moins le quart (moins un quart, vieilli). M. La Rouquette se tournait fréquemment pour voir l'heure; quand l'aiguille marqua trois heures moins un quart, il eut un geste désespéré; il manquait un rendez-vous (Zola, E. Rougon, 1876, p. 27). 3. Le mot heures est parfois sous-entendu. Ouvert de 8 à 12 et de 14 à 18. Séance du comité de l'Intérieur depuis 1 heure jusqu'à 5 (Maine de Biran, Journal, 1816, p. 229). Cléo de 5 à 7 (film d'Agnès Varda). V. aussi supra ex. 3. 4. Après l'indication de l'heure, on rencontre tantôt le plur., tantôt le sing., selon que le suj. est lui-même au plur. ou au sing. Midi va sonner; la demie de trois heures vient de sonner. Je regardai cent fois ma pendule et ma montre, qui malheureusement allaient l'une comme l'autre. Quand dix heures et demie sonnèrent, je me dis qu'il était temps de partir (Dumas fils, Dame Camélias, 1848, p. 115).
b) P. méton.
Signe sur un cadran servant à indiquer une heure. Les heures de ce cadran sont en chiffres romains, en chiffres arabes (Ac.). Cadran, fond noir, heures blanches (Catal. jouets [Trois-Quartiers], Suppl. Madelios, 1936).
Synon. de horaire.Se procurer les heures des marées; se renseigner sur les heures des trains.
ANTIQ. Les Heures. Divinités de la mythologie gréco-romaine, personnifiant les saisons. Il rouloit sous des portiques semés de paillettes d'or, comme le Soleil conduit par les Heures (Chateaubr., Ét. disc. hist., t. 3, 1831, p. 61).
c) ANTIQ. Adj. ordinal + heure.Partie de la journée (divisée en 12 heures) entre le lever et le coucher du soleil, de longueur variable selon les saisons (la fin de la sizième heure correspondant à midi) :
8. ... on se levait de bon matin à Rome, et, vers la première ou la deuxième heure du jour, tout était en mouvement (...) − mais ensuite, vers la huitième heure de la journée ou la quatrième de l'après-midi, toute activité avait cessé. Nerval, Filles feu, Isis, 1854, p. 651.
Loc. adj. De la onzième* heure.
Rem. On rencontre parfois cette constr. par souci styl., sans réf. au comput anc. L'heure de mon retour était justement celle de l'arrosage, et je chéris encore cette sixième heure du soir (Colette, Mais. Cl., 1922, p. 80).
d) Dame(-)d'onze(-)heures. V. dame1I C.
3. P. méton. Moment convenu, fixé. L'heure venue. Si vous arriviez à l'heure, le matin, et si vous attendiez la fin de la consultation, au lieu de filer à onze heures et demie pour soigner votre clientèle payante (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p. 756).
L'heure H. Moment prévu pour le déclenchement d'une opération. Au fond, le plus simple est de préparer l'opération en accumulant les précautions et d'attendre l'heure H pour improviser (San-Antonio, Au suivant de ces messieurs,p. 32 ds Rey-Chantr., Expr. 1979, p. 499).
Loc. adv. À l'heure; après, avant l'heure.
Fam. Avant l'heure, c'est pas l'heure, après l'heure, c'est plus l'heure.
Loc. verb.
Ne pas avoir d'heure. Ne pas observer un horaire régulier. Marie : « (...) C'est vers midi que monsieur et madame déjeunent? » La concierge : « Oh! Ils n'ont pas d'heure » (Bourget, Fille-mère,1928, p. 203).
Être à l'heure. [Le suj. désigne une pers., un moyen de locomotion] Être exact, ponctuel. J'avais certes de la bonne tenue (...) la déférence facile et la peur toujours de n'être pas à l'heure (Céline, Voyage,1932, p. 140).Avec ma détestable manie d'être à l'heure, je suis toujours le premier (Green, Journal,1946, p. 16).
Vx. Prendre (une) heure, prendre jour et heure (avec qqn). Fixer le moment d'un rendez-vous. Synon. usuel fixer une heure.
SYNT. Donner, fixer une heure; oublier, laisser passer l'heure; s'informer de l'heure, se rendre (qq. part) à l'heure, se tromper d'heure; c'est l'heure; le respect, les impératifs de l'heure; l'heure limite; à l'heure convenue, dite, sonnée, fixée, indiquée, marquée, voulue.
