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GOMME, subst. fém.
I.
A. − Substance mucilagineuse et transparente, provenant de l'exsudation naturelle ou provoquée de certains végétaux. Gomme de cerisier, de pêcher, d'abricotier, d'acajou; gomme adragante, arabique. Le dattier fleurit et le citronnier aussi; la gomme croît sur les arbres, l'encens sur les branches (Quinet, Ahasvérus,1833, 1rejournée, p. 117).L'oiseau-mouche consolide avec la gomme des arbres sa petite maison (Michelet, Oiseau,1856, p. 214).
INDUSTR. PEINT. Un certain nombre de compositions brevetées [contre la corrosion des navires] sont constituées par des vernis obtenus en faisant dissoudre (...) des gommes et des résines dans des dissolvants volatils (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 2, 1892, p. 497).La plupart des gommes à vernis sont d'origine fossile (Coffignier, Vernis,1921, p. 373).
En partic.
1. Boule, pastille de gomme. Confiserie composée de gomme arabique et de sucre que l'on suce par agrément ou pour soulager les petites irritations de la gorge. Il (...) se plaignit de son larynx, avalait de temps à autre une boule de gomme (Flaub., Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 45) :
1. Bonne-Maman avait des joues roses, des cheveux blancs, des boucles d'oreilles en diamant; elle suçait des pastilles de gomme, dures et rondes comme des boutons de bottine, dont les couleurs transparentes me charmaient... Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 13.
Expr. fam., au fig. Mystère et boule de gomme. [Pour désigner une affaire enveloppée d'obscurité ou pour inviter à garder le secret] Ce n'est pas croyable : il faut qu'il ait faim pour que l'appétit vous vienne! Est-ce sublime? Est-ce grotesque? Gillou. − Mystère et boule de gomme (Montherl., Demain,1949, I, 2, p. 711).
2. Gomme à mâcher. Confiserie fabriquée à partir de gomme insoluble et parfumée que l'on mâche sans l'avaler. Synon. usuel chewing-gum.Elle faisait claquer sa gomme à mâcher. Elle était nerveuse, irritable (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 197).
B. − MÉD. ,,Lésion inflammatoire subaiguë de l'hypoderme, circonscrite, évoluant vers le ramollissement et vers l'ulcération (...) due essentiellement à la tuberculose, à la syphilis, aux mycoses et aux infections à cocci`` (Méd. Flamm. 1975). L'ancien soldat de la reine (...) a laissé une jambe chez les sauvages Afghans, dit-il, (on l'a coupée dans quelque hôpital à la suite d'une gomme syphilitique du genou) (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1446).
C. − P. ext.
1. Morceau de caoutchouc servant à effacer le crayon, l'encre. Gomme de bureau; crayon avec gomme; coup de gomme. Les gommes « à encre » sont laminées dans des feuilles épaisses [de caoutchouc] que l'on découpe en rectangles (H. de Graffigny, Industr. caoutch.,1928, p. 135).
2. Colle sèche, agissant au contact d'un liquide. Campée sur le bras du siège, elle balançait une jambe, et léchait la gomme de l'enveloppe (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 110).
II. − Loc. fig. pop.
A. − Loc. adj. péj. À la gomme. Qui est sans consistance, sans valeur. Synon. pop. à la noix.Un type à la gomme, des idées à la gomme. Y avait un tatoueur parmi, qui en plus, tondait les chiens... tous les condés à la gomme... (...) ils étaient pouilleux comme une gare, crasspets, déglingués (Céline, Mort à crédit,1936, p. 358).On se croit libre alors qu'on imite On fait l'homme On veut dans cette énorme et plate singerie Lire on ne sait trop quelle aventure à la gomme (Aragon, Rom. inach.,1956, p. 16).
B. − Loc. verb. pop. Mettre (toute) la gomme. Accélérer l'allure; se dépenser dans une activité; donner de l'importance à. Synon. pop. mettre le paquet.Le vent dur battait le visage de Valérie [dans l'auto] (...). Le garçon mettait, comme on disait, « toute la gomme » (Vialar, Tournez,1956, p. 78).
III. − Arg., vx. Monde des gommeux (v. gommeux II). La haute et la basse gomme. Anna est très-connue dans toute la haute et demi-gomme (Vassy, 1875 ds Larchey, Dict. hist. arg.,1878, p. 196).Christian menait la vie oisive et si remplie de la jeune Gomme (A. Daudet, Rois en exil,1879, p. 85).
REM. 1.
Gomme-gutte, subst. fém.Résine jaune produite par divers arbrisseaux et utilisée comme purgatif ou comme substance colorante. Des tonneaux ventrus, pleins jusqu'aux bords des substances sans nombre employées dans la droguerie : gommes-guttes, couperoses, bois de Brésil (Theuriet, Mais. deux barbeaux,1879, p. 5).
2.
Gomme(-)laque,(Gomme laque, Gomme-laque) subst. fém.Résine sécrétée par des insectes parasites vivant sur certains arbres, soluble dans l'alcool et utilisée notamment comme vernis. Les enroulements quels qu'ils soient sont soigneusement enduits de vernis à la gomme laque ou d'un enduit spécial à base de caoutchouc (Soulier, Gdes appl. électr.,1916, p. 68).
3.
Gomme-résine, subst. fém.Mélange naturel de gomme et de résine, obtenu par exsudation naturelle ou provoquée de certains végétaux, et utilisé en médecine comme expectorant ou antispasmodique. La myrrhe et l'encens sont des gommes-résines (Ac.1878-1932).Ils [les sucs laiteux] constituent la plupart des gommes-résines (Deschamps d'Avallon, Compendium pharm. prat.,1868, p. 145).
4.
Gommo-résineux, euse, adj.Qui est composé de gomme et de résine. Il s'agit d'en profiter pour rouir le lin, c'est-à-dire faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse et de la tige ligneuse, agglutinées par une substance gommo-résineuse à dissoudre (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 250).
Prononc. et Orth. : [gɔm]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Ca 1165 gome (B. de Ste-Maure, Troie, 14899 ds T.-L.); 1836 pastille de gomme « bonbon adoucissant » (Balzac, Lys, p. 68); 1866 « morceau de caoutchouc qui sert à effacer » (Littré); 1925 mettre la gomme « accélérer » (ibid.); 1921 à la gomme « sans valeur, peu sérieux » (ds Esn.). II. 1875 « monde des gommeux » (ibid.). I empr. au b. lat. gummi « gomme ». II dér. régr. de gommeux* (v. étymol. sens 2). Fréq. abs. littér. : 243. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 393, b) 373; xxes. a) 303, b) 314. Bbg. Arv. 1963, pp. 240-242. - Behrens (D.). Etymologisches. In : [Mél. Mussafia (A.)]. Halle, 1905, pp. 77-89. - Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 646. - Quem. DDL t. 3.