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HALER1, verbe
A. − Emploi trans.
1. MARINE
a) [L'obj. désigne un cordage] Tirer sur. Synon. paumoyer.Haler la bouline (Ac. 1835, 1878). Haler une manœuvre (Ac. 1835-1935).
Absol. Le pétrolier mettait cap sur elle [une barque]. Ses hommes, enjambant les bateaux à quai, nouaient l'amarre. Le cabestan mécanique la tendit raide et hala ferme (Hamp, Marée,1908, p. 13).Un rouquin d'Irlandais (...) tenait l'autre bout de la corde des deux mains, prêt à haler (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 232).
b) [L'obj. désigne un animé ou un inanimé]
Haler (à bord). Hisser à bord d'un bateau au moyen d'un cordage. Haler une bouée à bord (Ac. 1835-1935).
Emploi pronom. réfl. S'agripper à (quelque chose) pour sortir de l'eau et monter à bord d'un bateau (ou gagner le rivage). Il serait facile de revenir à bord en se halant sur le grelin du navire (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 49).Il saisit à pleines mains une racine qui pendait (...) il se hala sur elle et il sortit de l'eau (Giono, Chant monde,1934, p. 30).
Haler bas (un pavillon, une voile). Faire descendre en tirant sur une corde. Synon. amener.Les drisses furent larguées, les cargues pesées, les focs halés bas avec un bruit qui dominait celui du ciel (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 52).V. cacatois ex.
c) Remorquer (un bateau) à partir du rivage au moyen d'un câble. Haler un chaland. Un petit garçon (...) qui halait le long du canal une lourde barque (Schwob, Monelle,1894, p. 107) :
Cependant le bâtiment s'ébranla, des marins, des femmes, des enfants, une longue file de peuple tirant sur une ligne, le hala jusqu'en dehors des bassins pour qu'il pût se mettre sous le vent et partir, puis on lâcha la ligne, on poussa des cris dans l'air, on se donna des adieux de la main, du chapeau, du bout du mouchoir, et le navire s'en alla. Flaub., 1reéduc. sent.,1845, p. 173.
Emploi pronom. passif. Le cliquetis des crochets de fer par lesquels se halent le long des quais les grands caïques-bazars (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 112).
2. P. ext. Soulever ou tirer (un fardeau) hors de l'eau au moyen d'une corde. Il avait trouvé dans un creux de roche une guinderesse au moyen de laquelle il pouvait haler même les grosses pièces de charpente (Hugo, Travaill. mer,1866, p. 270).Au bord, les hommes halaient à la corde, comme du fond d'un puits, les paniers pleins (Hamp, Marée,1908, p. 16).Les pêcheurs espagnols des Canaries qui halaient sur le sable de lourds filets chargés de poissons (Psichari, Voy. centur.,1914, p. 137).
B. − Emploi intrans., MAR.
1. [Le suj. désigne une pers.] Haler sur.Tirer sur (un cordage) pour le raidir, le tendre. Ils halaient sur les amarres tendues au-dessus de leur tête et faisaient ainsi avancer la petite embarcation en chantant à voix basse une psalmodie traînante (Du Camp, Nil,1854, p. 283).Quand on hala de nouveau sur la corde, la corde cassa (Verne, Île myst.,1874, p. 266).Je halais des deux mains sur une drisse qui pendait du mât. Dieu, que la grande voile était lourde! (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 173).
2. [Le suj. désigne un vent] Tourner en soufflant depuis ou vers (une certaine direction). Le vent hale de l'avant (Ac. 1878-1935). Mais bientôt les vents ayant un peu halé le N., j'en profitai pour faire bonne route (Freycinet, Voy. autour du monde,1826, p. 13).Dans la matinée le ciel se couvre et les vents halent le nord-ouest et l'ouest, quoique la houle vienne toujours de l'est; forte brise (Gaimard, Voy. Islande,1852, p. 98).Le vent avait halé le nord ouest, et il favorisait le retour du Bonadventure (Verne, Île myst.,1874, p. 354).
C. − Emploi pronom., MAR. [Le suj. désigne un bateau; p. méton. un navigateur] Se haler dans le vent, et p. ell. haler le vent. S'approcher le plus possible de l'endroit d'où souffle le vent. (Ac., Littré, DG, Quillet 1965).
REM.
Halebas ou hale-bas, subst. masc.,mar. ,,Cordage de faible diamètre qui sert à amener en bas soit les pavillons, soit les voiles`` (Le Clère 1960). Les petites manœuvres (drisses, halebas, ...) se tournent sur des cabillots en bois ou en fer traversant des montants horizontaux solides (Galopin, Lang. mar.,1925, p. 29).
Prononc. et Orth. : [ale] et [ɑ-] init. asp., (il) hale [al] ou [ɑ:l], je hale [ʒ əal] ou [-ɑ:l]; [a] ds Fér. Crit. t. 2 1787 (,,l'a est bref et sans accent, à la différence de hâler``), Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Littré, DG, Dub., Warn. 1968 et Lar. Lang. fr.; [ɑ] ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Ds Pt Rob. on admet les 2 prononc. C'est sous l'infl. de hâler qu'on prononce [ɑ]. Homon. hâler (si on accepte la prononc. avec [ɑ]). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début du xiies. terme de batelier « tirer sur (un cordage, un câble, ...) » (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 232); 2. xiiies. [ms.] « remorquer (un bateau) au moyen d'un cordage » (Renart, éd. E. Martin, VI, 386 : [leçon isolée de version α]). Empr. au germ. occ. * halôn « amener, aller chercher »; cf. a.h. all. halôn, holôn (rarement holen) « faire venir, chercher à atteindre ou à obtenir, tirer hors de »; m.b.all. halen, holen « id. »; all. holen « aller chercher, aller prendre »; m. néerl. halen « id. ». Le sens gén. de « tirer » n'existe plus qu'en norm. (cf. FEW t. 16, p. 131a-b). Fréq. abs. littér. : 102. Bbg. De Gorog (R.-P.). Notes on the etymology of several Fr. words of germanic origin. Rom. Notes. 1959, pp. 74-77. - Quem. DDL t. 13.