4. LITURGIE
a) Heures (canoniales, canoniques, liturgiques). Heures prévues pour la récitation du Bréviaire :
9. Il se remémorait le symbolisme de ces heures canoniales qui retraçaient, chaque jour, au fidèle, la brièveté de la vie (...). Récitée dès l'aube, prime figurait l'adolescence; tierce la jeunesse; sexte la pleine vigueur de l'âge; none les approches de la vieillesse et les vêpres allégorisaient la décrépitude. Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 232.
P. méton.
Au sing. Chacune des parties de l'office. Heure de prime, de sexte. Chaque heure canonique était signalée par une sonnerie de cloche, venant de l'église paroissiale, d'un monastère ou d'un beffroi municipal (Ph. Contamine, La Vie quotidienne pendant la guerre de Cent ans, Paris, Hachette, 1976, p. 34).
Au plur. Office du Bréviaire. Dire, réciter ses heures.
Au sing. et au plur. Petite heure (Prime, Tierce, Sexte, None); grande heure (Matines, Laudes, Vêpres). Les petites heures se dévidaient sans difficultés; il savait d'ailleurs par cœur les hymnes et les psaumes (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 258).
Rem. ,,La récente réforme liturgique a supprimé prime pour le rite romain, ramené les petites heures à une seule et considérablement réduit les autres`` (Mus. 1976).
b) Livre d'heures et p. ell. heures. Recueil de dévotion, destiné surtout aux laïques, comportant principalement l'office de la Vierge et l'office des défunts, et en usage surtout du xiveau xviesiècle. Heures manuscrites, heures en français, en latin. Heures à l'usage de Paris, de Rome. Jean Foucquet, le savant miniaturiste du livre d'heures de maître Estienne Chevallier (Gautier, Guide Louvre,1872, p. 164).
P. ext. Livre de prières. Cueillir, avant le départ, pour la faire sécher dans le livre d'heures de sa mère, une rose (Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 61).Cette femme, qui ne lisait jamais que son livre d'heures, fit une chose extraordinaire (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 282).
II.
A. − Moment du jour plus ou moins long ou plus ou moins déterminé dans le temps, selon son emploi ou l'aspect selon lequel il est considéré. Passer agréablement ses heures; ménager, régler ses heures.
Toutes ses heures sont marquées. Se dit d'une personne occupée à différentes choses dont chacune à son temps marqué (cf. Ac.).
1. Heure + adj.Heure creuse* (anton. heure de pointe*); heure(s) libre(s), heures perdues, tranquilles, vides. Le petit vieux était sorti sur le balcon, à l'heure habituelle (Camus, Peste,1947, p. 1310).
À mes heures perdues. À mes temps libres. À ses heures perdues, elle soignait les bêtes blessées qu'elle pouvait recueillir (Peyré, Matterhorn,1939, p. 91).
2. Adj. + heure.Voici la bonne heure pour faire telle chose; c'est une mauvaise heure pour lui parler (Ac.).
3. Heure + compl. déterminatif.L'heure de l'angélus est passée et je ne l'ai pas entendue (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 57).Elle craignait d'arriver à l'hôpital après l'heure des visites (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 269).
SYNT. Heure des adieux, d'affluence, d'attente, de pointe, de sortie, du bain, du coucher, du couvre-feu, du crépuscule, du déjeuner, du départ, du dîner, du goûter, de la messe, de la prière, de la promenade, de la récréation, du repas, de la sieste, de la soupe, du souper, du thé; heures de fermeture, d'ouverture; aux heures de bureau, des repas.
4. Adj. poss. + heure.Moment qui convient à quelqu'un ou qui est dans ses habitudes pour entreprendre quelque chose; moment où quelque chose doit arriver. Attendre, choisir son heure. Vint à passer dans la rue le marchand de petits gâteaux. C'était son heure (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 81).Ainsi l'ennemi était là (...). Il ne refusait pas le combat, mais il prétendait le livrer à son heure, à sa façon et dans le champ qui lui convenait (Feuillet, Bellah,1850, p. 243).
Loc. adv. À ses heures. Par intermittence, selon sa fantaisie. Il ne veut travailler, il ne veut manger qu'à ses heures, il ne fait rien qu'à ses heures (Ac.).
