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GUILLOTINE, subst. fém.
A. −
1. Instrument de supplice constitué par une lourde lame qui s'abat en glissant entre deux montants verticaux et destiné à trancher la tête des condamnés à mort. Synon. échafaud, veuve (pop.).Brotteaux vit sur la place de la Révolution étinceler un triangle d'acier entre deux montants de bois : c'était la guillotine. Une foule énorme et joyeuse de curieux se pressait autour de l'échafaud, attendant les charrettes pleines (A. France, Dieux ont soif,1912, p. 179).La plupart de toutes ces fières et jolies têtes (...) tomberont dans le panier de la guillotine (Stéphane, Art coiff. fém.,1932, p. 144) :
1. ... je me suis dirigé vers l'endroit où s'élèvent les poteaux qui soutiennent la guillotine. J'ai placé la grâce suave des cous de trois jeunes filles sous le couperet (...). Je lâchai le cordon (...) et, le fer triangulaire, s'abattant obliquement, trancha trois têtes qui me regardaient avec douceur. Je mis ensuite la mienne sous le rasoir pesant, et le bourreau prépara l'accomplissement de son devoir. Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 218.
2. P. méton. Supplice de la guillotine. Synon. exécution.Condamner, envoyer, mener, traîner à la guillotine. Quand vous entendez (...) le condamné mugir, dans la prison, la veille de la guillotine (Lautréam., Chants Maldoror,1869p. 184).La petite bourgeoisie a été héritière en 1793 de l'aristocratie par la guillotine et la spoliation des biens nationaux (Goncourt, Journal,1888, p. 830).
3. Guillotine sèche. Bagne, déportation (notamment en Guyane française). Il avait peur que la démocratie ne fût menacée d'une nouvelle « guillotine sèche », semblable à celle qui avait fait tant de mal aux démocrates vertueux durant les scandales de Panama (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 296).La « guillotine sèche », comme on appela la déportation, laissa mauvais souvenir; mais la Terreur directoriale fut peu sanglante (Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 500).
B. − P. anal.
1. Loc. adj. inv. À guillotine
Fenêtre à guillotine. Fenêtre dont le châssis glisse verticalement entre deux rainures et s'ouvre de bas en haut. Une fenêtre à guillotine comme on en trouverait seulement à Londres (Goncourt, Journal,1888, p. 865).La fenêtre à guillotine décapitait un segment du square strié de cordons téléphoniques qui soutenaient le poids immédiat d'un ciel aveugle (Morand, Tendres stocks,1921, p. 88).
Rem. On rencontre en ce sens, rare, fenêtre-guillotine. Une de ces hideuses fenêtres d'il y a cinquante ans qu'on appelait fenêtres-guillotines (Hugo, Rhin, 1842, p. 390).
Porte à guillotine. Porte s'ouvrant automatiquement en s'écartant généralement du centre sur les côtés. [Pour les monte-charges] Des portes à guillotine s'ouvrent et se ferment automatiquement au passage de la benne (Champly, Nouv. encyclop. prat., t. 4, 1927, p. 167).Le chargement [du minerai] s'opère par les portes à guillotine (...) les matières contenues dans les caisses en tôles fortes sont amenées près des portes, sur wagonnets (Barnerias, Aciéries,1934, p. 84).
2. Rare. Petit couperet à usage domestique. Une petite guillotine d'acajou, pour couper le cou aux poulets (Goncourt, Journal,1853, p. 102).On débite le pain en tranches minces au moyen d'une petite guillotine (Bloy, Journal,1899, p. 314).
C. − Au fig. et adj. Qui offre un caractère brutal et tranchant :
2. Cette cascade d'affirmations péremptoires, ce style axiomatique et sentencieux, le peignent [Saint-Just] mieux que les portraits les plus fidèles. (...) les définitions, qui font la science, se succèdent comme des commandements froids et clairs. « Les principes doivent être modérés, les lois implacables, les principes sans retour. » C'est le style guillotine. Camus, Homme rév.,1951, p. 159.
Prononc. et Orth. : [gijɔtin]. Att. ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1790 (Peltier, Actes des apôtres, t. 1, p. 16 ds DG). Du nom d'un médecin Guillotin [1738-1814] qui préconisa l'emploi de cette machine pour abréger les souffrances du condamné à mort. Fréq. abs. littér. : 316. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 413, b) 785; xxes. : a) 508, b) 263. Bbg. Archit. 1972, p. 82. - Migl. 1968 [1927], p. 186, 216, 333.