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GLANER, verbe trans.
A. − Ramasser dans un champ les épis qui ont échappé aux moissonneurs. Elle a glané assez d'épis pour avoir de quoi se nourrir tout l'hiver (Ac.1932).
Absol. Il m'a été défendu de glaner dans ce champ (Ac.1932).Comme dans un champ où on glane, on s'en va d'épi en épi, il s'en allait de chose en chose (Ramuz, A. Pache,1911, p. 101) :
1. Les pauvresses de La Châtre venaient par bandes de quarante et cinquante. Chacune m'appelait pour suivre sa rège, c'est-à-dire pour tenir son sillon avec elles, car elles établissent entre elles une discipline et battent celle qui glane hors de sa ligne. Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 31.
P. métaph. L'indigence glane chez d'autres, mais elle moissonnait chez lui (Béranger, Chans., t. 2, 1829, p. 202).
[P. méton. de l'obj.] Glaner un champ. (Dict. xixeet xxes.).
P. ext. Ramasser ici et là. Comme elle était heureuse de courir dans les tranchées herbeuses, de glaner des fleurs (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 281) :
2. Mais je suivais silencieuse, et je glanais la mûre, la merise, ou la fleur, je battais les taillis et les prés gorgés d'eau en chien indépendant qui ne rend pas de comptes... Colette, Mais. Cl.,1922, p. 13.
B. − Au fig. Recueillir au hasard des bribes dont on peut tirer quelque avantage. Tel avocat profite de ce qu'il est député ou ministre pour glaner quelques menus profits (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 93).Puis, pour son compte personnel, glaner en douce quelques histoires, sexuelles de préférence (Malraux, Espoir,1937, p. 673).
REM.
Glanerie, subst. fém.Action de glaner. [Marie au neveu] − Ah! Zite ne souffrira pas pour ça, car je l'amènerai, elle aussi, à mes glaneries (Fabre, Oncle Célestin,1881, p. 112).
Prononc. et Orth. : [glane], (il) glane [glan]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1223 glaner (G. de Coinci, Miracles, éd. F. Koenig, II Dout. 34, 137, t. 4, p. 445); 1erquart xiiies. fig. (Reclus de Molliens, Carité, 131, 7 ds T.-L. : Moine, Dius vous a messonés, Dou monde fors vous a glenés). Du b. lat. glenare « glaner » (Lex salica ds TLL s.v.), d'orig. gaul., cf. irl. diglaim « spicilegium, collectio » (TLL) et doglinn « il rassemble » (FEW t. 4, p. 154b). Fréq. abs. littér. : 96.
DÉR. 1.
Glanage, subst. masc.Action de glaner. La cloche (...) annonce aux villageois que désormais les champs de « maître untel » sont libres de récolte et que le glanage est permis (Menon, Lecotté, Vill. de Fr., t. 2, 1954, p. 15).P. ext. Dans les pays vignobles, le glanage des vignes constitue le hallebotage. Par le hallebotage, la famille Tonsard recueillait trois pièces de vin environ (Balzac, Paysans,1844-50, p. 54).[glana:ʒ]. Ds Ac. dep. 1740. 1reattest. 1596 glainage (Guenoys, Conference des coustumes de France, 101a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 71); de glaner, suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 5.
2.
Glaneur, -euse, subst.Personne qui glane. Sa gerbe n'était point avare ni haineuse; Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse « Laissez tomber exprès des épis », disait-il (Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 82).[glanœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. 1resattest. 1291 gleneor (Arch. de Seine-Maritime, Livre des jurés de Saint-Ouen, 14 H 117, fol. 87 vo), 1299 gleneres (ds Tailliar, Rec. d'actes en langue wallonne, p. 410); de glaner, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 47.
BBG. Darm. 1877, p. 49 (s.v. glaneuse). - Pauli 1921, p. 9. - Thurneysen 1884, p. 100.