Loc. verb. Venir à son heure. Venir au moment favorable, quand il plaît. Au fig. La vie n'est pas faite de seuls instants élevés. Ceux-là ne viennent qu'à leurs heures (Barrès, Cahiers, t. 10, 1914, p. 292).
a) Avoir son heure. [Le plus souvent au passé simple ou au passé composé] Connaître un moment de célébrité. Il y a, dans la pipe d'Ibsen, le culot de la pipe de Schopenhauer (...). Ces sombres fariboles, qui eurent leur heure, sont aujourd'hui aussi démodées que la crinoline (L. Daudet, Idées esthét.,1939, p. 28).
b) L'heure suprême, dernière; la/sa dernière heure; son heure. Heure de la mort. Il pria le meunier de l'aider à se mettre sur son lit, en lui demandant pardon de lui donner l'embarras de sa mort, car il crut sa dernière heure arrivée (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 545).Son heure était arrivée, il agonisait debout en brave cheval qu'il avait été (Gautier, Fracasse,1863, p. 164).L'invincible hémorragie continuait, précipitait son heure dernière (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Enf., 1882, p. 683).
Mourir avant l'heure. Mourir prématurément.
c) Il n'y a pas d'heure(s) pour les braves. Tout moment est bon pour agir, pourvu qu'on en ait le courage. Cf. brave.
5. [Autres constr.]
a) L'heure où.Le moment (habituel) où. C'était l'heure où les mécanos se frottent les yeux, et retirent les housses d'hélices (Saint-Exup., Terre hommes,1939, p. 249) :
10. La ville dormait; les maisons étaient fermées, et les rues désertes : c'était l'heure grise, s'éteignent les lumières de la nuit, et celle du jour n'est pas encore venue... Rolland, J.-Chr., maison, 1909, p. 1077.
b) L'heure de + verbe à l'inf.Le moment de. L'heure de déjeuner, de se coucher, de manger, de partir; attendre l'heure de; l'heure est venue de. P. ext. L'époque, le temps de. L'heure est passée de faire le collégien (Arland, Ordre,1929, p. 57).
c) Une heure à, pour + inf., synon. du précédent.Ce n'était pas une heure à venir réveiller les gens (Zola, Débâcle,1892, p. 259).
B. − Moment de la vie d'un individu, d'une société. Maître* de l'heure.
Loc. adj. De toutes les heures. Ami de toutes les heures. Ami fidèle. (Dict. xixeet xxes.).
1. Heure + adj.L'heure actuelle; heures décisives, difficiles, douces, graves, terribles, tragiques; connaître, vivre des heures délicieuses, exaltantes. Cette lecture arrive à propos pour me distraire des tristesses de l'heure présente (Barrès, Cahiers, t. 5, 1906, p. 3).
À l'heure actuelle, présente. De nos jours, à notre époque, en ce moment. La crise qui sévit sur les théâtres (...) à l'heure présente, personne ne veut payer sa place (Goncourt, Journal,1892, p. 331).J'ai porté, hier, à Joseph les mille francs qui représentent à l'heure actuelle la totalité de mon capital (Duhamel, Maîtres,1937, p. 46).
2. Adj. + heure.Belle, bonne, grande, longue, mauvaise heure.
3. Heure + compl. déterminatif
[Indiquant une durée] Heure(s) d'abandon, de découragement, de défaillance, de détente, d'ivresse.
[Indiquant un moment déterminé] Heure de la mort, du péril, de la retraite; heure du berger*; heure de vérité*.
4. L'heure du berger*.
C. − Loc. adv.
1. Région. (Ouest). À basse, à haute heure. Tard, tôt dans la journée. Faire la sieste jusqu'à basse heure (E. Pérochon, Babette et ses frères, Paris, Plon, 1936, p. 115).
2. Vx ou région. À bonne heure
a) À propos, au bon moment. Ah, dame, monsieur le notaire, je crois bien que vous arrivez juste à bonne heure, comme on dit (Martin du G., Testam. P. Leleu,1920, III, p. 1158).
À la male heure. Mal à propos, au mauvais moment. Anton. de à la bonne heure.À la male heure êtes venu vous mettre Entre mes mains, bâtard! (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 162).Ô cruelle Violaine! désir de mon âme, tu m'as trahi! Ô détestable jardin! ô amour inutile et méconnu! jardin à la male heure planté! (Claudel, Annonce,1912, IV, 5, p. 98).
b) Tôt le matin. La porte est close. La Célestine doit avoir fait son ménage à bonne heure. Non... la Célestine n'est pas levée (Martin du G., Vieille Fr.,1933, p. 1038).
