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GÉMONIES, subst. fém. plur.
A. − HIST. Dans la Rome antique, escalier au flanc nord-ouest du Capitole sur lequel on exposait les cadavres des suppliciés qui étaient ensuite traînés à l'aide de crocs jusqu'au Tibre :
Le porc Vitellius roulait aux gémonies. Escalier des grandeurs et des ignominies, Bagne effrayant des morts, pilori des néants, Saignant, fumant, infect, ce charnier de géants Semblait fait pour pourrir le squelette du monde. Des torturés râlaient sur cette rampe immonde, Juifs sans langue, poltrons sans poings, larrons sans yeux... Hugo, Légende, t. 1, 1859, p. 112.
P. métaph. Les plus renommés et les plus grands génies Passent par cette morgue et par ces gémonies [les bouquinistes des quais] (Pommier, Crâneries,1842, p. 104).
P. ext. Lieu de supplice et de mort. Ce fut un lieu [la vallée de Josaphat] naturellement imprégné d'une sainte horreur, destiné de bonne heure à devenir les gémonies d'une grande ville, et où l'imagination des prophètes dut placer sans efforts les scènes de mort, de résurrection et de jugement (Lamart., Voy. Orient, t. 1, 1835, p. 456).
B. − Loc. fig., mod., littér. ou iron. Traîner, vouer (qqn ou qqc.) aux gémonies. Accabler de mépris, outrager publiquement. Synon. vilipender.Les réputations éphémères meurent du soir au matin; grand homme la veille, on est un sot le lendemain, et tandis qu'une gazette fait votre apothéose, une autre gazette, à la même heure, vous traîne aux gémonies (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 486).Mon frère souffrit sans protestations qu'on traînât son œuvre aux gémonies (Colette, Mais. Cl.,1922, p. 95).
Prononc. et Orth. : [ʒemɔni]. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1548 (Et. de La Planche, Trad. des cinq prem. Liv. des Annales de Tacite, L. III, 99 vods Hug.). Empr. au lat.Gemoniae (scalae) « escalier sur la pente du Capitole, où l'on traînait et exposait les corps des suppliciés ». Fréq. abs. littér. : 23.