| ![]() ![]() ![]() ![]() GOBE-, élém. formant Élém. tiré d'une forme du verbe gober, dont il garde les sens, et qui sert à construire des subst. masc., le 2eélém. fonctionnant comme compl.-objet. A. − [Gobe- correspond à gober « avaler d'un coup sans mâcher »] 1. [Le composé désigne une personne qui engloutit un aliment ou, au fig., autre chose qu'un aliment] :
gobe-goujons. « Mangeur de goujons, c'est-à-dire, homme faisant maigre chère » (Littré) gobe-or. « Homme cupide, avare ». Cet apprenti gobe-or (...) appartenait à cette nature de substances que la chimie appelle absorbantes (Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 14) gobe-prune , arg. [Peut-être p. allus. au mouvement de porter à la bouche des prunes successivement] « Tailleur » (Larch. Suppl. 1880) 2. P. anal. [Le composé désigne une chose qui semble gober quelque chose] :
gobe-bulle. « Dispositif qui, dans un compas de navigation, absorbe la bulle ». En emploi apposé. La cuvette (...) [du] compas (...) présente (...) [la] particularité (...) d'être munie d'un dispositif gobe-bulle (A.-B. Duval, Hebrard, Nav. aér.,1928, p. 115) gobe-sous. « Distributeur automatique, appareil à sous » (d'apr. Bél. 1957) B. − [Gobe- correspond à gober « croire sans examen »; le composé désigne une personne crédule] Cf. gobe-mouches et : gobe-baleine. [Sur le modèle de gobe-mouches] « Personne qui admet des énormités ». Toutes les énormités passeront. Les antiques gobe-mouches disparaîtront et feront place aux gobe-baleines (Hugo, Nap. le Pt,1852, p. 53) gobe-Dumas. « Admirateur inconditionnel de Dumas ». Et tout le monde, à la suite de Banville, tombe sur le pauvre gobe-Dumas (Goncourt, Journal,1875, p. 1100) gobe-lune , gobe-la-lune. Synon. de gobe-mouches.[La Thiérachoise]. − Toi, tel que t'es aujourded'hui (...) et pas comme le gobe-la-lune que tu faisais (Richepin, Cadet,1890, p. 57).Enfin il lui déplaisait [à Pompée] de jouer, devant la belle et subtile Métella, un rôle de gobe-lune (L. Daudet, Sylla,1922, p. 175) gobe-spectre. « Personne qui croit à l'existence des spectres, des fantômes ». J'ai compris depuis comment l'excellent Charles Richet, gobe-spectres s'il en fut, a pu étudier de près tant de fantômes (L. Daudet, Dev. douleur,1931, p. 63). Rem. 1. Tous ces composés, à qq. cas près, sont fam. et souvent péj. 2. Aucun composé fém., bien qu'il soit imaginable, n'a été relevé dans la documentation. Prononc. et Orth. : [gɔb-]. Les mots construits s'écrivent avec le trait d'union ds les dict. gén. Cf. gobe-mouche(s), gobe-or, etc. ds Ac. (1878 et 1932), Littré. La docum. donne des ex. de soudure pour gobe-mouche(s)*. |