3. À cette heure. Maintenant (moment de la journée ou d'une époque). Les dieux sont sur nous à cette heure penchés (Hugo, Légende, t. 3, 1877, p. 194).
À cette heure où, à cette heure que (vx). Au moment où, maintenant que. À cette heure où je vous écris, on vend mes derniers meubles (Hugo, Corresp.,1852, p. 108).
Rem. Certaines graph. se rapprochent de la prononc. pop. vieillie ou région. L'intervention du garde champêtre arrêta heureusement sa réplique. − Elle est peut-être bien réveillée à ct'heure, dit-il d'un air finaud (Bernanos, Crime, 1935, p. 751).
4. À, dès la première heure; à, dès la dernière heure. Le plus tôt possible, très tôt; le plus tard possible, très tard. Il avait été, dès la première heure, saisi, pour cette maison, d'un goût passionné (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 88).Demain, à la première heure, tu repartiras pour les Syrtes. Dieu sait quand et comment nous nous reverrons jamais (Gracq, Syrtes,1951, p. 351).
5. À l'heure qu'il est
a) À ce moment de la journée. Synon. maintenant.Si vous vouliez envoyer l'acte à mon maître, il fallait vous dépêcher davantage. Il est mort à l'heure qu'il est, ou peu s'en faut (A. France, Jocaste,1879, p. 105).
b) À l'époque actuelle. Synon. aujourd'hui, actuellement, maintenant.Plût au ciel qu'elle [notre fortune] fût faite depuis longtemps (...) à l'heure qu'il est, nous roulerions carrosse à Paris (Mérimée, Théâtre Gazul,1825, p. 75).
6. Fam., vieilli et région. À pas, à point d'heure. Très tôt ou très tard. On sera encore obligés de se lever à point d'heure, à cause de toi (M. Liotier, Celui qui va devant, Paris, Arthaud, 1974, p. 212).
7. À toute heure (du jour, de la nuit)
a) À tout moment (du jour, de la nuit). Magasin ouvert à toute heure; casse-croûte à toute heure. M. le curé, sa mère, sa sœur, jusqu'à M. Trouche, sont aux petits soins pour vous; (...) ils sont debout à toute heure du jour et de la nuit (Zola, Conquête Plassans,1874, p. 1179).Je sors seule à toute heure du jour et de la nuit (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 302).
b) À n'importe quel moment. Il arrivait seul à toute heure du jour (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 376).Les Beauchemin pouvaient, à toute heure du jour, recevoir du passant, sur la route ou sur le chenal, un mot, un salut, un signe d'amitié (Guèvremont, Survenant,1945, p. 16).
8. Pop., vieilli. Pour l'heure. Pour le moment, dans les circonstances du moment; maintenant. Pour l'heure, j'avais bien d'autres hontes à fouetter (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 315).Elle reprit pour l'heure cet air modeste et d'eau dormante (Barrès, Déracinés,1897, p. 283).
Pour le quart* d'heure. Pour l'instant.
9. Dans l'heure, sur l'heure. À l'instant même. Synon. aussitôt, sur le champ, immédiatement, illico (fam.).Cours l'annoncer sur l'heure à mon grand-écuyer (Delavigne, Louis XI,1832, V, 7, p. 210).
10. Tout à l'heure
a) Vx. [Futur immédiat] Tout de suite. Benjamin, qui sera pendu le premier, si nous ne l'assommons tout à l'heure (Courier, Pamphlets pol., Lettres partic., 1820, p. 58).
Rem. Certaines graph. se rapprochent de la prononc. pop. Je m'en vas te le dire t'à l'heure, fit Alphonse. Vaut mieux pas se monter l'espérance avant d'être sûr de son coup (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 75).
b) [Futur proche] Dans un moment, après un laps de temps, bientôt. À tout à l'heure. Ces affamés qui, à peine à table, se sont emplis de potage et de bouilli, sans songer qu'il va venir tout à l'heure de la dinde truffée et des sorbets (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 27).
c) [Passé proche] Il y a un moment, il y a peu de temps. Je pensais tout à l'heure à un pipeau de berger pyrénéen que j'avais acheté à Saint-Sauveur (Green, Journal,1941, p. 166).
