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GROUILLER, verbe intrans.
A. − Vieilli ou région. (Canada). Qqn/qqc. grouille.Bouger, remuer. Il n'est pas mort, dit le vieux moine, je le vois qui grouille (Mérimée, Mosaïque, Vision Charles XI, 1833, p. 217).J'allais m'asseoir sur le perron et je restais là sans grouiller, comme un homme qui a le mal du pays (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 240).
Usuel, emploi pronom. Se remuer. P. ext., pop. Se dépêcher. Synon. se dégrouiller.Enfile-moi cet uniforme (...), grouille-toi (...), magne-toi le pot, le popotin si tu préfères (Queneau, Pierrot,1942, p. 79).
[Avec ell. du pronom] Tu as ces trois gourbis-là, pour ton escouade, grouille (Dorgelès, Croix bois,1919, p. 227).
B. −
1. Qqn/qqc. grouille (dans qqc.).[Le suj. désigne un animé au plur. ou un coll.] Vivre en grand nombre et s'agiter en tous sens. Synon. fourmiller :
Je ne sache pas que dans aucun roman on ait fait vivre ni remué de pareilles masses. Cela tantôt grouille et fourmille, tantôt est emporté d'un mouvement vertigineux par une poussée d'instincts aveugles. Lemaitre, Contemp.,1885, p. 271.
[Avec un compl. locatif] Le nombre infini des gens qui pullulent et grouillent en ces rues, places et ponts comme des fourmis (Gautier, Fracasse,1863, p. 293).
P. métaph. J'avais dérangé ses pauvres larves d'idées, et elles grouillaient dans son crâne étroit (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 131).
2. Qqc. grouille de.[Le suj. désigne un inanimé concr. considéré comme un lieu; l'obj. désigne un animé au plur. ou un coll.] Être le siège d'un mouvement confus et d'une agitation nombreuse de. Celui qui doute, qu'il aille en Égypte, et, là, il verra des champs grouiller de souris (J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 18).
REM.
Grouilleur, -euse, adj.,rare. Qui grouille. Un séisme en larves grouilleuses (Céline, Mort à crédit,1936, p. 619).
Prononc. et Orth. : [gʀuje], (il) grouille [gʀuj]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1480 + de « présenter une agitation confuse; fourmiller de » ici part. prés. grouillant de « plein de » (Baratre infernal ds DG : Ung monstre... grouillant de serpens); 1549 « s'agiter en tout sens, en parlant d'êtres nombreux » grouillant et frétillant (Marg., Nouv., XI ds Littré) plus gén. 1625 « remuer, bouger » (J. Stoer, Le grand dict. fr.-lat. augmenté, Genève); 2. 1645 pronom. « se hâter » (Cyrano de Bergerac, Le pédant joué, IV, 4 ds Rob.). II. 1456-67 « gronder » (Cent Nouvelles Nouvelles, éd. Fr. P. Sweetser, 31, 142); 1718 « produire un bruit confus (des intestins) » (Ac.). I altération de l'a. fr. grouler « s'agiter, s'ébranler » (ca 1280, G. de Bibbesworth, Traité, éd. A. Owen, 249, crouler, ibid., 250) forme secondaire de crouler, v. crouler2, sous l'infl. de verbes en -ouiller du type fouiller*, cf. Bl.-W.5. II altération du m. fr. grouller « grogner » (xives. ds T.-L.) lui-même empr. au m. néerl. grollen « gronder » (Gesch., 130) sous l'infl. des verbes en -ouiller du type fouiller* (FEW t. 16, p. 61a et 62a). Fréq. abs. littér. : 378. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 139, b) 428; xxes. : a) 968, b) 676. Bbg. Guilleragues. Plaidoyer pour grouiller. Déf. Lang. fr. 1967, no38, pp. 13-14.