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GÎTER1, verbe
A. − Emploi intrans.
1. [Le suj. désigne une pers.] Vieilli et littér. Coucher, résider, temporairement ou habituellement (en un lieu). Les voitures foraines où gîtent les familles ambulantes des coureurs de foire (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 229).Un original quartier que ce coin de Paris, où Barbey d'Aurevilly est gîté (Goncourt, Journal,1875, p. 1064) :
Mon père (...) fit une colère cardinale, démonstrative, avec effets de voix et mots à l'emporte-pièce, pour bien affirmer que jamais il n'accepterait de gîter dans cette espèce de cabane à lapins, dans cette boîte à sel, dans cette cage à mouches, dans cette maison d'épicier... Duhamel, Terre promise,1934, p. 71.
Rem. Emploi donné comme pop. ds Ac. 1798-1878, fam. ds Littré.
2. Dans le domaine de la chasse.[Le suj. désigne un lièvre] Avoir son gîte, être dans son abri. Si j'étais lièvre gîté au creux d'un fossé, sous les feuilles, c'est moi qui me retiendrais de bouger (Renard, Poil carotte,1894, p. 230).Le lièvre, l'unique lièvre de chaque année, qui gîtait dans les règes, il finissait toujours par nous l'apporter (Mauriac, Nœud vip.,1932, p. 150).
P. anal. [Le suj. désigne un autre animal] Quand un renard aborde un pays, il cherche tout de suite des logis (...). Il gîte, le jour, sous les fougères hautes, dans les thuies fines, au milieu des mousses, des fourrés, à vue des maisons afin d'en surveiller le mouvement (Pesquidoux, Chez nous,1923, p. 133).Une grande île (...) à l'extrémité de laquelle un peuple de canards, de sarcelles et de grues va gîter pour la nuit (Gide, Retour Tchad,1928, p. 879).
3. P. anal., rare [Le suj. désigne une chose] Être placé, se trouver (quelque part à l'abri du regard). Le lit gîtait dans un placard en planches, comme cela se pratique en montagne (Pourrat, Gaspard,1922, p. 36).
4. Au fig., littér. La grâce peut gîter dans le feuillet détaché que le vent fait tournoyer par les champs (Gobineau, Pléiades,1874, p. 41).Une certaine forme de la séduction (...) peut gîter dans la haine même que l'on porte à la séduction (Du Bos, Journal,1922, p. 124).
B. − Emploi trans. et pronom.
1. Emploi trans., vieilli et littér. Procurer un gîte (à quelqu'un). J'ai enfin trouvé l'endroit où je gîterai mes deux bonshommes (Flaub., Corresp.,1874, p. 159).La petite loge de la tour où j'ai gîté le père Jacques (Leroux, Parfum,1908, p. 55).
2. Emploi pronom. réfl.
a) [Le suj. désigne une pers.] Vieilli et littér. Se loger. Bondel avait loué à Saint-Germain un petit pavillon et s'était gîté là, avec sa femme (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Épreuve, 1889, p. 1117).Ils (...) s'étaient gîtés dans une mansarde sous le toit, et n'en avaient plus bougé, attendant l'heure (Genevoix, Raboliot,1925, p. 294).
b) [Le suj. désigne un animal, en partic. le lièvre] Prendre gîte, se mettre à l'abri. Le lièvre roux du bois de Valrimont (...) allait quitter le fourré de ronces de la combe aux mûres, où il s'était gîté par une aube de juin (Pergaud, De Goupil,1910, p. 119).
Prononc. et Orth. : [ʒite], (il) gîte [ʒit]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [1210-30 « avoir son gîte » (G. Le Clerc, Ste Marie Madeleine, 449 ds T.-L. : li enfes vit de la mamele E gita [note de T.-L. : 1. gista ou giste a?] desoz le mantel)]; 1269-78 en parlant d'une pers. (J. de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 11675); fin xvie-début xviies. en parlant d'un animal (A. d'Aubigné, La Création, éd. Réaume et Caussade, t. 3, p. 420). Dér. de gîte1*; dés. -er.