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GRIMAUD, -AUDE, subst. masc. et adj.
Vieilli, littér.
I. − Subst. masc., péj.
A. − Élève des petites classes. La culture qu'avait reçue, parmi d'autres petits grimauds, un Voltaire au collège de Clermont (Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p. 88).On s'étonnera de rencontrer ces rêves de risque-tout chez un grimaud promis à la cléricature (Sartre, Mots,1964, p. 95).
Grimaud d'école. Plût au ciel que je fusse encore un petit grimaud d'école! (A. France, Bonnard,1881, p. 340).Certains portraits de cousines et de gouvernantes dont les grimauds des écoles se plaisent, par amour ou par moquerie, à illustrer leurs cahiers (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 26).
B. − Personne pédante, qui n'a pas su assimiler le savoir reçu. Synon. cuistre.Votre majesté voit que je ne suis pas un grimaud, que j'ai étudié excellemment, et que j'ai beaucoup d'éloquence naturelle (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 506) :
Qui nous délivrera des Grecs de Montherlant? disait M. Chéronnet (...). Mais voici le passage entier : Montherlant fait penser à ces grimauds [it. ds le texte] frais émoulus du collège, encore tout farcis d'une science purement livresque et mal digérée, et qui vous éberluent de mille citations trop neuves en leur mémoire. Qui nous délivrera des Grecs de Montherlant? Paulhan, Fleurs Tarbes,1941, p. 203.
Emploi adj., rare. Comment mettre d'accord (...) Et l'engeance grimaude et la race pédante (Hugo, Âne,1880, p. 267).
Mauvais écrivain, pédant et scolaire. Il n'y a pas grand mal à faire bâtonner un histrion ou un grimaud de lettres dont on n'est pas content, dit le marquis d'un air de parfaite insouciance (Gautier, Fracasse,1863, p. 228).Le suffrage des hauts messieurs de la droite, des fiers officiers de cavalerie, ainsi que des grimauds académiciens est doux à presque tous, et peut-être à tous (Alain, Propos,1925, p. 656).Il y avait [dans l'entourage de Louis Bonaparte] Hippolyte Fortoul, de l'espèce des grimpeurs (...), grimaud littéraire devenu ministre de la marine (Hugo, Hist. crime,1877, p. 22).
II. − Adj. Gauche, emprunté. Trop timide pour inviter une danseuse, et craignant d'ailleurs de brouiller les figures, je devins naturellement très grimaud et ne sachant que faire de ma personne (Balzac, Lys,1836, p. 24).
REM.
Grimaud, subst. masc.,homon. Synon. de chouette, hulotte. (Ds Lar. 19e-Lar. Lang. fr., Littré, Guérin 1892, Lexis 1975).
Prononc. et Orth. : [gʀimo], fém. [-o:d]. ,,Le d ne se lie pas; au pluriel, l's se lie`` (Littré). ,,Quelques-uns écrivent grimaut, avec un t à la fin; mais grimauder, quoique peu usité, montre bien que l'analogie demande qu'on écrive le mot avec un d`` (Fér. Crit. t. 2 1787). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1480 « écolier des petites classes; élève ignorant » (Recueil Trepperel, Sotties, éd. E. Droz, IV, 229); 2. 1550 « homme inculte ou pédant » (Ronsard, Odes, Avertissement au lecteur ds Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 1, p. 55); 3. 1611 subst. « homme renfrogné, désagréable » (Cotgr.); 1830 adj. « d'humeur maussade, triste » (Balzac, Œuvres div., t. 2, p. 150). Prob. du nom de personne Grimaud (ca 1180 Grimaus, Girart de Roussillon, éd. W. M. Hackett, 2247), lui-même de l'a. b. frq. *grimwald (dér. de *grîma « masque », v. grimace), cf. en b. lat. Grimoaldus (ca 644 ap. M.-Th. Morlet, Les Noms de pers. sur le territoire de l'anc. Gaule, t. 1). Pour le sens, grimaud a dû subir l'infl. de grimoire* (FEW t. 16, p. 65a). Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 247, 292; t. 2 1972 [1925], p. 443.