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GREFFER, verbe trans.
A. − Pratiquer une greffe.
1. HORTICULTURE
a) [Le compl. d'obj. dir. désigne le greffon] . Insérer (un greffon) par l'opération de la greffe :
1. ... si je greffe sur une branche de prunier un bourgeon de cerisier, et sur une autre branche du même arbre un bourgeon d'abricotier, ces trois espèces vivront ensemble et participeront à une vie commune, sans cesser d'être distinctes. Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 397.
Emploi pronom. passif. Les prunes sauvages se greffaient sur les pommiers et les amandiers (Gdes heures cuis. fr., Éluard-Valette, 1964, p. 248).
b) [Le compl. d'obj. dir. désigne le porte-greffe] Soumettre (une plante) à l'opération de la greffe. Greffer un lierre, un rosier, un poirier. J'assurai le traitement des arbres et leur entretien. Je greffai les pommiers pour obtenir plusieurs variétés de pommes à couteau (Debatisse, Révol. silenc.,1963, p. 129).
Emploi abs. De toutes parts, par la parole et la brochure, on préconisait le cep américain greffé. On greffa sur table, on greffa sur pied. On replanta (Pesquidoux, Livre raison,1925, p. 95).
2. CHIR. Greffer un lambeau de peau. Chez les poissons, les batraciens, on peut greffer, d'un animal à l'autre, des fragments de peau, les yeux, le cœur, les glandes sexuelles (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 74).
B. − Au fig. [Avec ou sans compl. second.] Greffer qqc. sur qqc.Ajouter, introduire, insérer un élément nouveau ou complémentaire. Comme rien n'est si difficile que de créer, il faut le plus souvent greffer une institution sur une autre (Staël, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 288) :
2. Pour faire concurrence aux sentiments maladifs que Swann avait pour Odette, MmeCottard, meilleur thérapeute que n'eût été son mari, avait greffé à côté d'eux d'autres sentiments, normaux ceux-là, de gratitude, d'amitié... Proust, Swann,1913, p. 377.
Emploi pronom. [Avec ou sans obj. second] . Se greffer sur.C'est sur une révolution bourgeoise victorieuse que se greffera la révolution prolétarienne (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. xviii).Le sentiment fondamental est l'insécurité. La culpabilité se greffe ultérieurement comme une explication causale plus ou moins fausse (Choisy, Psychanal.,1950, p. 126) :
3. Coué écrit très modérément : « Toute maladie est double, sur toute maladie physique vient se greffer une maladie morale dont le cœfficient est souvent beaucoup plus élevé que celui de la maladie physique... ». Mounier, Traité caract.,1946, p. 224.
REM. 1.
Greffé, -ée, part. passé adj.Qui a reçu ou qui a fait l'objet d'une greffe. (Voir Pesquidoux, supra). Un rein greffé recommence tout de suite à sécréter (Carrel, L'Homme,1935, p. 115).
2.
Greffable, adj.Qui peut être greffé. Quantité de recherches ont précisé que le cancer n'était greffable que dans des conditions très précises : celle-ci, en particulier que l'animal fût rigoureusement de la même espèce que le porteur de la tumeur première (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 151).
Prononc. et Orth. : [gʀ εfe], [gʀe-], (il) greffe [gʀ εf]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Trans. 1496 « insérer une greffe » graffer (Jean Molinet, L'Alliance Matrimoniale, V, 23 ds Les Faictz et Dictz, éd. N. Dupire, I, p. 336); 2. a) 1538 « soumettre à l'opération de la greffe » (2 janv., Chirogr., A. Tournai ds Gdf. Compl.); b) pronom. 1757 (Encyclop. t. 7, p. 622). Dér. de greffe2*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 278 Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 267, b) 316; xxes. : a) 388, b) 547.
DÉR. 1.
Greffage, subst. masc.Action de greffer. Par le greffage du plant de semis sur une variété adulte : on n'observe aucun résultat positif. Par contre, le greffage d'un rameau adulte sur le plant de semis peut hâter la floraison de ce dernier (Boulay, Arboric. et prod. fruit.,1961, p. 54).On se rendit rapidement compte que l'adoption du greffage des vignes françaises sur des porte-greffes américains était la seule solution pratique et durable (Levadoux, Vigne,1961, p. 61).[gʀ εfa:ʒ]. 1reattest. 1872 (Lar. 19e); de greffer, suff. -age*.
2.
Greffeur, -euse, subst.Personne qui greffe, qui sait pratiquer les greffes. Les conditions de réussite du greffage sont soumises à certaines influences telles que l'affinité entre les espèces (...) l'état de sève (...) que connaissent bien les greffeurs (Brunet, Matér. vitic.,1909, p. 47).[gʀ εfœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1835-1932. 1reattest. début xvies. (Chant Royal, Richel. 1537, fo91 rods Gdf.); de greffer, suff. -eur*.
3.
Greffoir, subst. masc.Petit couteau dont l'extrémité de la lame est un peu arrondie du côté tranchant et dont le manche renferme une spatule, et qui sert à greffer. On soulève (...) avec la spatule du greffoir, l'écorce de chaque côté de la fente longitudinale, et l'on y insère l'écusson fraîchement détaché de l'espèce à multiplier (Carrière, Pépinières,1878, p. 86).[gʀ εfwa:ʀ]. Ds Ac. 1762-1932. 1reattest. 1700 (Ligier, Nouvelle Maison Rustique ds Delb. Rec. d'apr. DG); de greffer, suff. -oir*.
BBG. Arickx (I.) Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, no3, p. 132. - Hehn (V.). Kulturpflanzen und Haustiere... Berlin, 1902, p. 434. - Schmidt (H.). Fr. vivant... Praxis. 1970, t. 17, no2, p. 188 (s.v. greffé).