11. D'heure en heure
a) Toutes les heures, à chaque heure. Une régularité d'infirmiers distribuant, d'heure en heure, des cuillerées de potion et de tisane (Huysmans, À rebours,1884, p. 24).La tsf se mit (...) à annoncer d'heure en heure la progression des troupes du Reich (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 120).
b) D'un moment à l'autre, à mesure que le temps passe. Voyant les choses empirer d'heure en heure, il se désola (A. France, Crainquebille, Riquet,1904, p. 81).
12. Heure(s) par heure(s), heure à heure (vx). Une heure après l'autre. Écrire l'histoire de notre vie, heure à heure, minute à minute (Soulié, Mém. diable, t. 1, 1837, p. 296).Quinze jours s'écoulèrent, quinze jours, où, heures par heures, il pouvait suivre les nuances dégradées d'un courage qui fuyait (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 252).Je pouvais donner, heure par heure, l'emploi de mon temps (Zola, Bête hum.,1890, p. 262).
13. D'une heure à l'autre. Dans un délai d'une heure, d'un moment à l'autre.
Synon. de bientôt.Il va venir d'une heure à l'autre.
14. De bonne heure. Anton. tard.
a) Tôt le matin ou à un moment de la journée en avance sur l'heure fixée ou habituelle. Se coucher, se lever de bonne heure; la nuit tombe de bonne heure. Il est de trop bonne heure pour dîner (Ac.). Il sursautait au moindre bruit (...) et ça commençait de très bonne heure avec le laitier (Céline, Mort à crédit,1936, p. 568).Nous nous acheminâmes vers N'Gaoundéré le lendemain, d'assez bonne heure (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1221).
Au fig., fam. Il faut (faudra, faudrait...) se lever de bonne heure pour. Il est très difficile de. Pour lui faire de la peine, il faut se lever de bonne heure... ou se coucher plus tard (A. Blondin, Un Singe en hiver,p. 91 ds Rey-Chantr. Expr. 1979, p. 506).
b) Tôt ou avant l'époque habituelle, l'âge normal. Favourite (...) avait eu de très bonne heure un chez-soi (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 155).
Emploi adj. « Pâques est de bonne heure, cette année... » et l'on se réjouit, parce que la traversée de l'hiver sera plus courte (Mauriac, Journal 2,1937, p. 204).
15. De meilleure heure. Plus tôt. Venez une autre fois de meilleure heure. Il rentra de meilleure heure le samedi pour s'assurer que tout était prêt (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 472).
De meilleure heure que. Plus tôt que. Beethoven était, de bonne heure − (de meilleure heure que Mozart) − exercé à l'interprétation pianistique de l'œuvre de J.S. Bach (Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 280).
REM. 1. Heure entre dans la compos. de lexies du domaine techn., comme second élément (ampère heure, kilowattheure) ou premier élément :
heure-machine, subst fém.,,Unité de temps de travail correspondant au travail d'une machine pendant une heure`` (Métro 2975).
2.
Heural, subst. masc.,hapax. À peine arrivé à Brunswick, il [Benjamin Constant] lui adresse [à Mmede Charrière] l'épître suivante (...) qui ressemble à un journal, ou plutôt à un heural, comme ils disaient (Sainte-Beuve, Portr. littér., t. 3, 1844-64, p. 226).
