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GROSSISSANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de grossir*.
II. − Adjectif
A. − Qui devient de plus en plus considérable.
1. En nombre. Attroupement grossissant; foule grossissante. Depuis un siècle qu'une équipe grossissante de chercheurs s'acharne à fouiller le passé à son point initial d'hominisation (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 203).
2. En importance. Dette grossissante. Un patrimoine grossissant d'acquisitions (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 64).
3. En intensité. Le chœur des plaintes humaines, sans cesse grossissant depuis les âges les plus reculés, montait de la terre au ciel (A. France, Vie littér., t. 2, 1890, p. 44) :
1. ... les ouvriers qui piochaient sur un terrassement voisin s'enfuient dans toutes les directions, un tonnerre éclate, répété par l'écho grossissant de la colline, des quartiers de roche jaillissent d'un coin du paysage et vont éclabousser la plaine de toutes parts. Hugo, Rhin,1842, p. 64.
B. − OPT. Qui a la propriété de faire paraître plus gros. Miroir grossissant. Le pouvoir grossissant d'un appareil microscopique (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p. 499).Il fit apporter une loupe. Le verre grossissant me permit de mieux admirer le modelé des creux (A. France, Crainquebille, Cravate, 1904, p. 211).Un homme à votre droite (...) aux yeux clignotants derrière des verres très grossissants (...) cet homme vous dévisage (Butor, Modif.,1957, p. 10) :
2. ... dans le nom de Balbec, comme dans le verre grossissant de ces porte-plume qu'on achète aux bains de mer, j'apercevais des vagues soulevées autour d'une église de style persan. Proust, Swann,1913, p. 389.
− Au fig. Qui a le pouvoir d'amplifier, d'exagérer. Mon imagination excessive, grossissante et romanesque, qui me fait voir les choses et les gens en trop beau ou en trop laid (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 35).
Prononc. et Orth. : [gʀosisɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Ds Ac. 1878 et 1932. Fréq. abs. littér. : 173. Bbg. Gohin 1903, p. 235.