Prononc. et Orth. : [œ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. heur, heurt. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1050 « point situé dans le temps en général, moment d'un événement » (Alexis, éd. Chr. Storey, 305 : Ne guardent l'ure Que terre nes enclodet [sur le sens de cette expr. v. Romania t. 44, pp. 586-594]); 2. ca 1150 de bone heure « à un moment favorable, sous de bons auspices » (Charroi de Nîmes, éd. D. MacMillan, 460); fin xiies. a bone hore « id. » (Chanson de Guillaume, éd. D. MacMillan, 2046); d'où fin xives. a la bonne heure « voilà qui est bien! » (Froissart, Chron., éd. Buchon, IV, XI, t. 3, p. 36), pour ces expr., infl. de heur*; 3. ca 1450 l'heure de qqn ici « derniers moments, heure de la mort » (Mistere du Vieil Testament, éd. J. de Rothschild, 4136); 4. fin xives. pour l'heure « à ce moment-là » (Froissart, op. cit., t. 3, p. 35); ca 1450 id. « dans le moment présent, pour le temps présent » (Mistere du Vieil Testament, éd. citée, 42403). B. 1. a) 1130-40 « moment de la journée selon les divisions du temps en vigueur » (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 1484 : la tierce ore); ca 1150 (Id., St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 842 : A une hure); b) 1remoitié xiies. tutes ures « à toutes les heures, tout le temps » (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, LVIII, 5); c) 1160-74 « moment de la journée, heure prévue pour une activité ou une action particulière » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 2312); 1176-81 emploi abs. (Chr. de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 4010 : Quant ore fu); d) 1172-75 « moment de la journée correspondant à celui d'une activité d'heure régulière » ore de souper (Id., Chevalier charrette, éd. M. Roques, 450); e) 1176-81 a ore « tout de suite » (Id., Chevalier lion, éd. citée, 4297); ca 1210 en l'ore « aussitôt, tout de suite » (R. de Houdenc, Meraugis, 3645 ds T.-L.); 1540 sur l'heure (N. Herberay des Essars, Amadis, éd. H. Vaganay, 51 ds IGLF); f) 2emoitié xiiies. de bele heure « tôt » (Chr. de Troyes, Perceval, éd. A. Hilka, var. ms. L, 2080); ca 1450 [de bonne heure (Mistere du Vieil Testament d'apr. FEW t. 4, p. 470b] a bonne heure « au bon moment, pas trop tard » (ibid., éd. J. de Rothschild, 28164); 1539 de bonne heure « tôt » (Est.); g) ca 1260 d'eure en eure « d'un instant à l'autre » (Ménestrel de Reims, 70 ds T.-L.); 1288 id. « encore toujours » (J. de Journi, Dîme de Pénitence, 837, ibid.); h) 1549 tout a ceste heure « tout de suite, à l'instant même » (Est.); 1628 tout à l'heure « id. » (Sorel, Francion, I ds Dub.-Lag.); 1647 tout à l'heure « il y a un instant » (Corneille, Héraclius, II, IV, éd. Ch. Marty-Laveaux, V, 181); 1694 (Ac. : On dit... tout à cette heure, tout à l'heure pour dire, Dans un moment); 2. a) 1174-76 au plur. « prières dites à heures régulières » ses hures chanter (G. de Pont Ste-Maxence, St Thomas, 4465 ds T.-L.); b) ca 1250 « livre de prières » (Pères 69B159 d'apr. K. Baldinger ds Z. Rom. Philol., t. 94, p. 355 : Ses heures seur. i. cofre prist); cf. aussi ca 1274 (Adenet Le Roi, Berte, éd. A. Henry, 2652); 3. a) 1505 « indication exacte du moment de la journée d'après le système de mesure du temps en vigueur » donner l'eure (Compte de dépenses de la construction du Château de Gaillon, éd. A. Deville, 133 ds IGLF); b) 1751 « chiffre indiquant l'heure sur une horloge » (Encyclop. t. 2, p. 525, s.v. cadran). C. 1. Ca 1150 unité de durée en si poi d'ure « en si peu de temps » (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1085); 1160-74 plus précisément « division du jour d'une durée déterminée » (Id., Rou, éd. A. J. Holden, II, 1963); 2. 1176-81 « le temps » (Chr. de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 5883 : Sire, ore passe); 3. a) 1662 division du temps mesurant une activité une heure de peine (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, § 84); b) 1694 spéc. en parlant du temps de travail (Ac. : il gagne tant par heure); 1740 (ibid. : On dit, Prendre quelqu'un à l'heure, pour dire, Faire travailler quelqu'un à condition de le payer tant par heure : Et, Etre à l'heure, pour dire, Etre employé à condition d'être payé tant par heure); 4. 1690 (Fur. : Heure, est aussi une mesure de chemin chez la plus-part des nations. On dit, Il y a tant d'heures de chemin, pour dire, un chemin qu'on peut faire en tant d'heures). Du lat. hora, unité de mesure du temps désignant un point aussi bien dans le temps en général que dans la journée d'après le système de division du temps, ou une durée. Fréq. abs. littér. : 67 953. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 82 056, b) 124 650; xxes. : a) 108 508; b) 86 928. Bbg. La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, pp. 290-291. - Quem. DDL t. 6, 14, 17, 18,19.